Interview Inglorious

Interview Inglorious

Interviews 13 Mars 2021
Le 12 février 2021, j’ai pu m’entretenir avec Phil Beaver du groupe britannique Inglorious sur la sortie de leur quatrième album We Will Ride.

Gauvain : Pouvez-vous vous présenter brièvement pour celles et ceux qui ne vous connaissent pas ?
Phil Beaver : Je suis sûr que beaucoup de personnes ne me connaissent pas ! Mais mon nom est Phil Beaver et je fais de la batterie pour le groupe Inglorious. C’est vraiment cool d’être ici !

G : Votre album We Will Ride est sorti aujourd’hui. L’avez-vous célébré ?
Pas encore, mais c’est une très bonne idée ! On devrait le faire !
C’est d’ailleurs mon premier verre pour la célébration (NDLR : il boit une pinte lors de l’interview) même si je n’avais pas prévu de boire aujourd’hui. Mais bon, l’album est sorti, j’ai cette interview, j’en ai donc décidé autrement. Je n’ai juste que trois bières chez moi, promis ! (rires) Mais oui on le célébrera !

G : Avez-vous vu d’ailleurs les premières chroniques et les premiers avis ?
Oui bien sûr ! On en a même vu beaucoup à vrai dire ! Mais je ne sais pas si notre manager ne nous a montré que les positives et laissé de côté les moins bonnes. Mais elles sont toutes positives. On a eu de véritables super chroniques : je crois que la pire n’avait pas une note en dessous de 8/10 ; ce qui est super ! A vrai dire, on ne pouvait espérer mieux !

G : J’ai d’ailleurs écrit une chronique sur votre album, mais je n’y ai pas mis de note …
Quelle honte ! Elle devait être supérieure à 10 ! (rires)
G : En fait, j’ai arrêté de mettre des notes à mes chroniques puisqu’avec le temps, notre ressenti évolue. Et du coup, la note du passé ne reflète pas la note du présent…
C’est vrai que c’est assez bizarre de mettre une note à une œuvre d’art. Comment peut-on noter ce genre de chose ?
G : Ce n’est pas si naturel…
Exactement ! Tu dis ce que tu penses et tu n’as pas à mettre de notes dessus. Ce n’est pas une compétition après tout !
D’ailleurs est-ce que je peux te demander si c’était une bonne chronique ?
G : Oui, c’en est une bonne ! A vrai dire j’ai été très surpris par la première écoute : je ne m'attendais pas du tout à entendre cet album !
Il est différent n’est-ce pas ?
G : Oui et c’est ce qui est vraiment cool ! Pour comparer, le dernier album d’Evergrey est semblable au précédent, donc ma première écoute n’était pas si intense que prévue (cf ma chronique). Alors que pour votre album, je me suis dit que je devais de suite le reécouter car il y avait quelque chose de magique dedans et je voulais vraiment en découvrir plus. En fait, mes premières écoutes sont toujours de manière distraite, je fais toujours autre chose à côté. Et du coup pour la seconde, j’étais bien plus concentré dessus.
En fait, c’est une bonne idée ! S’il a réussi à capter ton attention, c’est qu’il doit être bon !
G : C’est sûr qu’il y a beaucoup de mélodies et moments de l’album qui ont retenu mon attention !
C’est trop bien que tu aies voulu de suite le reécouter ! Tu l’as écouté d’une traite ?
G : Bien sûr ! Mais je vais en parler plus en détail plus tard dans l’interview, mais oui votre album était très surprenant !
Je suis content qu’il te plaise !
G : Moi aussi ! J’avais tellement imaginé de choses sur ce qu’il pouvait être et tout était plus intense que ce que j’avais pu penser donc c’était parfait pour moi !
Oh merci beaucoup !

G : J’ai pu voir que vous avez travaillé avec un producteur pour cet album, Romesh Dodangoda. J’aimerais savoir comment vous l’avez rencontré ?
On l’a rencontré à un événement appelé les « Heavy Music Awards » à Londres (NDLR : l’équivalent des victoires de la musique au Royaume-Uni mais orienté sur le Rock et le Metal). Je crois qu’il était là pour une récompense et nous, nous étions là car on avait réussi à y entrer par je ne sais quel miracle… On s’est parlé et il nous a dit qu’il aimait notre groupe et nous a proposé de le laisser produire un album pour nous, car nos précédents sonnaient comme de la merde (rires). Mais il voulait vraiment le faire, c’était pour lui un bon challenge. Et à force d’en parler, on l’a fait ! Ce qui est vraiment super puisqu’il a travaillé avec des groupes incroyables : il a fait l’album AMO de Bring Me The Horizon et des albums de Motörhead. On le savait de nos amis qu’il faisait un excellent travail ! Et c’est bien de travailler enfin avec un producteur, car nous avons produit nos autres albums par nous-mêmes, ce qui est bien, mais c’est quand même mieux d’avoir un avis extérieur. Lorsque l’on compose, il est vraiment facile de suivre ou non les idées que les autres proposent, du coup, c’est vraiment bien d’avoir quelqu’un derrière nous qui ne fait pas partie du groupe parce qu’il va dire si tout va vraiment bien ensemble.
G : Et c’est vrai qu’il vous a rencontré en disant que vos albums étaient de la merde ?
Oui ! Imagine seulement si je le disais à Nathan sur ses compositions ou ses paroles il me regarderait comme si j’avais dit de la merde alors que si c’est Romesh qui le disait il serait d’accord ! C’est l’avantage de l’avoir avec nous : il est facile pour lui de séparer les mauvaises idées de ce qui va avec les bonnes idées. C’est vraiment cool d’avoir un producteur !
G : Surtout d’un homme aussi franc qui n’a pas peur de dire ce qu’il pense.
Romesh est très ouvert, mais on l’est tous ! De manière générale on se dit toujours si quelque chose va bien ou non. On est plutôt bons pour ça à force de faire les albums de notre côté parce qu’on devait se dire si quelque chose nous plaisait ou non. Mais oui tu peux en offenser certains (rires).

G : J’ai pu lire que tu avais aimé sa collaboration, mais à quel point a-t-il pu participer pendant les sessions ?
En fait les morceaux étaient écrits à 99% mais il a fait des suggestions sur les arrangements ou certaines parties : de la production en fait ! Il n’était même pas là pendant la composition et il a fait le travail normal d’un producteur ! Il nous laissait faire nos propres trucs, il n’était pas là pour faire un album de Romesh : il savait qu’il devait nous laisser faire ce qu’on voulait. Il n'a donc pas trop interféré sur les morceaux. Mais il l’a fait sonner vraiment différemment de nos précédents albums et d’une belle façon ; je suis sûr que tu es d’accord sur ce point.
G : Oui, ça faisait partie de l’élément de surprise quand je l’ai écouté pour la première fois.
Il sonne très poli et moderne. Ce qui est vraiment super pour nous !
G : Mais pas trop moderne non plus, dans le sens trop électronique…
Oui, il n’y a pas de batterie programmée ni de synthés. Pas que ce soit une mauvaise chose bien sûr mais nous sommes plutôt inspirés par le son des années 70-80. Il l’a rendu plus Heavy avec une production plus imposante !
G : Il sonne moderne mais aussi organique !
Exactement ! Il a fait un travail horrible, on ne travaillera plus jamais avec lui (rires).

G : Je voudrais savoir comment cet album a été composé. Je sais que vous étiez pendant le confinement ensemble au studio, mais est-ce que tout le monde a amené des idées avec lui ou est-ce que des personnes ont mené l’écriture ? Et quelle a été votre part dans le processus créatif ?
Tout a été écrit avant le confinement, donc bien avant que la situation commence à aller mal ! Certaines chansons ont été composées individuellement, d’autres ont été composées en petit comité dans toutes les configurations possibles : Nathan, Danny et moi, Vinnie et moi… C’est aussi la beauté de notre époque, tu peux travailler de la manière que tu veux et où tu veux, car tu peux envoyer ta partie à ton comparse et lui il peut te la renvoyer en ajoutant un truc ou en te disant son avis là-dessus… C’est comme ça qu’on l’a fait : en plusieurs groupes. On est souvent allé chez Danny à Londres jusqu’à ce qu’on s’exile dans les Midlands (NDLR : là où était le studio).

G : Je me demandais comment Nathan James écrit ses paroles. Est-ce qu’il vous les présente et vous composez les mélodies ensuite où est-ce l’inverse et les paroles sont-elles la dernière étape du processus ?
Les paroles sont vraiment la dernière pièce du puzzle. Une fois qu’on a commencé à trouver les mélodies, les riffs, une idée de chœur ou toute autre idée, on obtient une idée d’arrangement jusqu’à ce qu’il devienne presque une musique complète. Puis Nathan commence à écrire ses paroles.
Il peut avoir des mélodies en tête mais de manière générale, il écrit ses paroles avant de les chanter, donc cela peut être vraiment drôle de l’entendre chanter la première fois.
G : Et est-ce que vous faites des retours sur ses paroles ?
Non, les paroles sont son bébé ! C’est sa place dans le groupe pour être juste. Donc je ne vais pas lui dire qu’il ne peut pas chanter sur ce thème en particulier. C’est son bébé après tout.

G : Comment se sont passées les séances de composition ? Comme le line-up est quasiment nouveau, est-ce qu’il était compliqué de travailler avec de nouvelles personnes et de nouvelles manières de penser ? Ou était-ce naturel puisque vous vous connaissiez déjà ?
C’était plutôt simple, je n’y avais jamais pensé à vrai dire. C’était vraiment simple d’écrire avec les nouveaux. On connaissait Danny depuis longtemps, mais j'ai rencontré Dan à un anniversaire de Nathan il y a quelques années (NDLR : le second guitariste). Après, nous sommes allés sur les routes ensemble avant d’écrire quoique ce soit (NDLR : la tournée de Ride To Nowhere s’est faite avec ce line-up). On était bien ensemble et on a bien profité de ces moments où l’on pouvait donner des concerts. J’ai l’impression que c’était il y a plusieurs années… Quand est-ce qu’on peut refaire des concerts ? Pouvons-nous venir en France ?
G : Oh merci ! J’en ai besoin ! (rires)
Mais pour en revenir à la question, c’était vraiment simple ! On était accordé musicalement parlant, tous à la même page ; ce n’était pas comme si on essayait d’écrire du Hard Rock avec des joueurs de Jazz. On écoute tous le même genre de musique donc ce n’était pas différent de d'habitude.
G : Comme le résultat est assez naturel, je m’attendais à ce genre de réponse. J’avais pu lire que Danny et Nathan se connaissaient très bien et avaient écrit un morceau ensemble bien avant que Danny ne vous rejoigne.
C’est en effet le premier single qu’ils ont écrit ensemble !
G : She Won’t Let You Go ? N’est-ce pas ?
Oui ! Ai-je dit un autre nom ?
G : Je ne vous ai pas laissé le temps de le dire !
Mais oui ils l’ont écrite ensemble. Danny la réservait pour un autre projet. Et Nathan l’aidait sur celle-là mais il lui a fait comprendre qu’il ne pouvait plus rejoindre ce projet car Inglorious avait besoin de lui !

G : Il y a un autre claviériste sur cet album : Rob Lindop. D’où est venue l’idée de l’inviter sur cet album ?
En fait, on le connaît depuis de nombreuses années. On peut dire qu’il est un vrai membre du groupe ! Il est avec nous depuis environ trois ans, ce qui fait de lui l’un des plus anciens membres d’Inglorious (rires). Il est l’un de nous, mais c’est le premier album auquel il a pu participer. Seulement parce qu’on a arrêté de travailler avec notre ingénieur du son, Tony Draper, celui du deuxième et troisième qui était un fantastique pianiste ! Et il est apparu que c’était la solution financière d’avoir Tony Draper puisqu’il était là. Mais Rob fait complètement partie du groupe !

G : Est-ce qu’il était libre pour réaliser ses parties ? Ou était-elle déjà écrite en amont ?
Pour rétablir la vérité, ce ne sont pas des parties très compliquées, ce sont plus des parties d’ambiance. De plus, la plupart était déjà écrite pour les démos, il n’y a rien de très virtuose sur l’album, mais qui sait ce que ça pourra donner en concert ; qu’il ait une chance de travailler un peu ses muscles. En tout cas, pour l’album tout est très simple, comme sur le début de My Misery. J’étais au studio avec Romesh lors de la session d’enregistrement et il a tout fait en environ trois heures.
G : C’est vrai que c’était assez surprenant quand j’ai entendu les claviers. J’avais en effet pas le souvenir qu’ils étaient aussi clairement présents comme sur My Misery.
Oui, c’est la première fois qu’ils jouent un rôle aussi proéminent, mais les claviers sont là depuis notre premier album ! Mais ils étaient jusqu’ici la structure des morceaux, ce qui leur donnait ce côté 70’s. Il a beau n’être qu’en arrière-plan, il donne aux musiques un aspect complètement différent et de la cohérence. C’est comme les percussions : cela rend ton album excellent ! Alors que si tu les enlèves, cela laisse un côté étrange aux morceaux, comme s’il manquait quelque chose.
G : J’ai été en effet surpris par la puissance des claviers sur vos morceaux. C’est pendant mon écoute attentive que je me suis rendu compte de la présence des claviers partout dans l’album et de la couleur que cela donnait à vos morceaux !
Ils apportent quelque chose en plus, ils tirent vraiment vers le haut les musiques en les bonifiant; c’est quelque chose de puissant. Et en même temps, ils sont presque imperceptibles, ce qui est un peu triste. (rires) C’est vraiment quelque chose d’important mais tu ne sais pas réellement ce que c’est...

G : We Will Ride est le retour de la femme sur vos pochettes. Pourquoi ce choix ? Est-ce pour souligner le fait que cet album est un nouveau départ pour le groupe ? Ou pour souligner que Ride To Nowhere était une transition ? Ou peut-être est-ce juste une coïncidence ?
Je ne connais pas réellement la réponse à cette question. Mais ça doit avoir un lien avec la même personne qui a fait les pochettes pour les albums I et II et qu’il doit aimer les femmes, je n’en sais trop rien. (NDLR : la pochette a été faite par Paul Tippett : Europe, Uriah Heep, Frost*, Lonely Robot,...) à vrai dire, je ne sais pas si ça symbolise vraiment quelque chose de précis à propos du groupe. En tout cas pour l’album : She Won’t Let You Go parle d’une femme rousse, We Will Ride évoque une femme à cheval, dont je ne me souviens plus le nom, il te faudra chercher ça par toi-même, je te donne ça comme devoir. (NDLR : elle s’appelle Lady Katherine - Queen of Mayhem) En fait, je me souviens de Nathan qui avait demandé qu’il y ait une femme sur chacun de nos albums, je ne me souviens juste pas ce qui s’est passé avec Ride To Nowhere.
G : En fait, j’ai quelques indices là-dessus suite à mon interview de 2019 avec Nathan.
Il faut que tu me partages ça !
G : Il ne m’a pas dit le sens caché derrière (NDLR : après relecture, il voulait quelque chose de plus simple pour une fois), mais elle a été réalisée par un ami tatoueur qui a aussi fait des dessins pour chaque chanson, mais je n’ai pas le souvenir de la raison de ce choix. Je me souviens qu’il avait envoyé son idée à l’artiste, mais je n’ai pas forcément de réponse non plus sur le sujet. (rires)
Peut -être que l’on se creuse la tête pour rien…
G : En effet, cela peut être une simple coïncidence. Mais quand tu prépares une interview, tu cherches tous les petits détails pour avoir des anecdotes intéressantes.
Le problème est que tu demandes ça au batteur !
G : Mais qui sait ? Tu es peut-être le maître à penser derrière tout le groupe puisqu’après tout : tout le monde oublie le batteur !
En fait, j’en sais juste rien. (rires)

G : Les morceaux de cet album ont plus d’influences qu’auparavant et sont même plus complexes. Est-ce que vous l’avez senti lors de la composition ou était ce tout simplement naturel ?
Alors là, j’en ai aucune idée ! Je ne pense pas que quelqu’un avait réellement cette idée en tête lorsqu’il composait, cela c’est juste passé ainsi ; du moins pour moi. Tu ne peux pas faire ça consciemment, cela s’est juste passé. Ce sentiment peut être dû à la production de cet album ou de la façon dont on l’a enregistré. Cela peut s’expliquer aussi par le fait que j’étais sobre ! (rires)

G : Quel est votre morceau préféré de l’album ? Par exemple, pour Nathan James, j’ai pu lire que c’était Messiah, dont le clip est sorti aujourd’hui (NDLR : le 12 février).
J’ai deux favoris : Messiah et Eye of The Storm. Pour cette dernière on a exploré des choses que l'on n'avait jamais faites auparavant, elle est très émotive.
G : En fait, c’est vraiment la première chanson qui a piqué ma curiosité. Je la trouvais plutôt surprenante pour du Inglorious.
Elle a été co-écrite par un ami de Nathan : T. Prottey-Jones qui est aussi un compositeur et qui a fait beaucoup de chansons country. C’est pour ça qu’elle peut paraître différente.
G : Il s’avère que c’est aussi une de mes favorites.
Tu as bon goût !
G : Il y avait aussi Cruel Intentions et He Will Provide.
Elle est assez amusante ! On s’est tellement amusé à la faire : quand les guitaristes ont enregistré leurs solos, c’était tellement hilarant !
G : Cette chanson a vraiment une saveur particulière : tu ne peux t'arrêter de danser en l’écoutant !
Je pense que l’on va adorer la jouer en concert ! Elle prendra environ 6 minutes de la setlist (rires) mais bon on la jouera sûrement plus rapidement.
G : Cela me rappelle Soen qui joue leurs morceaux toujours comme ils ont envie : que ce soit plus lentement ou plus rapidement que sur album. C’est assez chouette puisque tu redécouvres d’une autre manière les morceaux.
Après en live, il est plus facile de jouer plus rapidement avec l'adrénaline, car tu es tellement excité ! Tu penses jouer au bon tempo, mais tu peux complètement accélérer, c’est assez rigolo. Il faudrait que j’en parle au groupe un jour (rires).

G : Quand j’ai interviewé Nathan James en 2019, il m’avait parlé d’une sorti d’un EP/DVD acoustique avec les morceaux enregistrés lors de sessions Youtube. Est-ce que ce projet est mort ?
J’en ai aucune idée ! C’est quelque chose dont on avait discuté en effet. On aurait dû le sortir l’année dernière, mais la covid a tout contrecarrer, car on voulait le faire avec un public. Peut-être qu’on y réfléchira dans le futur qui sait. En tout cas, on a passé quelque temps à enregistrer quelques trucs au studio, encore, cette semaine d’ailleurs ! (NDLR : la semaine du 8 février)
J’ai enregistré la partie batterie, mais je ne peux pas te dire de quoi exactement, tu peux néanmoins t’attendre à la sortie d’un autre album cette année. Mais je ne peux pas te dire ce que c’est ! C’est juste un projet un peu inhabituel. Mais j’en ai parlé à déjà trop de personnes (rires).
C’est juste mon album solo de percussions avec mes amis qui jouent de la batterie, non pas tout à fait … (rires)
En tout cas, tu le découvriras bien assez tôt et c’est vraiment un projet cool.
G : Mais c'est bien avec Inglorious ?
Peut-être bien que oui… J’en ai un peu trop dit d’ailleurs...
G : Je vais chercher plus d’informations sur le web si tu as dit plus de choses à d’autres.
Tu ne trouveras rien je te préviens ! Il faudra juste être patient ! (NDLR : Phil Beaver parlait du projet Heroin, album d'Inglorious sorti en septembre 2021 contenant des reprises de chansons chantées originellement par des femmes)


G : Quels sont les albums récents ou les groupes que tu aimes ? En as-tu à conseiller ?
J’ai toujours ce problème quand des personnes me demandent quelle musique j’écoute : mon cerveau se bloque complètement… En tout cas, j’écoute bel et bien de la musique de temps en temps. J’ai écouté hier en rentrant chez moi le nouveau Foo Fighters et je l’ai vraiment trouvé bon !
Bon tu comme le vois je dois regarder ça sur mon téléphone. Il y a des choses qui ne vont pas forcément t’intéresser : il y a le dernier album d’Harry Styles et de Taylor Swift, du Alter Bridge, que tu dois certainement plus apprécier et McCartney III de Paul Mc Cartney. Il est brillant !
Je ne suis pas trop le rockeur type, j’écoute plein de musiques différentes. Le premier album que j’ai acheté était Life is Peachy de Korn que j’adore complètement, puis je suis allé aussi vers la Pop et plein d’autres trucs… dont des choses que tu ne veux pas forcément savoir.
J’écoute aussi du Liam Gallagher. J’ai d’ailleurs redécouvert un album incroyable d’Aerosmith : Just Push Play (2001), dont ma chanson préférée, Jaded, est tirée. Il est vraiment vieux mais il m’avait manqué. C’est vrai qu’il y a beaucoup d’étranges musiques sur mon iTunes...
G : Je te posais cette question car je me suis toujours demandé si les artistes qui se plongent dans l’écriture d’albums ont vraiment le temps d’écouter de nouvelles musiques puisqu'ils veulent écrire quelque chose de nouveau.
C’est intéressant de savoir ce que les gens écoutent car c’est souvent pas du tout ce à quoi tu t’attends ! Mais c’est aussi ça la beauté de la musique : si les gens écoutaient la musique que tu pensais, la musique deviendrait vite morne.


G : J’en ai fini avec toutes mes questions donc je ne sais pas si tu as quelque chose à ajouter ?
Juste Peace & Love ! Mettons nos masques et prenons soin les uns des autres afin de revenir à une certaine normalité et que les groupes puissent jouer de la musique à nouveau, que l’on puisse se revoir, prendre des verres ensemble et s’amuser… Car ça commence à être long ...

G : Ca me fait penser à une question d’ailleurs : Avec le Brexit, tourner en Europe ne sera-t-il pas plus compliqué qu’auparavant ? J’ai pu voir en effet quelques groupes s’indigner de certaines décisions sur ce point.
Oui, complètement… Je ne sais pas tout ce que ça implique, mais oui ça va être plus compliqué. C’est un peu comme la Suisse où on doit remplir plusieurs documents pour venir y jouer, ce qui peut vite devenir difficile. Du coup, je pense que l'on va devoir maintenant remplir plein de formulaires. Ce sera du coup très compliqué pour les groupes qui n’ont pas de manager derrière eux pour trouver des endroits où jouer. Ce qui est une honte en soi.
On a eu d’ailleurs un problème avec nos stocks dernièrement. Nos albums sont pressés en Allemagne et on a une étrange demande de la douane. Nos albums avaient été séparés et en plus on devait payer une grosse somme d’argent pour qu’ils puissent sortir de ce pays ; c’était totalement bizarre.
En tout cas, je ne suis pas sûr que quelqu’un ne sache vraiment ce qu’il se passe. Mais les gens signent des pétitions pour avoir la liberté de tourner en Europe. Car cela risque, à contrario, d’empêcher les jeunes groupes d’aller sur le continent, ce qui est une véritable honte. Car c’est tellement incroyable à faire, cela fait partie de nos meilleurs souvenirs d’être sur la route et de jouer dans des petits et chouettes endroits devant une dizaine de personnes qui ne t’ont jamais entendues et qui viennent de pleins de pays différents. Et qui à la fin sont tellement contentes de t’avoir découvert. C’est vraiment triste si les petits groupes à l’avenir ne puissent pas faire ça…
G : Et c’est comme ça que je vous ai découvert : avec la tournée de 2016 des Winery Dogs où vous n’aviez même pas d’albums encore de sortie ! Mais j’ai eu le temps de me rattraper depuis le temps avec tous vos différents albums.
En tout cas merci pour le soutien ! On a toujours passé de bons moments en France. Notamment à Le Forum qui est une très belle salle avec un très bon son et qui a un très bon sens de l’hospitalité. On y reviendra certainement à l’avenir, mais juste pour le café !
G : J’essaierai de venir cette fois-ci, car cette salle a toujours été trop loin pour moi...
Mais on avait aussi eu une date à Paris même. On était dans cette salle près du Moulin Rouge lors de notre dernière tournée …
G : Ah punaise, j’ai manqué ça !
Mais nous y reviendrons [à Paris].
G : Ah c'était le O'Sullivans By The Mill en novembre 2019 ! J’avais sûrement une bonne excuse pour ne pas y aller …
Tu devrais bien te regarder dans le miroir ! (rires)
G : Surtout que la première fois que je vous ai vus en concert est aussi la dernière fois…
Oh mon dieu, c’était donc il y a une éternité. (rires)
G : Le pire est que je ne me souviens plus pourquoi je ne suis pas allé vous voir ce jour-là. (NDLR : j’avais préféré voir Port Noir, The Ocean Collective et Leprous au Cabaret Sauvage)
Et avec le BREXIT, on ne reviendra jamais, tu vas le regretter toute ta vie ! (rires)
En tout cas, c'était vraiment chouette de te parler.
G : Merci beaucoup ! C’est un plaisir partagé ! Je ne suis certes pas un grand fan d’Inglorious (NDLR : notez ici que je ne suis pas un fanatique du groupe qui connait toutes leurs chansons par coeur) mais je vous aime beaucoup ! Mais ça va être très compliqué de retranscrire tout notre entretien.
Je te souhaite bonne chance ! (rires)
G : Ce n’est pas toujours simple vu que je ne suis pas bilingue.
Fais juste en sorte que cela rende bien ! Donne-moi un air d’intellectuel !
G : En tout cas, célébrez bien cette sortie album quand vous en aurez l’opportunité !
Et tu sais que je vais le faire !

A propos de Gauvain

Jadis chroniqueur acharné, Gauvain préfère dorénavant occuper son temps libre à l'animation de lives hebdomadaires sur notre chaîne Twitch à la découverte de groupes intéressants. La légende raconte qu'on y passerait jamais de Metal... Il n'est cependant pas rare de le voir publier quelques articles à l'année quand l'envie lui prend.