Evergrey - Escape of The Phoenix
Chroniques
7 Février 2021
Evergrey - Escape of The Phoenix, un album symbole de renouveau ?
Bienvenue à toi amateur ou amatrice de Metal Progressif et de Metal Moderne car aujourd’hui nous allons découvrir le prochain album des Suédois d'Evergrey. Escape of The Phoenix signe le grand retour du groupe après la trilogie, quelque peu imprévue, composée de Hymns For The Broken, The Storm Within et The Atlantic. Le combo revient donc avec un douzième album à nouveau produit par Jacob Hansen prévu pour le 26 février 2021 chez AFM Records.
Escape of The Phoenix est un album singulier. Tout d’abord, le groupe a pu travailler sur ce disque sans les interruptions habituelles liées à leurs tournées ce qui leur a permis de le composer sans aucune gêne ou contre-temps vu qu’il a été conçu pendant l’épidémie du coronavirus ; même si le processus créatif avait commencé en janvier 2020 avec le batteur Jonas Ekdahl et le chanteur Tom S. Englund. De plus, l’album ne faisant pas partie de la précédente trilogie, Tom a pu en profiter pour écrire les paroles qui lui venaient à l’esprit sans se soucier d’une quelconque cohérence narrative par rapport aux précédents albums. Ainsi, on pourra l’entendre chanter, d’une manière plus naturelle sans doute, “son point de vue sur le monde, l’humanité et ses relations personnelles”, vu que ses paroles ont toujours été cathartiques pour lui ; sûrement la source de la mélancolie ou du spleen présents dans ses paroles.
Escape of The Phoenix peut surprendre ; en effet le chanteur et Jacob Hansen, producteur depuis Hymns For The Broken, ont déclaré que cet album “est une version plus Metal que The Atlantic avec des titres plus directs”. En effet, ce qui avait surpris les fans d’Evergrey en 2019, c’était le son massif et beaucoup plus impressionnant de The Atlantic par rapport à ses prédécesseurs. On est alors en droit de se demander à quel point Escape of The Phoenix nous impressionnera et quelle direction il pourra prendre.
D’ailleurs ce dernier renoue avec les featurings, abandonnés par The Atlantic, puisque l’on pourra entendre James Labrie sur le titre The Beholder. Un détail intéressant puisque le groupe est un grand fan de Dream Theater depuis de nombreuses années. Tom S. Englund proposa par mail, au nom du groupe, qu'il apparaisse sur cette chanson, qui n’était qu’alors qu’une simple idée.
Je ne vous cache pas que j’avais des doutes sur ce que pouvait apporter James Labrie sur le titre The Beholder surtout qu’il est, à mon avis, le plus entêtant de l’album avec ses mélodies simples aux claviers et le chant envoûtant de Tom S. Englund. En effet, lors de la première écoute, son intervention sur le morceau peut paraître déroutante mais elle devient vite incontournable avec ce refrain en double voix étonnant. Tom S. Englund le dit d’ailleurs lui-même : “Il est incroyable sur ce titre et nous sommes supers ensemble”.
D’ailleurs, je suis en parfait accord avec ce qu’ont pu affirmer Tom et Jacob : Escape of The Phoenix est plus “Heavy” que The Atlantic. Mais pas au sens de lourd et violent mais plutôt dans le sens du style de musique en particulier. En effet, on retrouve plusieurs éléments de Heavy Metal avec la direction de certains morceaux ou même du clavier qui apporte un côté FM à certaines compositions comme la très poétique Where August Mourns, qui est pour moi l’hymne de cet album.
Rassurez-vous, on pourra aussi retrouver certaines habitudes de compositions propres à The Atlantic comme le mix de la basse ou sur certains riffs plutôt incisifs ou même à Hymns For The Broken comme sur Leaden Saint ou pour les claviers magnifiant les soli comme sur You From You.
Escape of The Phoenix est pourtant assez déstabilisant comme album d’Evergrey. Je me souviens très bien de ma première écoute qui était assez dubitative. J’avais en effet du mal à cerner ce nouvel album. Les mélodies semblaient bien plus naturelles que pour The Atlantic mais manquaient de mordant par rapport à son prédécesseur. Il faut dire que The Atlantic m’avait tellement déstabilisé à sa sortie que je m’attendais à ressentir la même sensation qu’auparavant. Puis, c’est en me plongeant corps et âme dans cet album que j’ai compris : cet opus ne souhaite pas briller par sa technicité ou bien sa violence ou même par son originalité, il ne souhaite que nous offrir un voyage sublimé par le chant de Tom S. Englund.
Les mélodies sont peut être moins impactantes mais il règne dans les morceaux une délicieuse sensation de naturel et de confort. Ce quelque chose qui manquait sûrement à The Storm Within et que l’on avait trouvé en Hymns For The Broken : un Evergrey simple et accrocheur à la manière du titre Currents ou de The Beacon de The Atlantic.
Il est indéniable que ceux qui ont apprécié The Atlantic ou qui l'ont déjà écouté seront plus attirés par Escape of The Phoenix, car la direction artistique que prend Evergrey ne fera qu’évoluer en ce sens avec cette production : un son massif, une basse vrombissante, des claviers tantôt kitchs sur le devant de la scène ou en retrait pour apporter plus de consistance aux mélodies, et cet esprit FM.
En tout cas, si Escape of The Phoenix a pu me laisser perplexe lors de sa première écoute, je suis littéralement tombé sous son charme à force d’écoute. Il faut dire aussi qu’il possède un fort magnétisme si vous aimez les compositions aux lignes de chant fédératrices et aux mélodies accompagnant à la perfection le chant. On pourra d’ailleurs souligner la très belle In Absence of Sun qui pour moi épouse tout l’esprit Evergrey avec une composition allant crescendo que ce soit en terme d’intensité lyrique ou bien en terme d’occupation de l’espace par les autres instruments qui ne surgissent qu’au moment opportun.
Pour conclure, Evergrey a créé avec Escape of The Phoenix un album déroutant ou pour le moins inattendu. Un disque prenant moins de risque que The Atlantic avec sa direction artistique en terrain connu mais réunissant tous les points forts de la dernière trilogie : un mix plus impressionnant, des soli toujours aussi mélodieux que ce soit d’Henrik Danhage, que je trouve toujours aussi inspiré, ou de Tom S. Englund et des lignes de chant toujours aussi entêtantes et envoûtantes. Bref, un mélange qui ne pourra que plaire, je l’espère, aux fans d’Evergrey et aux personnes curieuses amatrices de Metal Progressif. Le seul bémol est de devoir attendre mon colis le 26 février pour pouvoir écouter le titre bonus de l’édition avec artbook The Darkness in You ; et encore il n’est qu’en format 45 tours...
Bienvenue à toi amateur ou amatrice de Metal Progressif et de Metal Moderne car aujourd’hui nous allons découvrir le prochain album des Suédois d'Evergrey. Escape of The Phoenix signe le grand retour du groupe après la trilogie, quelque peu imprévue, composée de Hymns For The Broken, The Storm Within et The Atlantic. Le combo revient donc avec un douzième album à nouveau produit par Jacob Hansen prévu pour le 26 février 2021 chez AFM Records.
Escape of The Phoenix est un album singulier. Tout d’abord, le groupe a pu travailler sur ce disque sans les interruptions habituelles liées à leurs tournées ce qui leur a permis de le composer sans aucune gêne ou contre-temps vu qu’il a été conçu pendant l’épidémie du coronavirus ; même si le processus créatif avait commencé en janvier 2020 avec le batteur Jonas Ekdahl et le chanteur Tom S. Englund. De plus, l’album ne faisant pas partie de la précédente trilogie, Tom a pu en profiter pour écrire les paroles qui lui venaient à l’esprit sans se soucier d’une quelconque cohérence narrative par rapport aux précédents albums. Ainsi, on pourra l’entendre chanter, d’une manière plus naturelle sans doute, “son point de vue sur le monde, l’humanité et ses relations personnelles”, vu que ses paroles ont toujours été cathartiques pour lui ; sûrement la source de la mélancolie ou du spleen présents dans ses paroles.
Escape of The Phoenix peut surprendre ; en effet le chanteur et Jacob Hansen, producteur depuis Hymns For The Broken, ont déclaré que cet album “est une version plus Metal que The Atlantic avec des titres plus directs”. En effet, ce qui avait surpris les fans d’Evergrey en 2019, c’était le son massif et beaucoup plus impressionnant de The Atlantic par rapport à ses prédécesseurs. On est alors en droit de se demander à quel point Escape of The Phoenix nous impressionnera et quelle direction il pourra prendre.
D’ailleurs ce dernier renoue avec les featurings, abandonnés par The Atlantic, puisque l’on pourra entendre James Labrie sur le titre The Beholder. Un détail intéressant puisque le groupe est un grand fan de Dream Theater depuis de nombreuses années. Tom S. Englund proposa par mail, au nom du groupe, qu'il apparaisse sur cette chanson, qui n’était qu’alors qu’une simple idée.
Je ne vous cache pas que j’avais des doutes sur ce que pouvait apporter James Labrie sur le titre The Beholder surtout qu’il est, à mon avis, le plus entêtant de l’album avec ses mélodies simples aux claviers et le chant envoûtant de Tom S. Englund. En effet, lors de la première écoute, son intervention sur le morceau peut paraître déroutante mais elle devient vite incontournable avec ce refrain en double voix étonnant. Tom S. Englund le dit d’ailleurs lui-même : “Il est incroyable sur ce titre et nous sommes supers ensemble”.
D’ailleurs, je suis en parfait accord avec ce qu’ont pu affirmer Tom et Jacob : Escape of The Phoenix est plus “Heavy” que The Atlantic. Mais pas au sens de lourd et violent mais plutôt dans le sens du style de musique en particulier. En effet, on retrouve plusieurs éléments de Heavy Metal avec la direction de certains morceaux ou même du clavier qui apporte un côté FM à certaines compositions comme la très poétique Where August Mourns, qui est pour moi l’hymne de cet album.
Rassurez-vous, on pourra aussi retrouver certaines habitudes de compositions propres à The Atlantic comme le mix de la basse ou sur certains riffs plutôt incisifs ou même à Hymns For The Broken comme sur Leaden Saint ou pour les claviers magnifiant les soli comme sur You From You.
Escape of The Phoenix est pourtant assez déstabilisant comme album d’Evergrey. Je me souviens très bien de ma première écoute qui était assez dubitative. J’avais en effet du mal à cerner ce nouvel album. Les mélodies semblaient bien plus naturelles que pour The Atlantic mais manquaient de mordant par rapport à son prédécesseur. Il faut dire que The Atlantic m’avait tellement déstabilisé à sa sortie que je m’attendais à ressentir la même sensation qu’auparavant. Puis, c’est en me plongeant corps et âme dans cet album que j’ai compris : cet opus ne souhaite pas briller par sa technicité ou bien sa violence ou même par son originalité, il ne souhaite que nous offrir un voyage sublimé par le chant de Tom S. Englund.
Les mélodies sont peut être moins impactantes mais il règne dans les morceaux une délicieuse sensation de naturel et de confort. Ce quelque chose qui manquait sûrement à The Storm Within et que l’on avait trouvé en Hymns For The Broken : un Evergrey simple et accrocheur à la manière du titre Currents ou de The Beacon de The Atlantic.
Il est indéniable que ceux qui ont apprécié The Atlantic ou qui l'ont déjà écouté seront plus attirés par Escape of The Phoenix, car la direction artistique que prend Evergrey ne fera qu’évoluer en ce sens avec cette production : un son massif, une basse vrombissante, des claviers tantôt kitchs sur le devant de la scène ou en retrait pour apporter plus de consistance aux mélodies, et cet esprit FM.
En tout cas, si Escape of The Phoenix a pu me laisser perplexe lors de sa première écoute, je suis littéralement tombé sous son charme à force d’écoute. Il faut dire aussi qu’il possède un fort magnétisme si vous aimez les compositions aux lignes de chant fédératrices et aux mélodies accompagnant à la perfection le chant. On pourra d’ailleurs souligner la très belle In Absence of Sun qui pour moi épouse tout l’esprit Evergrey avec une composition allant crescendo que ce soit en terme d’intensité lyrique ou bien en terme d’occupation de l’espace par les autres instruments qui ne surgissent qu’au moment opportun.
Pour conclure, Evergrey a créé avec Escape of The Phoenix un album déroutant ou pour le moins inattendu. Un disque prenant moins de risque que The Atlantic avec sa direction artistique en terrain connu mais réunissant tous les points forts de la dernière trilogie : un mix plus impressionnant, des soli toujours aussi mélodieux que ce soit d’Henrik Danhage, que je trouve toujours aussi inspiré, ou de Tom S. Englund et des lignes de chant toujours aussi entêtantes et envoûtantes. Bref, un mélange qui ne pourra que plaire, je l’espère, aux fans d’Evergrey et aux personnes curieuses amatrices de Metal Progressif. Le seul bémol est de devoir attendre mon colis le 26 février pour pouvoir écouter le titre bonus de l’édition avec artbook The Darkness in You ; et encore il n’est qu’en format 45 tours...
Je vais vous laisser avec les mots de Tom S. Englund décrivant le concept autour de cet opus : “Quand tu parles de la résurrection du phoenix, ça commence à me faire cogiter. Et si l’oiseau ne voulait pas être ressuscité ? Et s’il ne voulait pas revenir ? Cela ressemble à certaines choses de la vie ; parfois tu es fatigué de te lever et d’être fort. J’imagine que c’était l’idée principale [du titre de l’album]. Cela m’est venu une fois que nous avions fini d’écrire la musique.”.
Le fameux titre Where August Mourns
A propos de Gauvain
Jadis chroniqueur acharné, Gauvain préfère dorénavant occuper son temps libre à l'animation de lives hebdomadaires sur notre chaîne Twitch à la découverte de groupes intéressants. La légende raconte qu'on y passerait jamais de Metal... Il n'est cependant pas rare de le voir publier quelques articles à l'année quand l'envie lui prend.