Brutus - Unison Life

Brutus - Unison Life

Chroniques 16 Janvier 2023
Brutus - Unison Life ou un amour dévorant (Avis fin octobre 2022)

Après trois ans d’attente, nous connaissons enfin le successeur de Nest : Unison Life. Fini les titres d’album composés d’un seul mot (Burst et Nest ), ici découvrons la vie à l'unisson !
Unison Life est le troisième album de ce trio belge sorti le 21 octobre 2022 chez Hassle Records et Sargent House.
Un album complexe et incroyable que nous avons pu découvrir à travers quatre singles aux identités visuelles bien distinctes : Dust, Liar, Victoria et What Have We Done.


J’aime farfouiller dans les magazines, les services de streaming et dans les mails que je reçois, car je découvre parfois des perles qui me fascinent et qui ont su me toucher en plein coeur : Soen, David Maxim Micic ou Lonely The Brave pour ne citer qu’eux. Ainsi dès que j’ai l’opportunité de vous partager un groupe que j’affectionne particulièrement et qui dévoile un album fabuleux, je me presse de le faire. Car, qui sait, vous pourrez tomber peut-être sur la perle rare qui saura vous fasciner et vous envoûter.

Brutus est un groupe que j’ai découvert en 2019 au moment où je sombrais peu à peu dans le Post-Rock avec des groupes comme Mono et le magnifique Nowhere Now Here, qui initia mon amour pour les groupes du label Pelagic Records. Comme Nest était sorti au mois de mars, j’imagine qu’il fut mieux mis en avant dans mes écoutes en streaming ; et ce fut le coup de cœur. J’étais encore très frileux devant des chants autres que clairs et les voix écorchées, comme celle de Stefanie Mannaerts, qui n’étaient pas forcément ce que je pouvais rechercher dans la musique. Il y avait cependant quelque chose de curieux et de vraiment intriguant dans le son que j’entendais, il faut dire qu’à ce moment-là le Post-Hardore m’est complètement inconnu et que je n’avais jamais entendu une voix pareille. Il n’en fallut pas plus pour éveiller ma curiosité et forger cette attirance particulière qui grandissait en moi.
A l’arrivée de l’album Live at Ghent fin 2020, je pus avec plaisir découvrir que le groupe avait aussi un autre album intitulé Burst et qu’il fallait donc que j’arrête d’écouter en boucle Nest et que je m’ouvre à ce que le groupe peut proposer d’autre !

Malheureusement, en 2022, j’ai bien peur que mon attirance s’est transformée en un amour dévorant. Unison Life laisse peu de place aux autres albums sortis récemment tellement j’ai une envie folle de l’écouter à nouveau à chaque fois que j’entends le dernier coup de tom de Desert Rain. Écouter cet album est devenu une véritable pulsion qui ne ternit jamais. Je n’avais pas ressenti ça depuis un sacré bout de temps et il faut dire que ça décontenance quelque peu. A tel point qu’il occulte tout ce que j’écoute et même les précédents albums de Brutus que j’affectionne tant.
Pourtant, le premier single Dust ne m’avait pas grandement attiré lors de sa sortie, Liar quant à lui avait juste ouvert mon appétit jusqu’à ce que Victoria et What Have We Done transforme l’attente de l’album en une véritable obsession ! L’album n’était pas encore sorti que déjà ces deux singles tournaient en boucle dans mes oreilles à longueur de temps, il n’en fallut pas plus pour que je laisse une seconde chance à Dust qui s’est avéré bien plus savoureux que lors de ma première écoute.
Il faut dire aussi, pour sa défense, que Unison Life marque un changement musical assez marqué dans la discographie du groupe où on sent que tous les potards ont monté d’un cran : la voix de Stefanie Mannaerts est bien plus versatile, mélodieuse et vectrice d’émotions, son jeu de batterie semble plus diversifié comme le veut l’ajout de chimes sur son kit, la basse de Peter Mulders sonne plus ronde et changeante, bonjour les bass drops ?!, tandis que la guitare de Stijn Vanhoegaerden nous délivre de splendides mélodies tant en termes d’envolées que de riffs tranchants.
On dirait que le groupe a investi encore plus son âme dans le projet qu’à l’accoutumée que l’album arbore une énergie autre. Une énergie singulière impressionnante, mais aussi bouleversante : tout ici paraît à vif ! Cela faisait longtemps qu’un album ne m’avait pas autant retourné et cela est extrêmement plaisant !

A l'heure où j'écris ces lignes, je suis encore sur mon nuage en attendant de recevoir mon CD pour pouvoir me plonger dans les paroles. Qu’il me tarde d’y être, car je suis terriblement impatient !
Laissez-vous donc tenter par cet album intrigant qui derrière son âpreté renferme un album ensorcelant.



Brutus - Unison Life ou une nouvelle manière de faire (Avis janvier 2023)

Loin d’avoir eu quelques mois pour écrire cet album, le groupe a pu profiter du temps que leur laissait les multiples confinements pour avoir deux ans d’écriture. En effet, Nest ayant été écrit pendant quelques mois, dont une partie pendant la tournée de Burst, Unison Life marque un tournant dans la manière de composer du groupe.
Ainsi, les différents confinements ont permis au groupe de se poser pendant ces deux années et profiter au maximum de ce “répit” pour rendre leur troisième album “le meilleur de ce [qu’ils pouvaient] faire”.
Les réflexions autour des compositions ont donc été bien plus intenses qu’à l’accoutumée surtout que le trio a passé une grande partie de ces deux ans ensemble et ont donc “grandi ensemble” tout autant que leurs compositions.
De plus, Stéfanie a aussi pris plus d’assurance au chant : “je pense que les paroles que j’écris maintenant sont honnêtes parce que j’ai appris que vous ne pouvez pas vouloir faire de la musique, et ne pas être sincère dans vos paroles lorsque vous chantez “. Il lui a aussi fallu “beaucoup de temps pour accepter qu’[elle était] chanteuse et de savoir comment [elle était] en tant que chanteuse”.

Ainsi, on comprend davantage lorsqu’elle dit que « Je voulais que chaque chanson ressemble à la dernière que nous écrirons. Cela m’a tuée à l’intérieur car c’est un objectif quasiment impossible à atteindre, mais c’était mon objectif personnel pour cet album. Ce fut une quête de deux ans pour essayer de faire toujours mieux. » Un constat que l’on peut que partager lorsque l’on écoute l’album !
D’autant plus que Stéfanie avoue que c’était une période particulière pour écrire : “tu ne ressens pas de hauts ou de bas extrêmes parce qu’il n’y a pas d’autre vie que le travail, la maison, les répétitions et l’écriture. En conséquence, j'ai dû gérer mes pensées et mes questions à l'intérieur. C'est comme ça que les paroles sont nées. Je ne peux pas non plus inventer des histoires et écrire à leur sujet.”


Miles Away
Pour débuter cet album, quoi de mieux qu’une introduction de deux minutes à l’ambiance crescendo. On peut en effet constater, dans un premier temps, quelques sons de claviers et de brises faisant juste toile de fond pour le premier refrain empli de reverb. Ce n’est que lorsque Stéfanie viendra répéter une seconde fois le refrain que les guitares se réveilleront, timidement, pour nous accompagner directement sur le prochain morceau après que la chanteuse ait prononcé le dernier “I’m miles away”.
Une composition qui nous laisse entrevoir que le repos énoncé dans la chanson ne se finira pas forcément comme escompté.


Brave
Le morceau commence par son refrain, et si je puis dire, sur les chapeaux de roue, fini la finesse : place à l’action. On sera certainement troublé par le son des chimes, nouvel élément du kit de batterie, mais qui s’incorpore parfaitement au morceau et qui finit par ne plus du tout nous perturber au fil des écoutes. Un morceau qui nous présente une personne mal à l’aise dans son environnement ; un environnement pas de suite décrit comme pour faciliter notre identification. Ce pourrait être le cercle professionnel, le cercle familial, conjugal… cependant ce qui transpire est le mal-être de ce personnage où “les silences [...] frappent plus fort” et où cette personne s'efface à “chaque silence qu’ils prennent”.
Ce n’est que le premier couplet qui nous indiquera avec l’expression “Cage of Glass” que l’environnement en question est celui du travail. Un monde qu’elle désire rejoindre puisqu’elle a signé “pour une merveille comme tous les autres”. Toutefois, l’expression “Cage of Glass” laisse peu de place aux doutes sur ce qu’elle subit :

“ Une cage de verre est une image sociologique désignant la structure des personnes défavorisées au travail (NDLR : les immeubles en verre). Cela fait référence aux emplois ségrégés des femmes et des minorités comme une source d’obstacles informels et persistants pour une évolution ou un changement de carrière “ Alexandra Kalev dans Sociology of Work : An Encyclopedia

Après la dernière itération de “You’re so brave” , les chimes concluent ce morceau comme pour nous laisser l’espoir que la suite s’éclaircira pour notre protagoniste. Une lueur d’espoir à laquelle on peut s’accrocher car le refrain est modifié à la toute fin pour annoncer que ce n’est plus lui qui subit les silences, mais que c’est bien lui qui les brise :
“Every silence you break
You're so brave”

NB : Lors de la relecture, un de mes camarades m'a aussi très justement fait remarquer : dans les arts de la scène, la structure en verre pose l'audience en position de voyeur par rapport à la personne enfermée dans une prison transparente (ref à Tennessee Williams et sa pièce de théâtre The Glass Menagerie).

Victoria
Victoria est certainement le single qui m’a de suite fait accrocher au nouveau son de Brutus. Fini le milieu salarial, bienvenue aux “problèmes d’adolescence [...] dans la vingtaine”.
Une période dure et riche en larmes où elle travaille dur pour sa famille et ses amis, à changer sa patrie et à poursuivre la maternité. Un moment de vie où tout change sauf “certaines choses”. Une fois devenue “une adolescente âgée", proche de “la fin”, elle atteint cette “vie à l’unisson”. Pour citer directement Stéfanie : “une vie vécue en parfaite harmonie : sans conflit, seulement la paix et tout en harmonie”.
Il faut souligner que Victoria est pour Stéfanie un titre “très nostalgique”; il faut dire que le groupe a commencé alors que la chanteuse avait la vingtaine. Les paroles évoquent le fait de sont sur “prendre de l’âge avec ses amis, et même si tout craint par moment, tout va bien, car vous tombez ensemble”. Un clip réalisé par le trio qui, pour elle, rend cette musique plus belle et je ne peux que partager son avis : loin d’être original, le clip est spontané et très chouette.




What Have We Done
Le début nous laisse penser à un titre mélancolique et plus lent que les autres, le morceau nous laissant penser au poids des remords. Cependant, il se permettra plusieurs fulgurances avec de véritables transitions vraiment inspirées pour nous délivrer une interprétation presque déchirante lorsque Stéfanie nous dit :
“Depuis trop longtemps, je meurs à l'intérieur
Depuis trop longtemps
Juste peut-être, j'ai cédé, frissonnant“
D’autant plus que ce calvaire s’apparente à “chanter une nouvelle fois cette chanson sans fin”, dur donc de rester de marbre devant cette interprétation très juste et mémorable.
On comprend mieux lorsqu’elle disait que le processus d’écriture l’avait tuée si elle a dû se remémorer certains moments aussi douloureux émotionnellement :
“Une fois de plus nous continuons dans la douleur
Qu’avons nous fait ?
Qu’aurais-je pu faire de plus ?
Et si nous étions finis ? “
Mais pour nous égayer un peu, la chanteuse avoue dans une interview que le groupe était “très fier lors de sa composition”, mais aussi “effrayé à l’idée de tout ruiner”. Un “moment spécial” qui leur “semblait être un tournant pour le groupe”.




Dust
Continuons donc dans la bonne humeur avec Dust qui semble illustrer une dispute d’un couple au bord de la rupture :
“Je ne changerai jamais !
Tu es toujours le même,
Toujours à la recherche de plus,
Toujours creuser jusqu’au fond,
Je suis si fatigué de tout le monde épie mes faits et gestes,
Peut-être que tu ne devrais pas être comme ça !”
Où l’ambiance est clairement devenue malsaine puisque :
“Il y a si peu de place pour comprendre mes pensées.
Que vas tu faire ?
Continuer à prétendre que tu es Dieu ?!”

Il faut dire que là encore les mélodies se mêlent parfaitement à l’ambiance : Stéfanie martèle ses toms tandis que la guitare de Stijn Vanhoegaerden entonne une mélodie très Post-Rock mais néanmoins très sifflante.
Ce n’est qu’après une véritable explosion vocale de Stéfanie qui se dit :
“Prête,
Es-tu prêt ?
Pourquoi cours-tu ?
Je me tiens juste ici”
que l’on aura le droit au crescendo final avant la chute et le retour au calme. Un calme qui se voudrait presque inquiétant après une telle dispute.



Liar

Liar semble une nouvelle fois adopter une confrontation face à une personne de son entourage. Une interprétation confirmée par la chanteuse dans une interview : “Parfois, je vais mentir pour ne blesser personne. Je suis très mal à l’aise avec la confrontation, je la fuis ou je surcompense parce que l’ambiance n’est pas bonne. Les trois masques que l’on peut voir dans le clip représentent ces mensonges qui finissent toujours par me rattraper”.
Et en effet :
“Si proche, peu m’importe où tu es
Mais pour aujourd’hui je suis une menteuse
J’ai tellement tort,
J’avais tellement tort”.
Une habitude qui semble avoir la vie dure malgré les regrets palpables à travers la chanson. On remarquera que les “la la la la” servent parfaitement la chanson et peuvent clairement faire référence à quelconque fanfaronnade.
Sinon le morceau suit le chemin tracé par ses prédécesseurs en ne proposant pas un bloc monolithique, mais un morceau complexe et aux fluctuations intéressantes.




Chainlife
Ce qui a de fascinant avec Chainlife est sa construction : de prime abord un morceau paisible, mais assez inquiétant avec un crescendo que l’on devine dans le lointain. Un crescendo qui finira par arriver pour partir sur du Post-Rock puis sur un fond de Hardcore avant de s’effondrer pour le dernier refrain qui verra le titre transformé en “Chain lies”, enchaîné au mensonge. Mais le Hardcore fusionné à un Post-Rock lumineux reviendra pointer le bout de son nez pour faire la transition avec le couplet.
Un morceau qui se voudra donc fluctuant au gré des paroles et du changement d’humeur du personnage. Quand elle a “peur de plonger” et “peur de rater”, la musique nous fera ressentir de la tension, comme de la rage contenue prête à exploser lorsqu’elle évoque de “rattraper le temps perdu” et de demander “pourquoi la vie est-elle si courte”. Comme si elle se retrouvait au bord de la mort, dans l’urgence ; symbolisée par une accélération et le fameux crescendo.
Ce n’est qu’une fois “enchaînée au mensonge” qu’elle se calmera pour nous partager son “insécurité” devant “cette chance de partir” et de nous dévoiler son hésitation. En effet, elle dévoilera qu’elle a besoin d’un peu de temps, car “[son] cœur tombera bientôt". Espérons que ce soit d’amour et qu’elle souhaite prendre un chemin plus radieux.


Storm
Cette chanson nous conte la recherche d’un orage où elle” attend seule découvrant l’inconnu”. Une recherche trop longue mais qui aboutira à la découverte de ce fameux “orage” qui la réveillera alors qu’il “se déchire doucement”. Un orage qui lui montrera “la bonne voie”. Mais pour l’heure, elle reste “coincée dans cette tempête”.
Et on peut dire que le morceau reflète plutôt bien ce côté tourbillonnant qui n’aura de cesse de s’accentuer au fur et à mesure de l’aventure.


Dreamlife
On pourrait s’attendre avec cette formulation, une chanson en réponse à Chainlife ou à une chanson en miroir, il n'en est cependant rien. Dreamlife semble nous conter l'histoire d'une personne attendant que jaillisse “une lumière dans son esprit”, car elle a “tant essayé de comprendre”. Cette personne semble être bouleversée par le “feu dans son coeur” et le “tonnerre dans sa tête”. Son cœur est en effet brisé.
Une déception en amour ? Une relation au point mort ? Une erreur de parcours ? Affronter ensemble un écueil ? Dur à dire, mais on sent une certaine tristesse peser sur ce témoignage, comme le fait que le dernier couplet soit :
“Est-ce que tu vas bien ?
Te sens-tu bien ?
Je ne vais pas bien
Te sens-tu bien ?”
Ces derniers mots n’aident certainement pas à finir sur une note guillerette.
Je n’arrive cependant pas à saisir parfaitement le sens de cette chanson, peut-être s’ouvrira-t-il à moi un autre jour.


Desert Rain
Je ne sais pas pourquoi, mais quand je voyais ce titre je pensais à la chanson Missing du groupe Everything But The Girl : “I miss you like the desert miss the rain” - Tu me manques comme la pluie manque au désert. Et c’est en me penchant sur les paroles que je me disais que cette belle formulation ne trouverait pas son écho dans le morceau de Brutus puisque l’on est loin d’une personne qui se languit de son aimé.

La pluie du désert semble ici plus représenter l'impermanence des choses avec ce “rien n’est ici pour rester”, d’ailleurs l’utilisation des chimes est magnifique et donne vraiment l’impression d’une pluie qui tombe.
Dersert Rain semble être le dilemme d’une personne amoureuse partagée entre rester et suivre son aimé ou d’aller l’envoyer se faire voir. Ce n’est qu’au dernier couplet que l’on connaîtra le dénouement de l’histoire où elle préféra le suivre jusqu’au bout du chemin (ou de leur peine ?).
Malgré ses presque 7 minutes, ce qui fait de Desert Rain le plus long morceau de la discographie du groupe après Sugar Dragon, on ne s’ennuie pas ! Il faut dire aussi que je ne suis peut être pas la personne la plus dure à convaincre avec mes groupes de prog et leurs chansons super longues.
Bref, Desert Rain est une chanson riche en contrastes, preuve que le groupe sait faire évoluer leurs morceaux, constat plus que partagé une fois l’album fini, et nous proposer des aventures uniques à chaque morceau. Ce qui fait très certainement d’Unison Life l’album le plus abouti de Brutus, même si c’est le premier à ne pas contenir 11 chansons ! Et il faut dire que je n’aurais pas dit non à plus de morceaux tellement chaque écoute est poignante, mais j’imagine qu’il ne faut pas trop abuser et que le résultat est assez exceptionnel tel qu’il est.



Il est amusant de se relire plusieurs mois après son ressenti sur un album et de voir que son avis reste inchangé ! Je ne suis plus aussi addict à cet album, j’ai réussi à réduire son influence avec le temps,mais ce dernier reste pour moi le plus bel album qui m’a été donné d’écouter en 2022 (pas étonnant qu’il se retrouve en première place de mon TOP).
Il était important pour moi de vous livrer mon ressenti sur cet album qui est très cher à mes yeux, et qui le restera certainement très longtemps, avant de commencer mes premiers coups de cœur de 2023. Cette année s’annonce folle en termes de sorties et il fallait absolument que mon esprit soit prêt à découvrir tous ces excellents albums qui arrivent bientôt !

Après avoir raté la tournée européenne de 2019 de Brutus, je peux enfin rétablir ce manqué de ma part et aller les voir ce 31 janvier ! Et il ne faut pas être devin pour deviner que ce sera certainement un de mes concerts préférés.
Si, comme pour moi, vous voulez toujours plus de Brutus, je vous invite à aller écouter Violate Consensus Reality (2022), un excellent album de Post Metal signé Psychonaut, un autre groupe belge fascinant. Vous pourrez découvrir sur le titre éponyme la chanteuse de Brutus ainsi que le chanteur d’Amenra pour un résultat incroyable. Attention cependant : ça crie !




Sources pour retrouver les interviews citées :
Interview anglaise : https://getinherears.com/2022/10/25/interview-brutus/
Interview allemande : https://steadyhq.com/de/fuzemagazine/posts/958d4540-15a2-4ec6-a12e-e6007afbcfb3
Interview francophone : http://www.shootmeagain.com/interviews/433_brutus


Extrait de l’interview allemande que je trouve très parlante sur cet album :

Le morceau "Victoria" parle de grandir au sens le plus large. Quel est le thème du reste de l'album ?

Stefanie : Dans l'ensemble, “Unison Life" consiste à lutter pour une vie en harmonie. Parfois ça marche et parfois ça ne marche pas. Nous avons déjà sorti Dust et Liar. Je veux toujours que tout soit beau et sans conflit. Mais cela ne fonctionne pas. Et c'est de cela dont il s'agit. C'est à propos de moi ou d'autres personnes qui mentent parce que cela semble être le meilleur moyen de maintenir l'harmonie à ce moment-là. Mais au final, c'est toujours une mauvaise idée. Je sais que je ne devrais pas le faire, mais je le fais quand même. Si je pouvais, je n'évoquerais jamais de choses inconfortables, c'est un de mes mauvais traits. Même si d'autres personnes commencent une discussion, je me fige.
Peter : Et je suis tout le contraire, j'ai besoin de discussions et de frictions. Et Stijn aime faire des compromis. Alors maintenant vous avez une bonne définition de notre groupe.
Stefanie : Revenons à l'album : "Nest " parlait beaucoup du mal du pays et de ce qui s'est passé à la maison pendant votre absence. Il s'agissait de choses qui se passaient dans le monde extérieur. Unison Life, en revanche, a été écrit en confinement. Rien ne s'y est passé, rien du tout.

A propos de Gauvain

Jadis chroniqueur acharné, Gauvain préfère dorénavant occuper son temps libre à l'animation de lives hebdomadaires sur notre chaîne Twitch à la découverte de groupes intéressants. La légende raconte qu'on y passerait jamais de Metal... Il n'est cependant pas rare de le voir publier quelques articles à l'année quand l'envie lui prend.