Interview Lucifer's Child

Interview Lucifer's Child

Interviews 27 Juin 2019

Interview originale: http://www.radiometalsound.fr/articles/voir/208

Lors de cette édition du Hellfest, j’ai eu l’honneur de discuter avec George (guitare) et Stathis (basse) de Lucifer’s Child à propos de leurs inspirations, de leurs plans et de leurs pensées. Je vous ai tout transcrit ici, en espérant que ça vous plaise.

 

Radio Metal Sound : Lucifer’s Child est profondément inspiré des cultes wiccans ? Est-ce le cas et qu’est-ce que c’est ?

George : Nous sommes inspirés de la connaissance de la pratique, de l’artisanat, ça peut être le chemin de la main gauche ou le chemin de la main droite et toute pratique, connaissance ou expérience entre ces deux chemins est bonne. The Wiccan, notre premier album, est basé sur le chemin de la main droite. The Order, notre second album est basé sur le chemin de la main gauche qui est un chemin sombre. Le wiccan est une sorte de paganisme. Les deux albums ont été créés complètement librement, sans aucune frontière et pendant leurs temps de créations, il s’est avéré que ce fut tel, nous avons senti avoir à nous exprimer de cette manière, avec ce chemin. Donc il n’y a pas d’itinéraire, de guide à suivre, nous nous sentons juste libres de parler avec la langue de notre âme.

Radio Metal Sound : Donc le wiccan est une forme de paganisme assez libre ?

George : Oui, et les racines de toutes choses sont le paganisme.

 

RMS : Lucifer’s Child est plutôt jeune mais votre son n’est pas très éloigné du Black Metal « traditionnel ». Est-ce un choix musical et comment l’expliquez-vous ?

George : Nous avons démarré ce groupe afin d’exprimer nos sentiments et nos idées de la manière que nous souhaitons. Nous avons commencé à écouter et à jouer de la musique grâce à nos idoles et icônes qui ont commencé il y a des années de cela, peut-être à la fin des années 70 ou au début des années 80 : Venom Inc., Bathory, Celtic Frost et puis Dissection, Mayhem… Je ne pense pas que nous mélangions le Black Metal à quoi que ce soit, c’est quelque chose qui vient de notre cœur.

 

RMS : Dans une autre interview, George a parlé de l’importance que vous donniez aux performances live ? Pourquoi considérez-vous tant ces concerts et comment utilisez-vous ces shows pour transmettre vos sentiments et ambitions ?

George : L’énergie que nous recevons de l’audience est comme une flamme liquide dont nous sommes les vaisseaux, ça remplit notre énergie et notre vie. Ce que nous faisons sur scène est intense et il nous importe de transmettre cela intensément à nos spectateurs. Notre vraie réussite est de voir ces réactions intenses sur les visages, les voix et les poings levés de l’auditoire ; de voir ce que nous faisons sur scène aller hors de la scène, à nos auditeurs. Quand nous jouons une chanson violente qui vient d’une recherche personnelle profonde et sombre, nous attendons des auditeurs une participation et une compréhension. Nous voulons voir quelque chose d’intense, nous voulons voir les shows de Venom Inc., Celtic Frost que nous regardions sur cassette. Nous voulons des moshpits, des gens levant leurs poings et leurs voix. C’est le concert ultime que nous voulons voir.

RMS : Donc votre show parfait serait une sorte de retour à vos racines, comme vous avez cité Bathory c’est ça ?

George : Oui ce genre de show

Stathis : C’est la même chose pour moi parce que ça a beaucoup de sens pour nous de jouer cette musique. Nous avons des icônes des années 80-90 et nous essayons de recréer cette atmosphère, c’est ce que nous essayons de faire.

 

RMS : Vos paroles mélangent différents langages (norvégien, latin…) et différentes cultures. Est-ce un choix délibéré de votre part pour créer une atmosphère occulte ou est-ce les reliquats d’un long chemin spirituel ?

George : C’est principalement de la liberté d’expression. Je pense que ce serait vraiment pauvre de décrire des choses dans un seul langage, et certaines ne choses ne peuvent être décrites sans le langage avec lequel elles ont été crées. Transmettre le sens de notre propos est toujours très important, dans chaque chanson. Chaque thème provient d’un endroit différent, d’une culture différente et dans la manière de l’exprimer ce serait très égoïste ou isolé de le faire qu’en anglais ou en grec. Nous sommes très heureux d’utiliser tous les langages que nous souhaitons parler et d’exposer nos propos de la meilleure manière

 

RMS : J’ai appris que vous aimiez la littérature et les voyages, est-ce que ces deux choses ont influencé la musique de Lucifer’s Child ?

George : Et bien voyager c’est rencontrer d’autres civilisations. Voyager c’est échanger des cultures et on acquiert beaucoup quand on rencontre d’autres personnes et qu’on sait ce qui se passe hors de chez soi, hors de sa petite boite ; ces expériences sont parmi les plus importantes je crois, quand on voit hors de sa boite et qu’on connait ou apprend sur une civilisation, un lieu, une histoire… La littérature est un autre genre de choses, qu’on fait quand on est seul, on lit pour satisfaire notre âme, pour satisfaire notre esprit et ce qu’on en comprend est très subjectif, chacun comprend quelque chose de différent à la lecture d’un poème, ce n’est pas toujours la même interprétation. Mais c’est bien sûr une grande source d’inspiration pour moi car la littérature et les poèmes peuvent être aussi forts que le Black Metal

 

RMS : Le groupe est plutôt jeune mais vous êtes des musiciens expérimentés, dès lors comment vous sentez-vous d’avoir amené ce nouveau projet jusqu’aux plus grandes scènes d’Europe ?

George : C’est un grand honneur d’être ici pour notre treizième show

RMS : Ce n’est que votre treizième show ?!

George : Oui, seulement… Ca n’aurait pu être mieux, plus satisfaisant pour nous de voir toute cette énergie de la part du public du Hellfest pour notre treizième show, réagissant comme s’ils connaissaient le groupe depuis des années. Je ne saurais pas le décrire, l’énergie était incroyable, tellement intense, ça me rappelle les vidéos que je regardais quand je voulais devenir comme mes icônes. C’est ce que nous ressentons désormais

 

RMS : Une question assez classique : que prévoyez-vous pour le futur de Lucifer’s Child ?

Stathis : Pour répondre à ta question, nous tirons beaucoup de courage de nos concerts afin de préparer la suite. Pour nos prochains plans, nous avons quelques dates que nous essayons d’organiser pour les prochains mois ou années. Nous avons déjà une mini-tournée de prévue avec un autre groupe de Black Metal légendaire de Grèce, Varathron. C’est une petite tournée de trois concerts mais nous prévoyons beaucoup d’autres shows pour 2020.

RMS : Donc si je comprends bien vous vous concentrez principalement sur l’aspect scénique maintenant ?

Stathis : Oui exactement, c’est ce que nous avons en tête

 

RMS : La dernière question, comment vous sentez-vous par rapport à la scène Black Metal en général maintenant que vous avez atteint un de vos objectifs, que ce soit vis-à-vis de la scène grecque ou  de cette édition du Hellfest ?

George : Nous avons réussi à satisfaire nos âmes et nos souvenirs, c’est ce que nous avons réussi aujourd’hui. Je ne sais pas si nous avons réussi quelque chose pour le Black Metal mais nous atteignons au moins cela à chaque show. Je ne sais pas si nous avons beaucoup à offrir au Black Metal, on pourra peut-être en juger dans quelques années mais pour l’instant on est putain de content d’être ici et de satisfaire notre esprit comme ça !

 

 

Et voilà pour cette interview de Lucifer’s Child. Si vous avez envie d’écouter du bon Black Metal venu de Grèce, n’hésitez surtout pas à les soutenir sur Bandcamp et à suivre leur actualité sur Facebook !

A propos de Baptiste

Être ou ne pas être trve ? Baptiste vous en parlera, des jours et des jours. Jusqu'à ce que vous en mourriez d'ennui. C'est une mort lente... Lente et douloureuse... Mais c'est ce qu'aime Baptiste ! L'effet est fortement réduit face à une population de blackeux.