Barrens - Corpse Lights

Barrens - Corpse Lights

Chroniques 8 Septembre 2025

Barrens - Corpse Lights ou la promesse d’un nouveau voyage extraordinaire.

Le 12 septembre 2025 chez Pelagic Records, Barrens revient avec un nouvel album intitulé Corpse Lights. Après un magnifique Penumbra qui m’avait transporté en 2020, le trio remet le couvert cinq ans après avec le même line-up, ainsi que la même équipe technique : Kristofer Jönson pour l’enregistrement et la production ainsi que Magnus Lindberg (Cult of Luna) au mix et au mastering. On retrouve donc :

  • Johan G. Winther (Guitares, Synthés)
  • Markku Hildén (Batteries, Percussion)
  • Kenta Jansson (Basse, Synthés)

L’album se décompose comme suit :

  • Memory Eraser
  • The Derelict
  • Sorrowed
  • Periastron
  • Apastron
  • No Light
  • Collapsar
  • Remnants
  • A Nothing Expands

En cinq ans, mes attentes avaient de quoi être très hautes. En effet, Penumbra, m’avait plus que conquis et fut même un des éléments déclencheurs de ma découverte du label Pelagic Records. Ainsi, j’étais plus qu’impatient que de sombrer dans leur nouvel album pour découvrir le tout ! Surtout que cela fait 5 bons mois que l’album a été teasé avec leur premier single Periastron. Un single qui, je l’avoue, ne m’avait pas forcément emballé plus que ça, le single me paraissant sympathique, mais sans plus. Néanmoins, avec du recul, cela est un peu normal, car le diptyque Periastron/Apastron ne forme pas la pièce la plus accrocheuse ou mémorable de l’album, mais nous permet d’apprendre de nouveaux mots ! Si l’album précédent nous avait introduit aux trois étapes de l’ombre : Antumbra, Penumbra et Umbra, ici on nous présente une notion d’astronomie avec le point le plus proche ou le plus éloigné entre deux étoiles qui sont en orbite l'une autour de l'autre ; respectivement le périastre et l’apastron.

Il est d’ailleurs assez rigolo, que le groupe choisisse toujours des noms de morceaux avec un lien plus ou moins proche de la lumière ou l’ombre. Une façon d’illustrer leur volonté d’avoir une musique contrastée afin d’éviter d’ennuyer les auditeurs et auditrices avec une musique trop monolithique (cf. notre interview filmée au Pelagic Festival). Donc, vous n’allez pas avoir le même riff joué pendant 5 minutes.

Et on peut dire que leur pari est réussi, comme avec Penumbra, on navigue dans un univers contrasté et bouillonnant. Tantôt calme, tantôt dynamique, la musique de Barrens est pour moi l’illustration parfaite du Post-Rock bien fait : une musique riche en influences qui arrive à nous faire voyager dans un univers propre à notre imaginaire.

Il faut dire que le groupe a pensé son album comme étant la description de ce que pouvaient être nos relations entre humains, tantôt proches, tantôt éloignées, tantôt joyeuses, tantôt plus maussades.

Corpse Lights se veut donc au moins aussi intéressant que son prédécesseur avec toujours des morceaux mémorables grâce aux claviers qui peuvent créer rapidement des leitmotivs entêtants, comme sur notamment Sorrowed où la guitare et les claviers s’amusent à jouer la même mélodie.

On retrouve ici les mêmes influences musicales que pour Penumbra, mais il semblerait que le travail sur les textures soit un peu plus mis en avant, comme s’il y avait parfois plus d'instruments qui jouent en même temps.

On ne se demanderait même s’il n’y a pas parfois une voix à la “pg.lost” qui ne se cacherait pas derrière toutes ces couches, comme sur Collapsar où la base du morceau faite aux synthés me rappelle ce que peuvent apporter les voix électroniques dans certains morceaux de pg.lost. Aucune idée si c’est un fantasme pour ma part, car je n’ai pas eu le temps de poser cette question au groupe lors de notre entretien. Mais j’espère qu’il y répondra s’il lit ma chronique !

Par ailleurs, je ne sais pas pourquoi, mais dès que je me lance l'album, Memory Eraser me rappelle inlassablement le morceau Wishes d’Interlaker. On dirait que son ouverture avec le piano en fond me joue instantanément le morceau d’Interlaker sur la musique de Barrens.

Les morceaux n'ont pas grand-chose en commun pourtant, mais je trouvais l’anecdote amusante à partager.

Autre fait surprenant, le groupe reproduit avec son titre final “A Nothing Expands” le même gimmick de fin qu’avec “Umbra” de Penumbra avec un ultime accord qu’on laisse mourir et un moment de silence, comme pour nous signifier avec douceur la fin de notre périple.

Pour conclure, Corpse Ligths est assurément un superbe album ! Est-ce qu’il est mieux que Penumbra ? Il est un peu tôt pour le dire ; d’autant plus que j’aurais du mal à l’écouter autant de fois que Penumbra avant sa sortie, mais objectivement, il semble plus perfectionné que son prédécesseur. En tout cas, Barrens nous avait promis une belle aventure musicale et sur ce point, il n’a pas menti : Corpse Lights est une épopée mémorable !

J’ai d’ailleurs été ravi de pouvoir découvrir quelques-uns des nouveaux morceaux joués en live au Pelagic Festival. Ils rendent très bien, même si mon affect n’est pas encore aussi fort pour ces nouveaux titres. Il faut dire aussi que j’ai été biberonné ces dernières années par Penumbra, donc quel plaisir de pouvoir écouter certains de ses morceaux en concert.

Décidément un album à écouter si vous aimez le Post-Rock et les synthés en tout genre !

A propos de Gauvain

Jadis chroniqueur acharné, Gauvain préfère dorénavant occuper son temps libre à l'animation de lives hebdomadaires sur notre chaîne Twitch à la découverte de groupes intéressants. La légende raconte qu'on y passerait jamais de Metal... Il n'est cependant pas rare de le voir publier quelques articles à l'année quand l'envie lui prend.