Botanist - Paleobotany
Chroniques
7 Août 2024
Avec une sortie tous les ans, Botanist est un des projets les plus prolifiques de la scène Black Metal, et on peut dire que ses albums fleurissent (rires). Après un passage plus Doom avec Ecosystem, le groupe est revenu au son qu’on lui connait avec Photosynthesis, Selenotrope et désormais Paleobotany.
Cette fécondité ne s’est pour autant pas traduite par une baisse de qualité. Au contraire, ce qui était avant le projet solo d’Otrebor s’est désormais étoffé de musiciens qui apportent une grande diversité de timbre et qui enrichissent les compositions. Si on retrouve la doucemelle signature du groupe, qui remplace le traditionnel tremolo picking du Black Metal, ainsi que la basse présente depuis Ecosystem, de nouveaux instruments font leur apparition, allant du traditionnel piano à la plus exotique guimbarde.
Le registre vocal s’est lui aussi étoffé avec désormais du chant clair, souvent harmonisé, qui rend très bien, du growl qui semble bien plus maîtrisé que sur Ecosystem et un passage qui semble diphonique. Dans toutes les situations, les chants se mêlent et renvoient à cette composition en « mille-feuilles » des morceaux.
Car les différentes pistes sont souvent intriquées les unes dans les autres. La doucemelle crée un bourdonnement qui va bien avec la basse et les longues résonances des instruments permettent aux notes de se mélanger et de créer des dissonances légères. Cela permet aux morceaux d’être toujours en tension, d’avoir des progressions qui ne sont jamais unilatéralement gaies et de créer des contrastes entre une mélodie au timbre métallique et clair et un chant guttural caverneux.
Bien entendu, pour entre toutes les nuances instrumentales, cela demande un mixage très équilibré et il me semble que celui-ci est réussi puisqu’aucun instrument ne prend clairement le pas sur les autres – à l’exception du chant, qui est logiquement mis en avant. Il en ressort des morceaux sans répit, qui nous prennent dans leur frénésie, même lorsqu’ils paraissent plus calmes, car les mélodies chromatiques laissent toujours place à une surprise.
En somme, c’est un très bel album de Botanist, sans doute mon préféré du groupe depuis Flora, car même si certaines compositions peuvent être plus oubliables que d’autres, l’efficacité générale de l’album est à son apogée depuis des années sans que les morceaux soient devenus simplistes ou sans que le groupe ait abandonné son identité.
A propos de Baptiste
Être ou ne pas être trve ? Baptiste vous en parlera, des jours et des jours. Jusqu'à ce que vous en mourriez d'ennui. C'est une mort lente... Lente et douloureuse... Mais c'est ce qu'aime Baptiste ! L'effet est fortement réduit face à une population de blackeux.