Top Grand Est
Si la fusion des régions n’a pas plu à tout le monde, elle a néanmoins permis de rapprocher des scènes locales florissantes. La scène orientale n’est clairement pas aussi connue que la scène québécoise ou parisienne mais n’a pas de quoi pâlir pour autant. Résidant dans la région, j’ai tâché de rendre hommage à certain de ses meilleurs éléments avec ce top 7 non-exhaustif. Outre la location et leur qualité, j’ai pris comme autre critère qu’ils soient actifs afin de ne pas faire l’apologie d’une scène morte. Enfin, les groupes n’ont pas été classés en fonction de leur talent ni même de mes préférences mais en fonction de l’influence qu’ils me semblent avoir au sein de leur scène.
I - Temnein : Bien qu’un peu plus rauque, Temnein nous offre un Death mélodique à la Dark Tranquility. Fort de nombreuses dates avec de grands groupes et même d’une tournée au Japon, le quintet nancéen propose une musique grandiose et plutôt sombre. Si le groupe a toujours une marge de progression, Temnein sait proposer une musique prenante dans la lignée des Soilwork, In Flames et Insomnium et saura attirer l’attention des amateurs avec des morceaux comme Impending Outbreak, Against the Waves ou Down of a New Day, dans l’attente de leur prochain album. – Dawn of a New Day
II - Time Lurker : One-man band strasbourgeois, Time Lurker se présente comme un groupe de Black Atmosphérique évoluant dans l’ampleur des espaces infinis. Dans un registre assez sombre et sous-mixé, Time Lurker évoque des thèmes lovecraftiens en construisant les ambiances amples qui s’y prêtent. Cette notion d’« ambiance » est d’ailleurs une belle caractéristique de Time Lurker puisque son Black Metal se placera plus comme un arrière-plan méditatif que comme une machine à headbangs. Fort de riffs froids et d’une voix très travaillée, Time Lurker montre bien ce qu’est le Black atmosphérique en développant des espaces sonores contemplatifs et contrastés sans pour autant tomber dans des longueurs ou des guitares clichées. – Ethereal Hands
III - Loth : Badauds en quête de Black Metal, oyez Apocryphe qui s’ouvre sur un morceau instrumental à cheval entre Summoning et Burzum. Loth rend un bel hommage à sa région et à sa culture avec un Black Metal plutôt orthodoxe - bien que chanté en français - qui sait cependant sortir des riffs mélancoliques et médiévaux à la K.P.N. Alliant dans chaque morceau le fiel du Black Metal et les atmosphères déprimantes à la guitare, Loth propose un travail de composition bien abouti pour un deuxième album. Je n’ai aucun doute que le groupe plaira aux amateurs de Black classique qui ont envie de rafraîchir leur bibliothèque d’une teinte mélodique tout en restant dans la droite lignée de l’école norvégienne à la Filosofem. – Apocryphe
IV - Sphaera : A cheval entre Metz et Nancy, la musique de Sphaera est elle-même à cheval entre le Death Metal progressif et le Death technique. Les influences vont d’Obscura à Devin Townsend en passant par les cabinets de curiosités puisque Sphaera nous embarque dans la tératologie, ou l’étude des difformités et des monstruosités. Cette esthétique du bizarre se perpétue dans la musique et ses spécificités en jouant autant sur des genres modernes comme le Djent et le Death que sur des registres atemporels avec des ambiances cabaret et des très beaux passages au chant clair. Sphaera mérite d’être écouté par les amateurs de Metal moderne et son autoproduction n’a rien à envier aux plus grands groupes du genre. – Freaktion
V - Karne : Tout dans Karne respire le Black Metal. Les thèmes guerriers axés autour de l’agonie et du morbide, les guitares incisives aux riffs efficaces, le logo en ronces tranchantes… Mais justement, c’est ce qui fait toute la force du groupe. Tous les riffs tombent juste, toutes les transitions semblent naturelles et tout s’enchaîne à la perfection – ce qui est d’autant moins facile que ce n’est pas la douceur qui prime. Si on peut regretter que le groupe ne chante pas en français -le Black Metal s’y prête pourtant bien -, Karne est désormais un incontournable de la scène Black française et un de ses meilleurs représentants. – Desire Achievement
VI - Fractal Universe : Groupe qu’on ne présente plus, Fractal Universe a su s’élever dans les hautes-sphères du Technical Death en quelques années seulement. Après leur plus que remarqué Engram of Decline, le quatuor nancéen a sorti son deuxième album cette année, Rhizomes of Insanity. Bien que moins intense et radical que son prédécesseur, cet album reste néanmoins une bonne introduction à cet excellent groupe qu’est Fractal Universe. Enchaînant les constructions complexes et la thématique de la folie, on ne s’étonnera d’ailleurs pas de trouver des atomes crochus avec Sphaera. – Oneiric Realisations
VII - Déluge : À cheval avec le Black Metal, Déluge est peut-être un des actes les plus radicaux de la scène Hardcore. Evoquant la misanthropie et le désespoir, Déluge rejette les vices d’un monde hypocrite en laissant planer un vide existentiel. On ressent bien ce double mouvement dans la musique : tantôt un Black-Hardcore farouche, tantôt une guitare pincée lointaine. Les paroles valent elles aussi le détour et que dire du magnifique design de l’album réalisé par Valnoir du studio Metastazis. Déluge est un de ces groupes qui marque la scène Black Metal et qui score une réussite totale. - Vide
A propos de Baptiste
Être ou ne pas être trve ? Baptiste vous en parlera, des jours et des jours. Jusqu'à ce que vous en mourriez d'ennui. C'est une mort lente... Lente et douloureuse... Mais c'est ce qu'aime Baptiste ! L'effet est fortement réduit face à une population de blackeux.