Prescience - Out of the Grave
Chroniques
30 Janvier 2019
Dans la lignée des chroniques courtes, je vous propose aujourd’hui de nous pencher sur la démo récemment sortie Out of the Grave du groupe alsacien Prescience. Composé de seulement quatre titres, c’est un disque plutôt court mais qui sait tout de même mettre des atouts de côté par son Prog’ aux relents Thrash – ou son Thrash aux relents Prog’.
Comme souvent dans les albums concepts, le disque s’ouvre par un Prélude. L’idée derrière cet album étant de nous faire vivre l’expérience spirituelle de sa propre mort et de la prise de conscience de celle-ci, le morceau s’ouvre par des arpèges de guitare légers et ambiants qui développent une ambiance mystique et brumeuse. Mais ce qui fait l’intérêt et la puissance du morceau est la saturation des guitares et les percussions qui vont venir apporter une dimension occulte, mystérieuse, à cette introduction.
Notre voyage débute donc avec Shining Flesh et nous pouvons dès lors entendre l’énorme influence Thrash du groupe via les guitares et la batterie rapides. On est alors dans le côté charnel, terrestre, du morceau et nous y découvrons un être qui prend conscience qu’il est cadavre, que son corps est mort et qu’il y est enfermé. C’est donc la partie la partie « crue » de l’album et elle nous est transmise par un chant Thrash éraillé. Le groupe développe par ailleurs ses envolées Prog’ par un break de batterie mis en avant, par l’utilisation de la basse comme instrument harmonique ou par l’utilisation de dissonances qui montrent l’équilibre entre les instruments, chacun ayant son passage choisi.
L’âme va ensuite prendre ses distances du corps avec Out of the Grave qui est peut-être le morceau le plus Prog’ de l’album. On y retrouve un double mouvement paradoxal où l’immanence et la transcendance s’allient, où le tout et l’unique se contractent. On va donc y retrouver une musique tantôt saccadée par la basse et l’utilisation martiale des toms et de la caisse claire tantôt harmonique grâce à la guitare, ses riffs et son solo Prog’.
Enfin ce mouvement se termine par une séparation de l’âme et du corps qui s’effectue dans Haunted Cosmos. On y trouve là encore des riffs prenants et de bons jeux de guitares avant d’arriver à un solo qui va ralentir la structure du morceau pour se focaliser sur son atmosphère. Nous avons alors une partie plus mélodique, douce et agréable et si nous avons vu dans le premier morceau que le bloc rythmique sait se mettre en avant, nous remarquons avec Haunted Cosmos qu’il peut aussi se garder en retrait tout en continuant d’accompagner les guitares. La dernière partie du morceau est quant à elle relancée par un solo lumineux, saturé mais tout de même positif, qui laisse place à une reprise Thrash puis à un solo de shred qui clôt l’album.
Out of the Grave est donc une bonne démo pour un groupe qui affirme par celle-ci le sérieux de sa présence et son ambition. Les riffs y sont efficaces et les musiciens savent atteindre leur but. Si un mixage plus travaillé mettrait les morceaux plus en avant, ce n’est pas là une faute du groupe mais bien plutôt une contrainte de début de carrière. Mais Prescience peut, à n’en pas douter, dépasser cet écueil et prospérer car les qualités de l’album sont indéniables. Je recommande donc l’album aux fans de Thrash et de Prog’ curieux ou souhaitant soutenir de petits groupes locaux ayant du potentiel.
A propos de Baptiste
Être ou ne pas être trve ? Baptiste vous en parlera, des jours et des jours. Jusqu'à ce que vous en mourriez d'ennui. C'est une mort lente... Lente et douloureuse... Mais c'est ce qu'aime Baptiste ! L'effet est fortement réduit face à une population de blackeux.