Multi-chroniques : Le hardcore en 2023

Multi-chroniques : Le hardcore en 2023

Chroniques 11 Mai 2023
Aujourd’hui, l’idée va être de faire un petit tour d’horizon des sorties hardcore de l’année 2023. À la base je pensais faire des chroniques individuelles de chacun de ces albums, mais vu la durée de ces derniers il va sans dire qu’il est compliqué de faire tenir en longueur un texte intéressant sur un effort de 10 minutes. Attention ce n’est pas un classement ni un top, mais simplement une petite liste qui répertorie les sorties hardcore de l’année que j’ai appréciées et que je recommande. Il y en a pour tout le monde, pour les afficionados, les fans du old-school, du plus moderne, au hardcore mélo et au hardcore blackened. Bonne lecture et UGH ! 










  GEL - Only Constant GEL Only Constant (USA) 
GEL est sans aucun doute le groupe qui m’a donné envie de faire cette liste. On est face à un quintette du New-Jersey qui est en train de tout détruire sur la scène actuellement. La montée en puissance du groupe est d’autant plus impressionnante. Depuis la sortie de Violent Closure en 2021 mon intérêt pour le groupe n’a pas cessé de grandir. En 2022 sort un split qui pour moi reste la meilleure sortie du groupe. c’est enfin cette année qu’ils sortent leur premier « vrai » LP (c’est-à-dire un skeud de plus de 15 minutes). Bien que je le trouve moins punchy que le split de 2022, on est toujours face au groupe le plus efficace du moment avec une chanteuse enterrant absolument toute concurrence. D’ailleurs le groupe ne s’en fourvoie pas tant le chant est au premier plan dans le mix. Quelques morceaux notables de ce dernier : Attainable le premier single brillamment choisi pour la promo qui mêle efficacité et expérimentation avec un passage presque sludgy. Dicey, petite claque de l’album avec son half-time dévastateur il avait déjà beaucoup été teasé en live. Dans sa globalité l’album est sans aucun doute de qualité, mais il doit pousser à explorer le reste de la disco du groupe et surtout à se farcir quelques lives du groupe. En effet, la plus grosse tarte que j’ai prise avec ce groupe a eu lieu lors de mes visionnages de leurs nombreux lives, où ces derniers démontrent une aisance insolente et surtout une production absolument hors du commun dans le milieu. Je conseille très fortement la découverte et l’exploration de ce groupe à toute personne ayant un attrait pour l’efficacité viscérale.




Sial - Sangkar Sial Sangkar (Singapour)
Sial est un autre groupe que je surveille depuis plusieurs années. Ils restent plutôt productifs et n’hésitent pas à varier les plaisirs avec différentes approches du genre. Par exemple avec leur EP de 2021 « Zaman Edan » qui fricotait avec le black metal. L’Asie du sud-est n’a pas volé sa réputation pour ce qui est de musiques viscérales et agressives. Sial s’inscrit parfaitement dans cette ambiance locale, on est face à un groupe qui joue ce côté raw et DIY du hardcore en permanence. Cet EP, lui, se dirige plus vers un son D-beat. Nous sommes toujours accueillis par les cris stridents de la chanteuse qui me rappelle toujours les méfaits du groupe finlandais Kohti tuhoa tant leurs timbres sont proches. Avec ici la spécificité du Malay qui n’est pas une langue entendue souvent dans le genre. Sial est toujours aussi efficace et garde sa prod spécifique notamment sur le son de gratte qui me semble être le même depuis 2017. Comme avec le GEL, l’EP doit pousser à explorer la discographie riche du groupe. 



  Initiate - Cerebral Circus Initiate Cerebral Circus (USA) 
Ici nous nous éloignons tranquillement du hardcore traditionnel pour entrer dans des contrées beaucoup plus mélodiques (n’en déplaise à certains). À l’image de la pochette, Initiate nous propose du hardcore très coloré avec une prod bien aérée et propre. Cela se traduit par une guitare lead omniprésente donnant un côté très aérien à l’album. Le groupe surprend également avec quelques passages en clean qui font flirter le groupe avec le screamo de temps à autre. L’album ne perd cependant pas son côté efficace avec la présence de nombreux riffs incisifs, le morceau Your Own Means est un bon d’exemple du côté le plus direct du groupe. L’album est clairement agréable et fait partie de mes bonnes surprises de l’année. J’ai été attiré vers ce dernier grâce à cette pochette qui dénote forcément dans le paysage hardcore. Cet album est un chemin d’entrée idéal vers le genre avec son côté très mélodique. Fortement recommandé. 

 

Πυρ Κατά Βούληση - Θύματα Ειρήνης Πυρ Κατά Βούληση - Θύματα Ειρήνης (Grèce)
Feedback à fond, Chorus on, et c’est parti pour la déferlante de tuka-tuka pendant 15 minutes. Pyr kata voulisi est un « super-groupe » qui regroupe pas mal de mondes de la scène punk grecque, on y trouve des membres de Πανδημία ; Χωρίς Οίκτο et encore Sarabante. Tous réunis pour nous blast la tronche avec du D-beat bien old-school qui fonctionne à la perfection. L’album est franchement à peine trop long je pense que 5 minutes de moins aurait été bénéfique tant ils prennent zéro risque. Je ne vais pas m’étendre 10 ans sur celui-là tant il est standard. C’est extrêmement efficace et je le conseille avec plaisir pour tous les fans du genre. 


 

Death Pill - Death Pill Death PillDeath Pill (Ukraine) 
On continue le old-school mais cette fois-ci, on se dirige vers un revival Riot-girl à la L7 ou Babes in Toyland avec ce côté grunge bien mis en évidence. Les points forts ici sont la prod qui est sacrément grasse et surprenante pour le genre, j’aime particulièrement la place de la basse dans le mix. Également la présence de l’ukrainien (seulement sur deux morceaux, c’est bien dommage) qui ajoute à l’originalité puisque c’est une langue qu’on entend également peu. Alors, je parle de revival Riot-Girl, mais entendons-nous… la base reste quand même du hardcore donc … plus bourrin que l’inspiration principale des Ukrainiennes ici. L’album est par moments contrasté par du chant clair qui lui donne clairement son côté grungy assumé. C’est un album bien fun, plutôt facile d’écoute qui contient des riffs fort intéressants et pas mal de refrains catchys C’est validé. 

 

Wreckage - Our Time Wreckage Our Time (USA) 
Wreckage nous propose du pur hardcore old-school sans aucun artifice, on est vraiment sur une vibe similaire aux premiers méfaits de Turnstile période Pressure to Succeed / Step 2 Rythm. C’est le mélange parfait entre conventionnalité et catchyness. L’album est très prometteur et le groupe reste jeune, il est donc clairement à suivre. Il est facile de discerner les influences diverses du groupe tant les morceaux partent dans des horizons différents, ce qui est à la fois une qualité et un défaut. En effet, il y a vraiment un problème de transition par moments dans certains morceaux où les riffs s'enchaînent mal. Pour les fans de Fury, les premiers Turnstile, Mil-Spec. 



 
Zorn - Zorn Zorn Zorn (USA) 
Une gravure d’un monstre lovecraftien armé d’un fusil surplombant une montagne de crânes enflammés ? Probablement l’allégorie parfaite de l’album. On est face à un hardcore teinté de speed et de black metal qui rend un véritable hommage au métal extrême originel. Une baffe transcendantale dès les premières secondes du premier morceau. Ces dernières nous accueillent avec une horrible basse grasse, lourde puis par un cri inopiné avant que tout s’emballe dans un chaos qui prendra fin après 20 minutes de descente en chute libre. On trouve ici encore ce fameux chorus sur la guitare typique du tuka-tuka qu’on aime. Le disque est porté par la prod incroyablement lourde et chaude, cette dernière étant en permanence déchirée par les cris stridents du chanteur et quelques solos éclairés typique des influences speed. Une tuerie absolue que je recommande à tout fan de « trucs » qui vont vite. Sans aucun doute ma plus grosse claque annuelle du genre avec le GEL.

A propos de Alexis B

Salut, ça m'arrive d'écrire des trucs. Bisous.