Wheel - Resident Human
Chroniques
23 Mars 2021
Wheel - Resident Human : un groupe en évolution constante
Bienvenue à toi amateur ou amatrice de Metal Progressif, car aujourd’hui nous allons découvrir le prochain album de Wheel. Après ma découverte du groupe avec le très dynamique Moving Backwards, un savant mélange Prog et Grunge, ce nouvel album avait de quoi attirer mon regard. Le combo finlandais sort son deuxième album le 26 mars 2021 chez Odyssey Music.
Wheel sortait il y a deux ans son premier LP en entrant par la grande porte du Prog avec une touche de Rock Alternatif et de Grunge vraiment appréciable. Cependant, le quatuor est quelque peu différent puisque le guitariste Roni Seppänen est depuis un long moment parti du combo. Il avait été remplacé tout d’abord par JC Halttunen pour la tournée de l’album, qui finit par lui aussi partir pour divergence stylistique afin d’être remplacé en décembre dernier par Jussi Turunen. C’est donc ce nouveau quatuor composé du guitariste et chanteur James Lascelles, du bassiste Aki Virta et du batteur Santeri Saksala qui est à la tête de ce navire ; même si l’on peut se demander si Jussi Turunen a pu participer à l’écriture de cet album dû à son arrivée plutôt tardive.
En tout cas, Resident Human, bien qu’arborant comme son prédécesseur 7 chansons, ne semble en aucun cas suivre le chemin qu’on lui avait prédestiné.
Le groupe a décidé de partir sur un album plus cru que le précédent avec le moins de manipulations possibles sur les enregistrements et ainsi délivrer le son le plus naturel possible ; mais aussi le plus simple à retranscrire sur scène. Ce qui, comme désiré par le groupe, permet aux auditeurs de mieux cerner le groove et le caractère brut des morceaux.
On peut ainsi découvrir un disque qui est “la déconstruction figurative de l’humanité” avec des chansons traitant de “l’aspect étriqué de ce qu’est d’être humain dans toute sa splendeur et sa laideur”. Et 2020 semble avoir été une année propice à cette observation.
Il ne sera donc pas surprenant de retrouver le mouvement Black Lives Matter dans le morceau Movement. Même si le chanteur révèle qu’il s’est plus concentré sur le manque d’empathie et de logique après le meurtre de George Floyd ainsi que la confusion et les fausses analogies qui ont été utilisées pour minimiser son meurtre. Le morceau se voudra ainsi plus comme un questionnement sur la place de la police dans nos sociétés et les dérives qu’elle peut suivre.
On pourra aussi retrouver la saga littéraire de Dan Simmons “Les Cantos d’Hypérion” à travers les deux morceaux consécutifs que sont Hyperion et Fugue. Hyperion se penchera plus sur “la relation qu’à l’Homme avec la mortalité et ultimement la mort” tandis que Fugue porte sur “la fugue cryogénique qui permet aux individus d’entrer dans une forme de stase afin de parcourir de vaste distance cosmique” ; même si ces dernières peuvent entraîner de sérieux dommages cérébraux.
Avec des thèmes aussi sérieux et pouvant amener des discussions enflammées, Resident Human adopte des mélodies plus tranquilles que le précédent opus. Comme si le groupe avait comme idée derrière la tête, un brin candide, d’apaiser un peu nos esprits. Je tiens quand même à vous rassurer : Wheel a su garder son dynamisme d'antan ! La composition semble juste plus mature avec des recherches de mélodies plus poussées qu’à l’accoutumée mais aussi des progressions plus naturelles. Il est d’ailleurs à remarquer que, sur ce point, l’album pourra sembler plus plat que Moving Backwards, à la première écoute cependant, avec quelques soubresauts d’humeur dans notamment le titre éponyme ainsi qu’Hyperion. Mais avec les écoutes, cet album se révèle être encore plus savoureux que le précédent et bien plus poli. Le mix y est d’ailleurs plus agréable avec une place laissée moins large pour les mediums.
Si on devait assimiler Resident Human à son prédécesseur, le morceau instrumental Skeletons serait sans doute le plus approprié. En effet, on retrouve ici la basse jouant avec la batterie et les guitares servant juste d’habillage ; ce qui se retrouve très souvent dans ce nouvel album. Ainsi, si vous avez apprécié ce morceau de Moving Backwards, alors ce nouvel album est fait pour vous. Néanmoins, si comme moi Vultures était pour vous la quintessence de l’album, Resident Human vous paraîtra au premier abord un peu trop paisible. Ce dernier possédant quand même plusieurs atouts, il aura toutes les chances de vous faire gagner à sa cause, surtout si vous aimez le Rock Planant ponctué de quelques pointes de violence.
Pour conclure, Resident Human est un voyage sûrement moins dense que Moving Backwards mais tout aussi impressionnant ; les morceaux sont plus homogènes et nous permettent ainsi de savourer davantage la traversée. Il y a certes moins d'éclectisme dans cet opus, mais ce manque est facilement pallié par les ambiances semblables à des mélodies lancinantes mais aussi envoûtantes dans une certaine mesure. Après ce constat s’explique plus par une musique plus mature et une direction artistique plus marquée, ce qui expliquera certainement le dernier morceau instrumental Old Earth composé exclusivement d’un piano.
Si l’album vous a plu, sachez que le groupe accompagnera Epica et Apocalyptica sur leur tournée Européenne en 2022, à condition qu’elle ne soit pas à nouveau repoussée.
Bienvenue à toi amateur ou amatrice de Metal Progressif, car aujourd’hui nous allons découvrir le prochain album de Wheel. Après ma découverte du groupe avec le très dynamique Moving Backwards, un savant mélange Prog et Grunge, ce nouvel album avait de quoi attirer mon regard. Le combo finlandais sort son deuxième album le 26 mars 2021 chez Odyssey Music.
Wheel sortait il y a deux ans son premier LP en entrant par la grande porte du Prog avec une touche de Rock Alternatif et de Grunge vraiment appréciable. Cependant, le quatuor est quelque peu différent puisque le guitariste Roni Seppänen est depuis un long moment parti du combo. Il avait été remplacé tout d’abord par JC Halttunen pour la tournée de l’album, qui finit par lui aussi partir pour divergence stylistique afin d’être remplacé en décembre dernier par Jussi Turunen. C’est donc ce nouveau quatuor composé du guitariste et chanteur James Lascelles, du bassiste Aki Virta et du batteur Santeri Saksala qui est à la tête de ce navire ; même si l’on peut se demander si Jussi Turunen a pu participer à l’écriture de cet album dû à son arrivée plutôt tardive.
En tout cas, Resident Human, bien qu’arborant comme son prédécesseur 7 chansons, ne semble en aucun cas suivre le chemin qu’on lui avait prédestiné.
Le groupe a décidé de partir sur un album plus cru que le précédent avec le moins de manipulations possibles sur les enregistrements et ainsi délivrer le son le plus naturel possible ; mais aussi le plus simple à retranscrire sur scène. Ce qui, comme désiré par le groupe, permet aux auditeurs de mieux cerner le groove et le caractère brut des morceaux.
On peut ainsi découvrir un disque qui est “la déconstruction figurative de l’humanité” avec des chansons traitant de “l’aspect étriqué de ce qu’est d’être humain dans toute sa splendeur et sa laideur”. Et 2020 semble avoir été une année propice à cette observation.
Il ne sera donc pas surprenant de retrouver le mouvement Black Lives Matter dans le morceau Movement. Même si le chanteur révèle qu’il s’est plus concentré sur le manque d’empathie et de logique après le meurtre de George Floyd ainsi que la confusion et les fausses analogies qui ont été utilisées pour minimiser son meurtre. Le morceau se voudra ainsi plus comme un questionnement sur la place de la police dans nos sociétés et les dérives qu’elle peut suivre.
On pourra aussi retrouver la saga littéraire de Dan Simmons “Les Cantos d’Hypérion” à travers les deux morceaux consécutifs que sont Hyperion et Fugue. Hyperion se penchera plus sur “la relation qu’à l’Homme avec la mortalité et ultimement la mort” tandis que Fugue porte sur “la fugue cryogénique qui permet aux individus d’entrer dans une forme de stase afin de parcourir de vaste distance cosmique” ; même si ces dernières peuvent entraîner de sérieux dommages cérébraux.
Avec des thèmes aussi sérieux et pouvant amener des discussions enflammées, Resident Human adopte des mélodies plus tranquilles que le précédent opus. Comme si le groupe avait comme idée derrière la tête, un brin candide, d’apaiser un peu nos esprits. Je tiens quand même à vous rassurer : Wheel a su garder son dynamisme d'antan ! La composition semble juste plus mature avec des recherches de mélodies plus poussées qu’à l’accoutumée mais aussi des progressions plus naturelles. Il est d’ailleurs à remarquer que, sur ce point, l’album pourra sembler plus plat que Moving Backwards, à la première écoute cependant, avec quelques soubresauts d’humeur dans notamment le titre éponyme ainsi qu’Hyperion. Mais avec les écoutes, cet album se révèle être encore plus savoureux que le précédent et bien plus poli. Le mix y est d’ailleurs plus agréable avec une place laissée moins large pour les mediums.
Si on devait assimiler Resident Human à son prédécesseur, le morceau instrumental Skeletons serait sans doute le plus approprié. En effet, on retrouve ici la basse jouant avec la batterie et les guitares servant juste d’habillage ; ce qui se retrouve très souvent dans ce nouvel album. Ainsi, si vous avez apprécié ce morceau de Moving Backwards, alors ce nouvel album est fait pour vous. Néanmoins, si comme moi Vultures était pour vous la quintessence de l’album, Resident Human vous paraîtra au premier abord un peu trop paisible. Ce dernier possédant quand même plusieurs atouts, il aura toutes les chances de vous faire gagner à sa cause, surtout si vous aimez le Rock Planant ponctué de quelques pointes de violence.
Pour conclure, Resident Human est un voyage sûrement moins dense que Moving Backwards mais tout aussi impressionnant ; les morceaux sont plus homogènes et nous permettent ainsi de savourer davantage la traversée. Il y a certes moins d'éclectisme dans cet opus, mais ce manque est facilement pallié par les ambiances semblables à des mélodies lancinantes mais aussi envoûtantes dans une certaine mesure. Après ce constat s’explique plus par une musique plus mature et une direction artistique plus marquée, ce qui expliquera certainement le dernier morceau instrumental Old Earth composé exclusivement d’un piano.
Si l’album vous a plu, sachez que le groupe accompagnera Epica et Apocalyptica sur leur tournée Européenne en 2022, à condition qu’elle ne soit pas à nouveau repoussée.
A propos de Gauvain
Jadis chroniqueur acharné, Gauvain préfère dorénavant occuper son temps libre à l'animation de lives hebdomadaires sur notre chaîne Twitch à la découverte de groupes intéressants. La légende raconte qu'on y passerait jamais de Metal... Il n'est cependant pas rare de le voir publier quelques articles à l'année quand l'envie lui prend.