Chronique : Dystopies, par Antechaos
Chroniques
17 Janvier 2025
De bonne heure et de bonne humeur pour la nouvelle année, je vous propose de faire un tour de quelques jolies sorties de fin 2024 avant de passer sur les albums prévus pour cette année 2025.
Nous nous intéresserons pour cette chronique à la review de l'album Dystopies, du groupe lorrain Antechaos. Beau bébé de 13 titres pour 50 minutes, il s'agit de leur deuxième album, successeur de Apocalypse, sorti deux ans auparavant.
Memento Mori première piste de l'album est une introduction calme, parlée, posant une ambiance sombre et mystique.
Le fondu est direct avec le morceau Renaissance, au riff accrocheur. L'ensemble est massif et imposant, mais le chant clair rend le tout finalement joyeux et signe d'espoir. J'apprécie particulièrement le changement de tonalité en dernière partie qui rehausse le final.
Metavers aborde le thème de l'informatique et de l'intelligence artificielle sans tomber dans le cliché « l'ordinateur, c'est pas bien », mais plutôt en se concentrant sur l'impact sur la santé mentale. Le tout est accompagné d'une jolie couverture instrumentale très signée heavy.
Rédemption nous accueille ensuite avec une batterie en forme, encore un riff accrocheur. La dimension et le thème sont davantage bibliques, avec des textes partiellement en latin et des chœurs. La tonalité du morceau est bien choisie pour cette ambiance.
In Vivo nous plonge dans une ambiance assez rapide et joyeuse avec la gamme choisie, des passages en tapping et des leads sympathiques, accompagnés d'un peu de chant en growl, qui peut un peu surprendre !
Delta Zone A a une rythmique mitraillette, comme je me plais à l'appeler, pour un titre revendicatif, qui parle d'un monde où le matriarcat serait la norme, établissant un lien avec la société actuelle dominée par le patriarcat.
Dystopie propose une rythmique plus calme pour reprendre son souffle, abordant des sujets sociaux sur le bien personnel au détriment des autres dans une société autocentrée.
Les Vertueux (un jeu de mots assez bien trouvé, par ailleurs) commencent avec une très bonne claque guitaristique, sur une thématique sociale, dénonçant la prise de position de certains bords politiques pour dorer leur image, mais qui, à double tranchant, cautionnent la misère humaine. Musicalement, c'est pour moi la perle cachée de l'album.
J&H (référence à Docteur Jekyll et Mister Hyde) dévoile la palette des talents du chanteur, tant sur les aigus que sur les graves, avec un riffing puissant à la guitare. Le texte est aussi engagé sur le plan politique, notamment sur le sujet de la justice à deux visages.
Mission Sirius, avec une tonalité presque dissonante, nous plonge dans un texte proche de la mythologie et du désir, de quoi reprendre notre souffle et s'accorder plus de légèreté... ou pas !
Le Siècle des Lumières débute sur une intro grandiose. S'ensuit alors une alternance de passages aux riffs solides et de refrains plus lumineux, le tout parsemé de leads de guitare très élégants.
Héros, titre revendicatif sur l'égalité des chances, les discriminations et le moule social, présente encore un riffing très efficace et des solos aux envolées élégantes.
On clôt finalement l'album avec Cadavre Exquis, un titre presque mélancolique qui aborde la triste condition humaine et la dégradation des services sociaux, sur un rythme qui prend son temps pour une clôture douce sur un thème doux-amer.
Cet album joue de façon notable sur les rythmes et les types de chant, tantôt acoustiques, tantôt rappelant l'âge d'or du heavy. Le groupe s'inscrit clairement dans la vague du hard rock/heavy revival francophone, avec des textes engagés, s'autorisant des thématiques plus mystiques ou philosophiques. Les morceaux sont plutôt courts mais efficaces, fédérateurs, avec des textes faciles à retenir pour le public.
Antechaos présentera son album au public au cours de concerts dont certains sont déjà planifiés :
- Le 31 Janvier à Gandrange en Moselle
- Le 18 Avril au Chop n'Rock à Sedan
- Le 6 Juin au Over Eighteen près de Lyon
- Le 7 Juin au Monster Art à Fréjus
A propos de Hélia
Prêtresse d'Iron Maiden et de Heavy en général. Grande garante du féminisme. Blague sur Philippe Manœuvre et Dave Mustaine parfois.