Daniel Tompkins - Castles

Daniel Tompkins - Castles

Chroniques 8 Juin 2019
Bonjour à toi amateur d’OVNI musical ou bien de morceaux Pop car aujourd’hui nous allons nous attarder sur le premier album solo de Daniel Tompkins. Le chanteur et compositeur anglais a sorti Castles le 31 mai 2019. D’ailleurs la sublime pochette que vous pouvez admirer est l’oeuvre de la talentueuse Lenore Ani (White Moth Black Butterfly, Drakwald, In Search For,...) !


Bien que Castles soit sorti il y a plusieurs jours, ce disque fut composé durant les quatre dernières années. Et musicalement cela s’entend par des morceaux s’approchant plus d’un mix entre ses projets Zeta (Synthwave) et White Moth Black Butterfly (Pop-Folk) que de TesseracT ou de Skyharbor (Metal Prog).

Les chansons sont en effet très loin d’être du Metal Prog auquel on avait pu être habitué dans sa discographie. On sombre ici plus dans un univers électro pop voire ambient … Et encore l’album est assez dur à classer, d’autant plus si l’on devait s’attarder sur les pistes bonus.
Car en effet, en plus de trouver sept morceaux intrigants, on pourra trouver la présence de six remixs pour un total de plus d’une heure de musique.
Ces derniers ne seront pas là en tant que simple remplissage, même si on aurait plus logiquement dû les trouver sur des singles. En effet, ils nous proposent des collaborations et des versions arrangées par des invités de marque: le guitariste de TesseracT Acle Kahney, Randy Slaugh (producteur entre autre de Skyharbor, TesseracT ou White Moth Black Butterfly ou encore Periphery et Devin Townsend), Paul Ortiz (Zeta, Chimpspanner) et Dmitry Stepanov. Certains de ces inédits furent même les premiers singles parus pour promouvoir l’album: la version de Limitless avec Dmitry Stepanov et celle de Saved avec Acle Kahney. Donc ils ne seront pas du tout à considérer comme des pistes secondaires !

Ce qui nous donne donc un album coloré et assez déroutant si on l’écoute de bout en bout. Peut être que le remix de Randy Slaugh bien marqué électro ressort plus qu’il ne devrait sur Kiss où on imagine bien le morceau pouvoir être joué dans une teuf…

On aura ainsi le droit à un véritable voyage musical. Mais pour mieux rentrer dedans, il sera surement préférable que de n’écouter que la première partie de l’album. Loin de moi l’idée de dire que les titres bonus sont mauvais, mais ils gâchent, à mon goût, un peu trop l’immersion dans laquelle on plonge avec les premiers morceaux. Un disque qui doit donc prendre toute sa valeur en vinyle où les deux contenus sont clairement séparés.

Bref, revenons aux morceaux originaux ! Si l’on se penche sur les paroles où on pourra souvent remarquer des émotions fortes telles l’amour, la colère, la tristesse… Ce qui peut s’expliquer par la démarche artistique de Daniel Tompkins qui voit en son disque une “catharsis” mais aussi une “exploration d’un amour étonnant, victorieux et passionné”. De plus, “une grande partie de cette histoire est racontée du point de vue de quelqu’un cherchant ce lien parfait et le moyen ultime d’y parvenir”. C’est ce qui rend cet album encore plus touchant qu’il ne l’était de prime abord; même si la voix de Daniel Tompkins est réellement incroyable quand il faut partager des émotions !

Les mélodies seront malgré tout jamais agressives, même si certains sons pourront paraître bruts à l’oreille, on flottera toujours dans un petit nuage confortable qui nous bercera tout en nous laissant spectateur de cette magnifique histoire qui se passe sous nos yeux… Et encore peut être que le refrain entêtant de Black The Sun ou les bruits de Limitless pourront nous sortir de notre rêverie avec leurs côtés un peu plus énergique que la normale.

Mais Castles est avant tout une expérience. Il est sûr que si vous vous attendez à écouter du Progressif, vous serez quasiment sûr d’être déçu...Mais si vous vous attendez à rien en particulier, vous ne pourrez que tomber tranquillement dans cet univers musical coloré et électronique qui est bien merveilleux.
Laissez-vous donc guider par la mélodie paisible de Saved accompagnée d’un beat quelque peu étrange. Les ambiances m’ont d’ailleurs fait penser au travail de l’excellent Daniel Cardoso (claviériste et batteur pour Anathema) sur l’album City Blur de son projet Cardhouse. Et surtout laissez-vous tenter par ce refrain accrocheur et empreint de mélancolie...
Découvrez ensuite la magnifique Black The Sun, et son refrain inaltérable après toutes nos écoutes ou bien l’efficace titre éponyme Castles sonnant terriblement Pop.
Laissez-vous ensuite surprendre par l’inquiétante Kiss et ses superbes jeux de voix ou bien par l’étonnante Limitless.
Ou bien succomberez-vous à l’incroyable Cinders à la montée en puissance exceptionnelle ! Et là encore Daniel Tompkins nous régale avec ses lignes de chant toutes juste extraordinaires.
Ou peut-être Telegraph, aux sonorités hypnotiques, finira de vous convaincre avant de vous plonger dans les titres bonus...

Mais ce qui est vraiment hallucinant est la productivité de cet homme que ce soit dans ses projets personnels ou bien dans ses groupes. En effet, avec le dernier album de White Moth Black Butterfly et Zeta en 2017, Sonder de TesseracT en 2018 puis Castles en 2019, on a l’impression que l’homme ne s’arrête plus. D’autant plus que tous ses projets se sont révélés passionnants et riches en idées !

Bien que j’en attendais bien plus après un WMBB et un TesseracT grandiose, Daniel Tompkins nous signe ici un disque très intime et peut-être bien plus personnel que précédemment. En tout cas on ne peut qu’apprécier l'éclectisme dont il fait preuve et la poésie de ses textes. De plus, d’années en années, son chant gagne en qualité avec des lignes de chant parfois sorties d’un autre univers ! Ou bien même de celui de Devin Townsend sur Black The Sun..
Ce qui du coup nous permet de jamais nous lasser de ces compositions qui nous réservent toujours des surprises... Il nous est ainsi très difficile de prévoir son prochain coup. Que peut-il bien nous préparer pour la suite ? Sur quel terrain pouvons-nous l'attendre ? Que de questions qui nous attachent d'autant plus à son oeuvre…



Pour conclure, Daniel Tompkins nous livre un album réussi et envoûtant. Bien que court, 35 minutes si l’on ne compte pas les bonus, le chanteur nous avait déjà habitué à de telles longueurs avec le dernier TesseracT ou White Moth Black Butterfly. Et des fois il est beau de ne constater aucun titre remplissage sur un album plus court, ce qui accentuera son aspect parfait. Après, les bonus apporteront toujours une saveur supplémentaire particulière, ils seront en effet à voir comme des versions alternatives de morceaux qui nous avaient déjà enchantés à la première écoute… Et bizarrement certains remixs sonnent même mieux que leurs originaux !
Bien que l’album est loin d’être très original ou très complexe par rapport à ces autres projets, celui-ci relève sa qualité de composition et sa sensibilité artistique…
Une manière donc de redécouvrir sous un autre jour le talent de ce britannique qui ne cessera de nous étonner et de nous ravir....

Castles est donc un projet quelque peu étrange mais aussi quelque peu attirant. Un disque invitant à se poser et à écouter tranquillement la voix singulière de Daniel Tompkins.

A propos de Gauvain

Jadis chroniqueur acharné, Gauvain préfère dorénavant occuper son temps libre à l'animation de lives hebdomadaires sur notre chaîne Twitch à la découverte de groupes intéressants. La légende raconte qu'on y passerait jamais de Metal... Il n'est cependant pas rare de le voir publier quelques articles à l'année quand l'envie lui prend.