Vola - Applause of A Distant Crowd

Vola - Applause of A Distant Crowd

Chroniques 30 Octobre 2018
Vola - Applause of A Distant Crowd ou quand la Pop influence le Djent.

Bienvenue à toi fan de Progressif. Aujourd’hui on va se pencher sur Applause of A Distant Crowd, le dernier album des danois Vola sorti le 12 octobre chez Mascot Label Group.


Vola, est le genre de groupe assez curieux qui est très fan des polyrythmies mais qui en même temps aime lorgner sur la Pop ou le Rock. Le quatuor nous a déjà livré deux EP, respectivement Homesick Machinery en 2008 et Monsters en 2011, et un album Inmazes en 2015 qui ont tous su piquer ma curiosité ! Car le Djent ou les musiques polyrythmiques m’intéressaient beaucoup mais rares étaient les groupes au chant clair qui ont su me toucher au plus profond de mon être. Et le travail d’Asger Mygind, chanteur, guitariste et compositeur du groupe, m’a de suite intéressé !

Laissez-vous imaginer en plein milieu d’une chanson briseuse de nuques enchainant sur un refrain lumineux avec une mélodie frôlant la Pop ou le Rock FM. Il est vrai que le mélange aura de quoi surprendre et de quoi attirer les curieux ; bon il est vrai que certains pourraient être gênés par ce mix un peu tarabiscoté. Mais c’est là où réside tout le charme du groupe, on voyage entre plusieurs univers musicaux sans être réellement sûrs de là où nous pourrions tomber.

Eh bien, Applause of A Distant Crowd, leur nouvel album, est encore de ce bord-là. Tantôt le groupe nous assommera avec le très rude Smartfriend, nous apaisera avec la sublime ballade planante Vertigo ou nous fera penser à du Gojira sur Whaler (baleinier en anglais, moi je dis complot !). Bref, dur de voir une certaine homogénéité dans leur tracklist ce qui est leur plus grande force et leur plus grande faiblesse selon ce que vous êtes venu chercher.

Si nous nous attendions à un disque aussi intense et direct qu’Inmazes, nous serons vites plongés dans un univers frustrant où le rythme est plus calme. Et là où les douceurs n’étaient que rares, dorénavant le groupe se voudra plus mélodieux et plus accessible. Mais si nous cherchions à développer leur côté planant et expérimental de 2015, nous en sortirons plus satisfaits. En effet ce nouvel opus se voudra un peu moins expérimental sur le fond, mais dans la forme, le groupe a pris beaucoup de risques en mettant ensemble des morceaux si éclectiques.

Après, il y a quelque chose d’étrange avec ce disque. Moi qui suis tombé littéralement tombé amoureux de Monsters et d’Inmazes, j’avais l’impression que le groupe avait décidé de mixer les deux univers pour nous pondre cette nouveauté ! Ce qui, pour moi, a rendu les écoutes tout de suite plus addictives ! Les refrains étaient devenus d’autant plus savoureux et lyriques, les mélodies d’autant plus accrocheuses et entêtantes. Ca y est, j’y étais : Vola était devenu un groupe de Pop ! Ou du moins un groupe de Pop dans le sens premier : des chants mélodiques, une musique envoutante et des titres assez courts (4min en moyenne ici). Mais qu’on se le dise, on est quand même loin de la Pop dite « commerciale » et plus « simpliste » !

Leur aspect Pop est pour moi loin d’être un mal en soi car qui n’a jamais remué la tête ou fredonner un air pop auparavant ? Je vais sans aucun doute vous laisser découvrir ce mélange assez intrigant, qui peut laisser sur sa faim à certains moments mais qui rend la musique d’Asger Mygind tellement plus accrocheuse. Vola nous livre donc un album terriblement plus addictif que tous leurs précédents efforts mais beaucoup plus hétéroclite. Et ce changement m’a convaincu que le groupe pouvait toujours nous surprendre et se surpasser pour nous proposer quelque chose de neuf et de puissant !


Ainsi si vous êtes venus chercher en ce disque un moment de purs polyrythmies vous vous êtes quelque peu égarés, mais si vous venez chercher un Prog moderne, énigmatique et entêtant vous avez sonné à la bonne porte !

A propos de Gauvain

Jadis chroniqueur acharné, Gauvain préfère dorénavant occuper son temps libre à l'animation de lives hebdomadaires sur notre chaîne Twitch à la découverte de groupes intéressants. La légende raconte qu'on y passerait jamais de Metal... Il n'est cependant pas rare de le voir publier quelques articles à l'année quand l'envie lui prend.