Dehumanizing Itatrain Worship - µsick  et Schoolgirl Upon Thy Corpse - Goregy

Dehumanizing Itatrain Worship - µsick et Schoolgirl Upon Thy Corpse - Goregy

Chroniques 14 Avril 2017

Est-ce que vous aimez le metal extrême ? Forcément, plus c'est bourrin, mieux c'est. Mais est-ce que vous aimez les mangas ? Ou plus précisément, les hentaï ? Et bien sachez qu'il existe une scène brutal death voire porngrind spécialisée dans la culture japonaise. Le hentaï, c'est des mangas/animes de type pornographique. Des dessins qui font des galipettes en criant des « Yamete Onii-chan ». C'est une petite scène, c'est pas facile de découvrir des nouveaux groupes. Et là je te vois checker ta playlist, tu te mets du Go-Zen, du Jig-Ai ou encore du Cheerleader Concubine (pour ceux qui connaissent vraiment). C'est bien, mais j'ai autre chose à te proposer. C'est pourquoi je te présente deux groupes récents : Dehumanizing Itatrain Worship et Schoolgirl Upon Thy Corpse.


Dehumazing Itatrain Worship est un groupe chinois, dont l'imagerie est très inspirée de Go-Zen (l'album représentant une femme manga se mutilant). Ils définissent leur style comme du « Doujin Slamming Brutal Death Metal ». Le « Doujin Metal », ça vient des manic shooter japonais aussi appelé « Touhou » et des reprises des OST des jeux. « Doujin » définit aussi (et pour simplifier) tous les groupes de metal ayant une imagerie manga ou anime. Si on récapitule, nous avons un groupe chinois qui officie dans le brutal death à l'imagerie japonaise hentaï/guro. Franchement, ça donne trop envie ! Avant d'écouter leur EP « µsick », je veux vous parler du nom du groupe : « Itatrain Worship » (le Culte « Itatrain ») proviendrait d'un culte voué à un anime par des Japonais, mais un culte assez extrême. Malgré mes recherches, je n'ai rien trouvé mis à part la signification de « Itatrain »... C'est en fait des trains taggés...

L'EP débute par « Niconiconi », une intro instrumentale qui nous indique deux choses : la prod est excellente, et l'album va péter des culs. Le premier « chant » que vous entendrez se trouve à la première seconde de « Brutal Rush ». Un pig squeal très aigu qui met K.O. Si vous parvenez à lui résistez, vous prendrez le premier breakdown qui arrive très vite. Le ton est donné. Ca me rappelle l'album de Guttural Slug, qui est dans le même style musical, sans l'imagerie hentaï. Ce qui percute le plus, c'est bien évidemment ce chant ! Il est la plupart du temps growlé (plutôt vomit growl) surmonté de pig squeal incessant. « Brutal Rush » se termine par un sample d'anime, deux filles qui m'ont l'air un peu niaise qui discute, et enchaîne avec le morceau le plus long de l'EP « Suicide Happy Holiday », qui se veut bien plus lourd, en insistant plus sur la violence de la batterie. Sur ce morceau, il y a un petit riff de guitare assez léger (ou malsain) qui revient plusieurs fois. Encore une fois, DIW joue sur le contraste. Le mélange est intéressant. On a déjà fait plus de la moitié de l'EP, mais le morceau qui suit est terrible ! C'est une réelle prouesse vocale amplifiée par du blast d'une violence inégalable, propulsée par des breaks étourdissant. C'est pour moi le morceau qui défoule le plus, surtout grâce à son riffing slam death qu'on entend dans beaucoup de groupes mais qui est toujours autant efficace. Nous avons droit à un petit solo bien sympa avant d'enchaîner sur « Unbalanced Brutal Love ». Qui débute gentiment ! En fait non, c'est encore des parpaings dans la bouche. Mais là encore, une petite mélodie vient égayer la musique. Mais c'est surtout pour donner plus de force aux drop bass.

Vous vous dites que cet album n'a aucun défaut ! Vous n'avez pas tort mais... L'outro me dérange un peu. Elle dure 3 minutes et ce n'est pas du brutal death. DIW installe juste une ambiance planante, on se demande si ça va repartir mais finalement non. Ca dépend de vos goûts mais j'aurais bien aimé finir sur un morceau qui défonce tout, l'EP est déjà très court (20 minutes). Mais c'est une merveilleuse découverte, et l'avenir du slam death. J'espère que ces gars iront très loin !


Vous n'en avez pas eu assez ? Bon ben parlons de « Goregy » de Schoolgirl Upon Thy Corpse. C'est un one man band russe créé par Juliette. Comment décrire SUTC... en quelques mots : cyber-hentaï/porn noise-grind. Ce qui nous frappe avant tout, c'est l'artwork qui met une nouvelle fois en scène une demoiselle de manga qui s'éventre ! On peut voir à son regard qu'elle s'en fout d'être découpée et que ces organes partent faire un tour. Notez la présence de la charmante couleur qu'est le bleu turquoise, pour le logo, les yeux et le titre. Si vous n'avez pas fait de malaise, lançons la musique !

Ca commence avec des samples tout « KAWAIIIII » à base de « Yamete » (« arrêtez » en japonais). Puis ça éclate ton cerveau à coup de drop bass / breakdowns d'une efficacité sans nom. Sans oublier le chant qui est juste fou. Le mec est carrément possédé, il hurle de tout le temps, que ça soit du pig squeal ou du vomit growl grassouillet. Mais la particularité du chant, c'est son grésillement « noise » qui fait tout. Ca peut rebuter c'est sûr, mais ça donne un impact différent à ce qu'on entend d'habitude. Malgré le son qui peut paraître vraiment trop mauvais, il y a en fait une volonté de produire quelque chose d'audible. Ecoutez du pur noise, ou des groupes dans le style de Intestinal Disgorge, vous verrez que chez Schoolgirl Upon Thy Corpse, c'est fait de manière à ce que l'on puisse aimer la musique et la réécouter pour le plaisir. Pour écouter un chant pas trop grésillant, écoutez par exemple « Hot Pot With Perchloric Acid » car c'est un featuring avec Testosteronegenerator, le chanteur de Anal Kudasai ! En fait, vous avez plusieurs feat sur l'album : Sur « Ropes And Chains » qui poutre sévère grâce à son tempo cassant et au chant spécial de Benjamin (de Contraktor) qui rappelle un peu Gastropode. Le dernier feat se trouve sur la piste 7 et il est avec Diana (Devin Garvin) l'illustre chanteur de Cheerleader Concubine. Les deux gars sont assez liés, car SUTC appartient au tout nouveau label de Diana qui s'appelle Toxic Loli Records. Un label spécialisé dans le porngrind à l'imagerie japonaise. Tout les fans du style doivent s'intéresser à ce label qui va s'annoncer être une vraie mine d'or pour le genre! Au passage, allez voir la censure sur le bandcamp de Toxic Loli pour l'album de SUTC, c'est assez marrant.

Bon, on a parlé du chant, mais qu'en est-il de la musique ? On sait de l'instru que c'est ultra violent et efficace, mais je ne vous ai pas dit que là aussi les riffs de guitare sont soutenus par des grésillements qui font comme des larsens lors des drop bass. La prod et le mixage sont « do it yourself » mais si vous écoutez bien la batterie et notamment la caisse claire, vous pouvez l'entendre marquer le tempo. Cisaillant la rythmique de façon mathématique, c'est vraiment jouissif ! En parlant de maths, des influences mathcore sont présentes, écoutez la fin du morceau « Femboy Excalibur » (avec une intro tellement épique) ou encore « Meat's Revenge » malgré le downtempo, vous aurez du mal à battre la mesure.

Le porngrind de Schoolgirl Upon Thy Corpse est donc loin d'être classique. Il est mélangé à beaucoup d'influences, en faisant une œuvre à part entière. Disons-le clairement : c'est un chef-d’œuvre. Donc oui, pour certains, ce n'est que du bruit sans intérêt, ce n'est pas un album facile d'accès, mais en réalité, c'est un album fait avec beaucoup de sérieux (même si le délire ne l'est pas).

C'est donc un album que j'adore et que je suis heureux d'avoir découvert tant il est puissant et empli d'une violence efficace et calculée !


Pour finir, nous avons vu deux groupes à priori similaire mais dont les styles divergent un peu. D'un côté Dehumanizing Itatrain Worship nous offre une mandale d'une violence presque absurde qui nous met direct en Position Latérale de Sécurité, avec une prod nickel, tandis que Schoolgirl Upon Thy Corpse nous présente une musique bien plus pointue, travaillant plus les ambiances mais à l'aspect repoussant de part son côté noise et par production plus sale.

DIW a son EP « µsick » chez Stillbirth Records, mais ils préparent un split qui s'annonce mortel avec Cheerleader Concubine (rien que ça) et le tout chez Toxic Loli Records ! L'artwork a déjà été présenté et je pense que j'ai rarement été aussi impatient qu'un split sorte !


NOTE :


Dehumanizing Itatrain Worship – µsick : PORN/20


Schoolgirl Upon Thy Corpse – Goregy : YAMETE/20


Quelques liens utiles :


Bandcamp DIW : https://dehuitaworship.bandcamp.com/releases

Facebook DIW : https://www.facebook.com/DEHUITAWORSHIP/?fref=ts


Bandcamp SUTC : https://schoolgirluponthycorpse.bandcamp.com/album/goregy

Facebook SUTC : https://www.facebook.com/schoolgirluponthycorpse/?fref=ts


Bandcamp Toxic Loli Records : https://toxiclolirecords.bandcamp.com/album/goregy

Facebook Toxic Loli Records : https://www.facebook.com/toxicloli/?fref=ts


Bandcamp Stillbirth Records : https://stillbirthrecords.bandcamp.com/album/sick

Facebook Stillbirth Records : https://www.facebook.com/pg/StillbirthRecords/about/