Live Report : Post in Paris - Sous l'oeil d'Hakim

Live Report : Post in Paris - Sous l'oeil d'Hakim

Live Reports 29 Mai 2023
Bonjour à toutes et à tous,

Aujourd'hui, je vous propose de revenir sur le Post in Paris, qui a eu lieu lors du week-end du 27/28 mai, avec, comme son nom le laisse supposer, une affiche 100% Post-Rock/Post-Hardcore/Post-Metal. Deux jours dédiés au Post-, à Paris, avec des groupes distribués entre le Petit Bain et La Dame de Canton. Bon, je ne suis pas parisien, je connaissais de nom le Petit Bain, parce qu'il s'y passe beaucoup de concerts, mais je n'y étais encore jamais allé, et je ne connaissais pas du tout La Dame de Canton. Faisons simple : Ce sont des bateaux. Donc c'est forcément génial. J'aime bien les bateaux et être sur l'eau, donc forcément, avec moi, ça matche ! Le Petit Bain est un genre de pavé rectangulaire avec bar et terrasse, et salle de concert dans la cale, rattaché au quai de la Seine. Quant à La Dame, c'est littéralement un bateau reconditionné en salle de concert. Bien cool. Seul bémol, La Dame de Canton est plus petite que le Petit Bain, donc tout le monde ne peut pas rentrer dedans, même si on peut tout de même écouter un peu ce qu'il se passe depuis le quai. Après, le quai de la Seine a plein de bars et de restaurants pour vous occuper et vous prélasser au soleil en profitant du bord du fleuve, et vu qu'il a fait beau tout le week-end, c'était très agréable ! Jugez plutôt :












Découpons cet article en deux sections : une pour chaque jour ! On commence donc par le samedi, avec une journée un peu plus portée sur la douceur que la suivante, vous le verrez !

Endless Dive

Gauvain et moi-même arrivons à 16h pour l'ouverture des portes, histoire de visiter les lieux et le merch, pour un premier concert à 17H. On commence avec Endless Dive, groupe de Post-Rock belge que nous ne connaissions pas, et que nous avions découvert lors du live que nous avons fait pour présenter le line-up du festival. Grosse claque, très fort ! On a des moments calmes, beaucoup de variations avec des trucs avec plus de pêche, j'ai adoré, c'était une super entrée en matière pour le festival ! Dès les premières notes, ça m'a rappelé un groupe du genre que j'aime beaucoup, sleepmakeswaves. C'est évidemment un bon compliment !

Cosmopaark

Après le premier set, on bifurque vers La Dame de Canton, où nous réalisons qu'on n'entre qu'au compte goutte parce que la place est limitée, et il y a déjà du monde. Nous parvenons à rentrer, pour que les bordelais puissent nous apporter leur Shoegaze planant. C'était cool, mais nous ne sommes pas restés pour l'intégralité du set, car il faisait super chaud, et que nous ne sommes pas forcément les plus friands de Shoegaze, alors que d'autres gens attendaient encore dehors pour entrer. Nous avons donc laissé nos places aux curieux.ses qui attendaient dehors.

Lost in Kiev

C'est le tour des parisiens de Lost in Kiev de monter sur la scène du Petit Bain, que je vois pour la deuxième fois, après avoir fait la première partie de The Ocean en octobre dernier à Colmar. Ils sont signés chez mon label fétiche Pelagic Records, et je les ai découverts en 2019 avec Persona, et j'ai grandement apprécié leur dernier opus, Rupture, sorti l'an passé. Performance scénique ultra solide à chaque fois, un groupe qui propose une super énergie et dont je suis fan de la musique depuis quelques années. Entre Post-Rock et Post-Metal, c'est souvent planant, et en même temps souvent bien lourd, et la setlist laisse la part belle à leur nouvel album que j'adore, donc je suis comblé ! Plus encore, ils ont un invité de marque pour surprendre le public : Loïc Rossetti, chanteur de The Ocean, qui apparaît sur leur dernier disque, sur le morceau "Prison of Mind", qui est absolument excellent. Je me met donc évidemment à chanter les paroles en même temps, et je passe un excellent moment !












Where Mermaids Drown

Je n'ai malheureusement pas pu assister à leur concert, mais Gauvain vous en dire la plus grand bien dans son live report. Toutefois, il m'avait bien vendu le projet, et même s'il ne m'avait fait écouter qu'un morceau de leur nouvel album, Reminisce, sorti cette année, je suis reparti avec le CD de leur nouveau bébé ainsi que leur premier EP (il y a un phare sur la pochette, il ne m'en faut pas plus). Et pour tout vous dire, je les ai écouté en écrivant ce report, et c'est de la bombe ! Ce serait cool de pouvoir assister à un de leurs shows plus tard, c'est vraiment bien, je conseille aux fans de Mono !

La raison pour laquelle je n'ai pas pu voir leur set, c'est parce que je savais à l'avance que Loïc, de The Ocean, serait sur le festival. Et vous savez que c'est mon groupe préféré, et qu'ils ont sorti un nouvel album, Holocene, le 19 mai, j'étais donc avec lui pour une super interview ! Je la publierai d'ici quelques jours, soyez patient.e.s !


Comme prévu, je fais le fanboy avec Loïc, qui est un type absolument adorable ! On retourne au Petit Bain pour le set de Lysistrata.










Lysistrata

Eux pour le coup, je les connaissais déjà. On sort un peu du Post-Rock pour quelque chose de déstructuré plutôt typé Math Rock. J'avais déjà eu l'occasion de les voir jouer à La Vapeur à Dijon il y a quelques années et c'était très cool ! Alors, leur set était spécial, ils jouaient surtout des morceaux inédits ! C'était très cool, mais du coup j'étais un peu perdu vu qu'il y avait une majorité de morceaux que je ne connaissais pas. Toutefois, je me suis retrouvé avec l'énergie de quelques anciennes compositions, notamment à la fin du set, et c'était encore une fois très bien !

Péniche

Oui, il y a un groupe qui s'appelle Péniche est ils ont joué sur un bateau. Originaires de Tours/Angers, le groupe officie dans un Post-Rock énervé épicé au Math Rock, et il était évident que le groupe était très heureux d'être là, car tout le monde bougeait dans tous les sens. C'était vraiment excellent, Gauvain et moi avons été bluffés, encore un petit groupe que nous ne connaissions pas ! Au plaisir de les revoir. Chez moi, à Dijon, on a aussi un navire qui accueille des concerts, La Péniche Cancale... Comme son nom l'indique, il me semble que c'est le meilleur endroit où ces braves gens devraient venir jouer ensuite !

Il fait faim, quand même, et avant le gros morceau de la soirée, je vais choper un hot-dog vegan (très bon, au passage) et je redescends dans la cale du Petit Bain pour la tête d'affiche de la soirée.

EF

EF nous proviennent de Suède. C'est également un groupe signé chez Pelagic Records, mais je l'admets, pas un de ceux que j'ai le plus écoutés, j'arrive donc en profane sur le devant de la scène. Première chose que je note : il y a pas mal d'instruments sur scène, et ça fait plaisir. Le groupe se présente comme un Post-Rock Orchestra, et nous avons trois guitares, basse, batterie, clavier, vibraphone, mélodica, chant, et surtout, le premier truc que je vois en arrivant, un violoncelle. Et j'aime beaucoup cet instrument ! Le groupe nous propose un set d'une heure, que je ne vois pas passer ! J'en ai profité pour acheter leur dernier album, We Salute You, You and You, sorti l'année dernière, qui est excellent. Leur performance est excellente, je n'ai rien à redire, chacun des musiciens s'approche vers le devant de la scène à ses moments, et le public semble également comblé. Moi aussi. Pourtant, comme je le disais, je connais assez mal le groupe. J'écoute beaucoup de Post-Rock, mais voilà ce qui change. C'est une genre musical plutôt triste et mélancolique, dans l'ensemble, et si EF, pourrait se rapprocher de Mono en théorie, c'est là qu'on se trompe. Mono, c'est triste et mélancolique, alors que EF, c'est très positif, très gentil, et tendre, donc les émotions qui transparaissent ne sont pas les mêmes, même si le style musical est proche.

Ainsi se conclut le premier jour du festival, et je suis déjà très content de ma journée ! Mais j'attends le lendemain avec impatience, parce que Birds in Row, sans déconner !


Death Engine

Ouverture des portes à 16h30, premier groupe à 17h, comme le jour précédent. C'est le tour de Death Engine, Post-Metal/Sludge breton, d'ouvrir la danse. Ils viennent nous présenter leur nouvel album, Ocean (oui, me voyez venir, je suis déjà conquis). Je connaissais déjà le groupe depuis peu, je suis tombé dessus avec la sortie de leur dernier opus, sorti en janvier. En live, ça dépote, c'est lourd et sombre, ça peut rappeler Cult of Luna, dans l'idée, c'est donc très bien !

Bank Myna

Voilà un groupe dont je ne peux malheureusement pas vous parler, je laisserai Gauvain le faire à ma place dans son report. On navigue dans un univers Drone/Ambient teinté de Post-Rock. Je n'ai pas pu assister à leur concert parce que j'ai eu le privilège de m'asseoir avec Bart et Quentin de Birds in Row pour une interview.


Non mais regardez à quel point ce type (moi) a l'air heureux de continuer à discuter avec Quentin après l'interview ! Ces gens sont des héros pour moi, alors ça compte. Je mettrai en ligne l'interview dans les jours à venir, comme celle de Loïc faite le jour d'avant, patience !
Je redescends dans la cale du Petit Bain pour SaaR !






SaaR

Groupe parisien que je ne connaissais que de nom mais que Gauvain m'avait bien vendu au préalable. Le son est sombre et lourd, c'est du Post-Metal instrumental façon Doom, c'était sûr que ça allait me plaire. Leur compositions écrasent bien au sol, je passe un moment agréable en leur compagnie. Petit truc cool de leur set, ils sont rejoints par le guitariste de Maudits, qui doivent jouer juste après eux sur La Dame de Canton, pour un long morceau. En effet, les deux groupes ont sorti un split commun l'an passé. Ils étaient les deux à l'affiche, il fallait faire un truc. Et voilà ! Super moment !

Maudits

Je suis sorti prendre un peu l'air, j'ai écouté deux trois morceaux du groupe depuis le quai, vu que la Dame était déjà bien rempli. C'était cool, mais j'avais besoin d'un petit moment calme et de solitude, il fallait que la pression tombe après mes interviews, et en plus j'avais franchement faim... Je prends un hot-dog vegan, une limonade, je me pose dans un coin et j'attends que ça se passe, avant de me positionner pour le groupe suivant, que j'attendais au tournant.

Yarotz

Le groupe se présente comme du Chaotic Hardcore, et vont nous assaillit avec leur premier album, Erinyes. J'avais déjà écouté un peu, et je savais que ça allait me plaire, et que ça allait aussi être le concert bagarre du festival. Si je devais décrie le son du groupe, c'est beaucoup de D-Beat, de Crust, avec un peu de Post-Hardcore sur le tout et quelques autres surprises, quelques blast beats, beaucoup de cris et de nombreuses occasions de se bagarrer. Le pit a commencé s'agiter sur leur set, pour finir en bonne baston bien propre, le chanteur avait bien vu que le public voulait en découdre, et ça a fini en wall of death. Bref, c'était vraiment super cool !

Birds in Row

Je laisserai Gauvain parler d'Arhios dans son report car j'avoue, Birds in Row est un de mes groupes préférés, ça faisait quatre ans que je ne les avais pas vu, j'ai campé devant la scène du Petit Bain jusqu'au début de leur set. Leur nouvel album, Gris Klein, sorti en octobre dernier, est monstrueux, il m'a cassé dans tous les sens et j'ai hâte de l'entendre en live et de chialer bien comme il faut. C'était mon album de l'année 2022, je vous renvoie à ma chronique de ce dernier ici :
https://metalsoundmedia.com/articles/voir/402

Ils nous jouent une grande partie de leur nouvel album, tous les morceaux y passent sauf les deux derniers. Je perds la tête dès le départ, sur "Water Wings", j'ai déjà les larmes aux yeux, "Daltonians" en remet une couche, ce n'est qu'à "Noah", qui me met toujours une énorme claque que je commence à pleurer à flots. Bref, après, j'arrête pas vraiment de chialer. Petit souci technique au début du set, Joris (batterie) a pété sa caisse claire, de visu, et doit faire un rapide changement de matériel, mais Bart (guitare/chant) nous joue un petit truc en attendant. Birds in Row est un groupe engagé, il en profite donc pour nous faire un petit discours de ralliement sauce ACAB, ce qui fait toujours plaisir à entendre. Le reste du set est agrémenté de quelques morceaux de We Already Lost the World, comme "15-38" et "Fossils" qui vient mettre une grosse baffe, un petit "Last Last Chance" tiré de leur premier album pour se détendre, et un final sur "I Don't Dance", mon morceau préféré de We Already Lost the World, que j'espérais jusqu'au bout. Les musiciens partent, mais on les rappelle suffisamment fort pour l'apothéose : Ils réapparaissent pour un dernier discours qui expose encore une fois des fragilités et des tranches de vie de Bart, que je partage. J'aime les artistes honnêtes et à coeur ouvert comme ça. Et là, c'est lancé : "You, Me, and the Violence". Ca tombe bien, j'avais pas fini de pleurer, je pouvais donc continuer tranquille.


Leur énergie est monumentale, Quentin et Bart sont des bêtes de scène, bougent tout le temps, Joris tape sévère sur sa batterie, et en live, c'est authentique et viscéral. Beaucoup de gens bougeaient dans le pit, c'est vrai qu'il y a de quoi bouger avec eux, à pas mal de moments. J'avoue que c'est pas mon truc. Je suis un type cassé de l'intérieur, je vais voir Birds in Row pour pleurer, je le sais d'avance, c'est le genre de groupe pendant lequel je pleure à chaque fois. Bref, c'était, comme prévu, intense. Je pars leur serrer la main avant de partir, mais je suis content.




C'était un super festival. Vraiment, allez-y l'année prochaine. J'y serai, c'est sûr.
Le point fort, et aussi fort stressant, pour moi, ça a été mes interviews. C'est la première fois que j'interviewe deux de mes groupes préférés en deux jours, et je suis un mec timide et réservé, je me sens pas digne. Mais je remercie chaudement Loïc de The Ocean d'avoir pris le temps de discuter avec moi. Je remercie également Bart et Quentin, de Birds in Row de m'avoir écouté et d'avoir répondu à mes questions.
C'est que, je suis un humain fragile, et ce que proposent ces gens me touche droit au coeur, et parle à l'enfant en moi, c'est quelque chose que je qualifierais d'intime ; et l'adulte en moi est aligné avec les valeurs qu'ils représentent, leur musique condense ce en quoi je crois. Bref, ce sont des héros pour moi, mais leur humilité et leur humanité m'ont fait le plus grand bien. Nos héros ne sont que des humains comme nous, après tout.
Vous pourrez regarder lesdites interviews d'ici quelques jours, sur notre chaîne YouTube.

Je remercie Tiffany et l'organisation du festival, évidemment, ainsi que Clément, de Vous Connaissez?, qui m'ont permis d'aller embêter leurs artistes.

En attendant la suite, je vous souhaite d'écouter de la bonne musique. Les quelques photos de musiciens dans cet article sont de Gauvain, attendez-vous à plein d'autres photos (et de vidéos) super cool pour son propre Live Report. Vu que nous avons des goûts assez différents, il aura des tas de choses intéressantes à dire aussi !

Au revoir, à bientôt.

A propos de Hakim

Hakim, il ne faut pas le tenter. Tout est prétexte à pondre une chronique de 582 pages (Tome I seulement). De quoi vous briser la nuque en lâchant la version imprimée depuis une fenêtre. Un conseil : Levez les yeux !