Live Report : The Ocean + pg.lost + Psychonaut au CCO de Villeurbanne le 28/05/2022

Live Report : The Ocean + pg.lost + Psychonaut au CCO de Villeurbanne le 28/05/2022

Live Reports 30 Mai 2022
Samedi 28 mai 2022, nous étions au CCO de Villeurbanne pour une date que j'attendais forcément beaucoup : The Ocean, qui étaient accompagnés de pg.lost et Psychonaut. Inutile de vous dire que c'était bien. Parce que c'était très bien. Déjà, avec une si belle affiche, comment refuser de se présenter à un tel concert ? The Ocean, c'est un de mes deux groupes préférés, et je n'ai de cesse que de les revoir, encore et encore, car il parle à mes névroses les plus intimes. Ce fut la septième fois, pour être précis, un beau palmarès. J'avais auparavant eu l'occasion d'assister aux concerts des deux groupes qui ouvraient la soirée, tous deux signés également chez Pelagic Records, le label fondé par les gars de The Ocean, sur d'autres de leurs tournées (ils ont fréquemment l'habitude d'emmener des groupes signés chez eux sur leurs dates).

Merci beaucoup à Sounds Like Hell Productions, l'asso organisatrice du concert, ils ont été adorables ! Allez à leurs concerts ! Ils ont pas mal de choses prévues, et à mon grand dam, je ne suis pas de Lyon, donc je ne peux pas pleinement en profiter.

Je suis donc descendu de mes terres dijonnaises pour ce concert (à propos, quand est-ce que vous jouerez enfin chez moi ?), et je n'ai point été déçu. Je vais revenir sur chaque prestation en quelques lignes, en commençant par ceux qui ont ouvert la soirée, les belges de Psychonaut.

Psychonaut

Je les avais vraiment découverts en octobre dernier, au Pelagic Fest à Anvers, en Belgique. J'avais été dès lors très enthousiasmé par leur prestation, que je vous avoue préférer en live qu'en studio. Toutefois, il va sans dire que Unfold the God Man, leur seul et unique album, est très réussi. Ils jouent un Post-Metal qui touche fort au Doom, en particulier en live, où le trio tabasse sur une majorité de sections bien lourdes, entre Doom et Sludge. Des notes plus calmes s'entendent sur des leads de guitare typiques du Post-Rock, des trémolos aigus sur fond de basse bien mise en avant. Le chant oscille entre le bassiste et le guitariste, le premier nous offrant une voix claire et le second se concentrant sur des cris, qui s'alternent voire se couplent en fonction des morceaux.
Certes, le groupe a une discographie encore réduite, deux EPs, un split et un album, mais leurs compositions étant souvent longues, on aurait pu aimer voir un set un peu plus long. Ils ont probablement joué environ 40 minutes, mais quand on sait que leur album fait 1h10, c'est presque peu ! Par ailleurs, ils n'ont joué, à ma connaissance, que des morceaux issus de Unfold the God Man, qui est déjà paru en 2018, ce qui commence à dater. A quand du nouveau ? Spoiler alert : très bientôt. Pendant mon interview avec The Ocean, que vous aurez l'occasion de lire et écouter prochainement, ils m'ont confié que leur prochain disque était prêt, et qu'il allait bientôt être annoncé pour une sortie prochaine, et qu'il va vraiment être excellent !

Un groupe qui vous plaira si vous appréciez des projets comme Dvne, The Ocean ou Mastodon, certainement ; que je vous laisse découvrir ci-dessous :




pg. lost

Voilà un quatuor suédois que j'étais très content de revoir ! Je les avais vus la première fois au Bergmal Festival 2017 à Zurich, en Suisse. C'était génial, mais j'avais une nuit blanche dans les pattes, et j'entamais la deuxième, je n'étais pas aussi frais que je l'aurais souhaité ce soir-là. En meilleure forme, j'allais donc pouvoir profiter au mieux de ce concert.
pg.lost jouent un Post-Metal instrumental, et ont bien 5 ou 6 albums à leur actif, le dernier étant Oscillate, paru en 2020. Le groupe me rappelle pas mal sleepmakeswaves, qui sont eux aussi signés chez Pelagic Records. Bref, ils nous ont joué un certain nombre de morceaux lors de leur set, qui devait faire 45-50 minutes, et j'étais conquis. On reste sur des ambiances très éthérées, quelque chose de calme durant lequel on fermerait les yeux en appréciant les sons qui se développent, pour se détendre. Ambiance vraiment très chill. Big up au bassiste/chanteur/claviériste du groupe, qui faisait littéralement trois choses à la fois, ce qui n'est pas donné à tout le monde. Il avait bien évidemment sa basse sur lui, mais sur sa droite, il avait aussi un clavier, et deux micros positionnés en face de lui, en fonction de l'instrument qu'il joue au même moment. Alors, je vous ai dit que c'était instrumental, et d'un seul coup, je vous parle de chant. C'est curieux. Je m'explique : en fait, il ajoute des nappes de voix, du type "oooooooooooh", pas de paroles. Là, là vois est très simplement comme un instrument à vent, lançant son souffre par-dessus les guitares, pour contribuer à l'ambiance du groupe.

Si vous ne connaissez pas, jetez-y une oreille :




The Ocean

Avec 9 albums à leur actif, les allemands en ont, des histoires à raconter. Voilà celles qu'ils ont choisies pour cette soirée. Vu que je connais leur discographie sur le bout des métacarpes, il m'était facile de dresser la setlist de la soirée :

1. Triassic
2. Silurian: Age of Sea Scorpions
3. Bathypelagic I: Impasses
4. Bathypelagic II: The Wish in Dreams
5. Miocene | Pliocene
6. Oligocene
7. Permian: The Great Dying
8. Pleistocene
9. Cryogenian (interlude avant rappel)
10. Holocene
11. The Carboniferous Rainforest Collapse
12. Jurassic | Cretaceous

Vous remarquerez que, si on exclut "Cryogenian", qui provient de l'album Precambrian, les morceaux joués viennent essentiellement des trois derniers albums du groupe, et principalement de Phanerozoic II, le dernier en date. Si on additionne le tout, cela nous fait un set d'exactement 1h10, ce qui est tout à fait honorable ! De plus, c'est stylistiquement varié, on a des morceaux courts, longs, deux instrumentaux, des pièces plus agressives et d'autres plus détendues ; en bref, il y en a eu pour tout le monde, et cela a permis au public de bien entrevoir ce dont le groupe est capable.

The Ocean, c'est quand même un groupe dont les chansons contiennent beaucoup, beaucoup d'informations. Ils sont 6 sur scène, il y a plein de nappes qui se superposent, c'est assez technique. Leur musique, qu'on appelle couramment Post-Metal, fricote avec le Doom, le Sludge, le Prog, avec d'occasionnels blast beats qui nous proposent des nuances plus extrêmes ; des morceaux souvent longs, de l'ordre de 9-10 minutes, voire plus. Et malgré cette complexité, le public était à fond. On se doute que tout le monde attendait cette date avec impatience. La salle était bien remplie, et j'entendais bien autour de moi, que nombre de spectateurs chantaient à tue-tête les paroles du groupe. Je n'ai pas fait exception évidemment, connaissant l'intégralité de leurs textes par coeur, haha !

Le concert a été ponctué d'événements inoubliables. Pour rappel, il y a moins de deux mois, le groupe était en tournée américaine. Lors de celle-ci, Loïc Rossetti, le chanteur, s'est cassé les deux jambes. Vous me demanderez comment c'est possible, et bien que je ne sache pas ce qui s'est passé là-bas, je sais bien, à force, comment Loïc se comporte sur scène. Il bouge beaucoup, et s'il trouve une occasion de grimper quelque part dans la salle pour sauter dans la foule, il le fera, je l'ai vu de mes propres yeux à plusieurs reprises. Et j'imagine qu'il y a eu un accident, lors d'une tentative de ce type. Evidemment, il n'était pas encore complètement rétabli pour cette tournée. Il avait encore l'une de ses jambes immobilisée, et se déplaçait en béquilles ; il avait par ailleurs un fauteuil pour s'asseoir sur scène. Et s'il a bien été contraint de rester sans bouger pendant un certain temps, on voyait bien que ça le démangeait de venir au devant de la scène. Il s'est approché avec son siège, il s'est même tenu debout, s'est assis sur les retours au bord de la scène, pour avoir un contact avec la foule.
Et plus encore, car je sais que tous les gens de ce groupe sont adorables, il a montré encore une fois que ces gens sont mes héros, et malgré ses blessures, à la fin du set, il s'est approché pour faire monter sur scène un jeune homme en fauteuil roulant, qui est resté avec eux pendant le dernier morceau. Adorable ! Il lui a même passé le micro à la fin du morceau pour faire du bruit avec la salle. C'est ce genre de moment magique qui me fait les apprécier encore plus.

On peut ajouter à cela un moment vraiment cool, quand ils ont joué le morceau "Holocene". Peter Voigtmann, le claviériste, est passé à la batterie pour que Paul Seidel, le batteur, puisse chanter (car c'est lui qui chante, sur l'album studio sur cette dernière piste) ; et Loïc est lui passé aux claviers, tout en accompagnant Paul par moments. Comme quoi, ils sont suffisamment doués pour pouvoir faire des tas de choses différentes, et c'est impressionnant !

Si par le plus grand des hasards, vous n'êtes pas familiers de leur musique, je vous laisse écouter :



Bref, j'ai passé une super soirée, et c'est sans aucun doute que je reviendrai les voir une huitième fois sur une prochaine tournée. Avant le concert, j'ai eu le plus beau des cadeaux, j'ai pu enfin les interviewer. Cette interview, réalisée en anglais, sera traduite par mes soins, et publiée dans les jours à venir sur notre site, ici-même. Vous y trouverez des infos croustillantes, donc soyez prêts !

En sortant du concert, je me suis arrêté au merch pour claquer un pognon de dingue, tellement que David, le second guitariste de groupe, m'a offert un tote bag en me remerciant pour l'interview !

Nous n'avions pas de matériel pour prendre de vraies photos, mais voici quelques images pas trop pourries, prises avec nos téléphones, qui eux, sont pourris, malheureusement.

Dans l'ordre, photos 1 et 2 : Psychonaut, photo 3 : pg.lost, photos 4 et 5 : The Ocean, photo 6 : un Hakim heureux juste après l'interview, en compagnie de Robin Staps et Paul Seidel !






A propos de Hakim

Hakim, il ne faut pas le tenter. Tout est prétexte à pondre une chronique de 582 pages (Tome I seulement). De quoi vous briser la nuque en lâchant la version imprimée depuis une fenêtre. Un conseil : Levez les yeux !