Chronique Etxegiña - Herederos del Silencio

Chronique Etxegiña - Herederos del Silencio

Chroniques 20 Octobre 2021

Ce 28 septembre dernier est sorti le premier EP du groupe Franco-Espagnol Etxegiña, nouveau venu sur la scène du Red and Anarchist Black Metal. Cet EP, « Herederos del Silencio », les héritiers du silence, en français, est un disque militant, à la fois en souvenir des conflits de l’Espagne face à Franco, mais aussi en référence à des combats actuels, le tout sauce Black Metal mélodique. Dirigé par Waldo Losada (basse/chant), le projet est intégralement en espagnol, langue que j’apprécie aussi tout particulièrement. C’est donc les paroles sous les yeux que nous allons tenter d’aller plus en profondeur dans les quatre titres composant cet EP.

Chronique un peu spéciale, car elle aura été écrite à quatre mains. Baptiste se penchera sur les qualités strictement musicales de l'EP, tandis que je vais me concentrer sur des choses plus textuelles, visuelles et contextuelles.


Mais avant, regardons de plus près l’artwork de l’album, réalisé par Hagiophobic. Comme le veut le milieu du RABM, dominance du rouge et du noir sur l’ensemble de l’œuvre, avec un cadre renfermant une gravure en noir et blanc, représentant la ville de Guernica, dans le pays basque, après son bombardement en avril 1937 par les forces nazies, pendant la guerre d’Espagne. Sur la moitié gauche, la ville en proie aux flammes, avec un épais manteau de fumée qui s’en échappe. Sur la moitié droite, on remarque deux éléments importants.


Le premier, et le plus évident, c’est cette grande figure humanoïde qui semble regarder les décombres de la cité. Qui est-il ? Justement, c’est là qu’est la question. Nu et sans visage, il ne se démarque vraiment que par ses tons sombres, qui contrastent sur le fond clair qui l’entoure. Cette représentation sans identité est résolument volontaire, et fait peut-être référence aux centaines d’innocents qui ont perdu la vie lors de ce bombardement, mais aussi des nombreux combattants anonymes qui firent front contre Franco et ses alliés, pendant la guerre mais aussi pendant tout son régime. Les nationalistes vainquirent les partisans de la République, et Franco prit le pouvoir de 1939 jusqu’à sa mort en 1975. Cette période marqua l’Espagne à vie, et de nombreuses dissensions politiques et sociales en découlent, dont certaines sont encore valides aujourd’hui, car le pays subit toujours les restes de l’influence de son dictateur, qui laissa derrière lui de nombreux partisans qui sont à l’origine de diverses tensions politiques de sa mort à aujourd’hui, en particulier vis-à-vis de la Catalogne et du Pays Basque, deux régions qui, souvent, sont en opposition avec le pouvoir de Madrid.

Le second élément, c’est cette pousse de chêne sur une butte de terre, qui s’élance vaillamment sur ces terres désolées. Ce jeune arbre, c’est deux choses à la fois. C’est un symbole de la démocratie, en ce qu’il fait référence à l’arbre de Guernica, un chêne que l’on peut trouver dans la ville, qui était un point de ralliement des forces alliées, et qui est encore aujourd’hui un emblème de la ville. L’arbre en lui-même n’a pas été abattu pendant l’attaque des allemands, même si ça a failli arriver. Celui-ci fut protégé, et aujourd’hui encore, se trouve dans la ville. Un arbre adulé par les arts depuis longtemps, nombre d’artistes y font référence. Je ne doute pas qu’il y ait de nombreux auteurs basques et espagnols qui ont pu écrire à son sujet, mais vu que ma spécialité, c’est la littérature anglaise, je vous offre une lecture du poème The Oak of Guernica de William Wordsworth, paru en 1810.

OAK of Guernica! Tree of holier power


Than that which in Dodona did enshrine


(So faith too fondly deemed) a voice divine,


Heard from the depths of its aerial bower,


How canst thou flourish at this blighting hour?


What hope, what joy, can sunshine bring to thee,


Or the soft breezes from the Atlantic sea,


The dews of morn, or April’s tender shower?


Stroke merciful and welcome would that be


Which should extend thy branches on the ground,


If nevermore within their shady round


Those lofty-minded lawgivers shall meet,


Peasant and lord, in their appointed seat,


Guardians of Biscay’s ancient liberty.


 


Mais, alors, pourquoi cette pousse plutôt que l’arbre lui-même ? Sans doute pour montrer que la révolution ne fait que commencer, ou qu’un nouveau combat doit être mené. L’arbre lui-même étant un symbole basque, plusieurs de ses rejets ont pu être plantés ailleurs, par des ressortissants basques, justement. On peut dire alors que partout fleurissent des vents de révolte, en Espagne, ailleurs, pour les mêmes raisons : combattre les fascismes qui se développent sur la planète. Cette pousse fait alors le lien entre le passé et le présent, les combats de nos ancêtres et nos combats à nous, les jeunes d’aujourd’hui, et certainement, la vision qu’en a Waldo, le chanteur du groupe.

Penchons-nous un peu sur les morceaux. Voici la tracklist de l’EP :

  1. Nosotros los Etxegiña

  2. El Roble que Brota Indemne

  3. La Montaña

  4. Los Cadáveres Insepultos de Albatera


1. Nosotros los Etxegiña

On remarque dès la première écoute un truc que j’apprécie beaucoup : la basse est bien claire et audible, au même niveau que la guitare ; on peut donc profiter des lignes de basse à cœur joie ! Un morceau plutôt mid-tempo qui révélera l’identité du groupe aussi tôt qu’en octobre 2019, quand il fit son apparition sur la toile. Waldo expliquait à sa sortie que ce morceau était le manifeste du groupe, d’une certaine manière. Le mot « Etxegiña » veut dire protecteur, en langue basque, le titre pourrait donc se traduire par « Nous, les protecteurs ». C’était le surnom donné à son grand-père lors de la Guerre Civile, et le terme est devenu un symbole au sein de sa famille. Les paroles sont construites comme un chant de ralliement pour le peuple Basque, l’invitant à se rallier à nouveau sous leur bannière pour combattre les héritiers du franquisme. 

Outre les paroles, l’EP démarre assez franchement sur un Black Metal à la basse bien présente, comme on le disait plus haut, qui suit la guitare dans sa progression harmonique. Il s’agit pour l’instant d’un riff assez simple, aux tendances épiques. De ce fait, la batterie assez simple en backbeat convient bien à l’atmosphère de l’introduction. On découvre également le chant de Waldo, avec un chant Black médium, assez glaireux, qui est mixé de sorte à être assez agressif. On a donc pour l’instant un début d’EP assez classique, plutôt marqué Black Metal mélodique. C’est principalement à 1:15 qu’Extegiña marque ses premiers points avec des accords ouverts qui permettent au chant crié de ressortir et par conséquent d’entendre plus clairement les paroles en espagnol. Ils inaugurent aussi le début d’une progression qui nous entraîne vers un deuxième passage un peu plus riffé, aux accords aigus qui contrastent bien avec la basse et font gagner en amplitude sonore, ce que renforce le pattern de la batterie sur la china crash. Par la suite, le pont en milieu de morceau est assez intéressant d’un point de vue guitaristique mais je regrette qu’il ne prenne pas plus d’ampleur rythmique car les seuls temps forts marqués sur le tom basse sonnent assez pauvrement, d’autant que le passage qui suit aurait autorisé un break plus fourni. En effet, le pont ouvre sur un passage bien Black avec tous les éléments du genre : trémolo picking, chant saturé médium et blast beats. Dans un Black là encore assez mélodique, la guitare joue plutôt aigu, ce qui crée un riffing assez froid, auquel collent bien les accents donnés par la cloche de la ride. Finalement, on sera surpris par la suspension de la mélodie durant une mesure pour revenir sur une tonalité plus médiane, suspension qui, à mes yeux, casse malheureusement l’atmosphère qui avait été instaurée par le Black et que l’on retrouve pourtant dans l’ultime passage du morceau avec une progression harmonique ascendante et le chant expressif de Waldo qui permettent au morceau de finir en beauté.


2. El Roble que Brota Indemne

« Le Chêne qui pousse indemne », en français dans le texte. Un morceau qui va indéniablement plus vite que le précédent, en témoignent les blasts qu’il arbore. Il fait référence à cet arbre dont je vous parlais plus tôt, quand je présentais l’artwork de l’EP. L’arbre de Guernica, un symbole pour le Pays Basque, depuis plusieurs siècles. Si je reprends les paroles, on commence directement par « dans sa sève, il se souvient » ; plus loin, on nous parle des « racines du chêne qui ne sauraient brûler », un arbre, qui est « le survivant du bombardement ». En effet, comme je vous le disais plus haut, l’arbre survécut au bombardement allemand. En tant qu’emblème incontournable de la culture locale, il est donc devenu le témoin et le mémorial des événements dont Guernica a souffert. Ses racines sont gorgées du sang des victimes de l’assaut nazi, sa sève qui le nourrit et le fait vivre est alimentée par les cendres du peuple basque. On peut donc dire que l’arbre porte en lui le souvenir de tous les morts et blessés lors du conflit. L’arbre est mort de maladie il y a quelques années, mais fut remplacé par un rejet de l’arbre initial. Pour rappel, en botanique, un rejet est une pousse qui se sépare de son plant d’origine pour se développer ailleurs. Ceci est parfois naturel, et peut aussi être travaillé par l’homme. Bref, ce qu’il faut comprendre, c’est que le patrimoine génétique de l’arbre d’origine et du rejet est identique, c’est donc littéralement le même arbre. En conclusion, l’arbre de Guernica, ainsi que le souvenir des martyrs de la guerre d’Espagne sont immortels. Une nouvelle pousse continuera de faire résonner les chœurs de la liberté, pour l’éternité.

Musicalement, on continue sur un Black assez orthodoxe pour ce deuxième morceau. Le riffing est moins aigu mais plus saturé, ce qui lui permet de prendre beaucoup d’espace sonore. Il en va de même pour la levée de batterie : les toms ont assez d’harmoniques pour s’exprimer correctement et assez de profondeur pour bien sonner. On part pour l’instant sur un morceau en ternaire tout à fait agréable, que ce soit par la guitare qui sort un riff plus fourni qu’un simple accord en doubles-croches, par le chant qui se positionne correctement ou par la batterie qui a clairement changé de niveau de jeu par rapport au morceau précédent. En effet, le jeu au pied confère un groove qui se marie bien à la basse, les breaks sont plus fournis et l’accompagnement à la double-pédale par la suite est ce qu’il faut pour alourdir le passage sans le rendre irrespirable. Le mixage est également à noter car tous les éléments sont audibles sans qu’un ne prenne trop d’espace sonore, ce qui n’est pas si facile dans un morceau où des passages peuvent marier un trémolo picking aigu et un blast beat à la ride, deux pistes qui vont évoluer dans des fréquences aiguës. Si on s’attend parfois à trouver un ventre-mou dans certains albums, il est certain que ce deuxième morceau n’en est absolument pas un. Il est au contraire très fédérateur car il marie avec justesse l’agressivité du Black Metal et des passages plus carrés et lourds qui viennent chercher l’auditeur et l'entraînent dans la tourmente de la guerre d’Espagne. On sera néanmoins surpris par la fin abrupte qui semble trancher avec la démarche du groupe et avec le morceau suivant qui se veut tout sauf agressif.


3. La Montaña

La montagne. Enfin, on va le garder tel quel en espagnol, car ce nom fait référence à une caserne militaire madrilène qui s’appelait « La Montaña ». Plus précisément, ce morceau est à propos du siège de cette caserne, au début de la guerre civile, lors de la tentative de coup d’état de juillet 1936, et c’est un hommage aux soldats et au peuple qui tint l’opposition antirépublicaine en déroute. Pour résumer les événements, plusieurs opposants à la République, dont des généraux, vinrent tenter de renverser le pouvoir à Madrid. Preuve que les opposants avaient déjà bien infiltré le pouvoir en place. Toutefois, le gouvernement l’avait un peu vu venir, et les citoyens se sont vu distribuer des armes, pour pallier l’éventualité qu’une partie plus ou moins importante des forces armées officielles ait rejoint les rangs de l’extrême-droite. De plus, des milices civiles existaient déjà, comme las Milicias Antifascistas Obreras y Campesinas, les milices antifascistes des travailleurs et paysans. Dans cette caserne, allié aux soldats fidèles à la République, le peuple combattit les forces d’opposition pendant deux jours, jusqu’à l’échec du coup d’état. Toutefois, que peuvent bien faire des civils contre une armée entraînée. C’est justement pour cela que, malgré leur victoire, les combattants de la République durent en payer le prix. Ce morceau leur est dédié.

Cette dédicace est claire grâce au texte en prose, sobre, qui témoigne d’un morceau de recueillement. Cela se manifeste également dans la mélodie puisque l’ouverture de « La Montaña », par des arpèges de guitare avec de la réverb’, laisse présager qu’il s’agit là du morceau mélodique et mélancolique de l’album. Le choix du batteur Prosper de se limiter aux cymbales pour ce passage est à mon sens très juste puisque les sons aigus ne viennent pas alourdir le passage. On aurait en revanche préféré un jeu moins fourni, plus aéré, et sans doute un usage de mailloches pour le roulement de cymbale de sorte qu’on entende seulement le crescendo et pas les coups de baguette. La basse vient conférer un peu de rondeur à ce passage mais on peut peut-être regretter qu’on l’entende parfois plus que la voix parlée, ce qui n’est absolument pas un défaut de composition mais sans doute plutôt une question de mixage. Ce n’est en revanche pas le cas du chant guttural, qui est tout à fait clair et qui nous surprend au détour d’une rêverie pour initier un Black Metal là encore tout à fait réussi, avec une structure mélodique assez classique type « Three Accords and the Truth ». On sera surpris d’avoir un petit passage qui sonne binaire dans un morceau pourtant en ternaire, mais celui-ci vient créer du contraste à la fois par sa structure rythmique et parce qu’il alourdit la composition tandis que l’instant suivant la tire vers le haut avec une guitare aiguë et deux riffs aspirants qui tranchent bien avec la voix lyrique. La progression est si belle qu’on aurait bien vu le morceau finir là, mais il reste encore un passage médium, dont je ne comprends pas l’utilité musicale puisque quelques secondes après, le morceau retourne à une guitare aigüe et réverbérée type Shoegaze tandis qu’une voix parlée comme on a pu l’entendre en introduction clôt le morceau et son texte.


4. Los Cadáveres Insepultos de Albatera

Ce morceau s’intitule « Les Cadavres sans tombe d’Albatera ». Albatera, c’était un camp de concentration avant les camps de concentration. Je m’explique. Quand on utilise cette expression, on pense naturellement aux camps de la mort nazis en premier lieu, même si ces derniers n’étaient pas la première itération de la chose, ils sont les plus connus. Originellement un camp de travail, Albatera devient un camp de concentration en 1939, à l’arrivée de Franco au pouvoir. Un camp qui à la base devait accueillir un peu plus de 2000 personnes devint alors une prison pour opposants au franquisme, pour laquelle on n’a pas retrouvé de registre des prisonniers, mais plusieurs estimations donnent des nombres allant de 12 000 à 16 000 tandis que d’autres estiment la population maximale atteinte entre 20 et 30 000. Il fut notamment visité par Rudolf Hess, vous savez, le gars qui a fondé le camp d’Auschwitz en 1940. Plusieurs autres dignitaires allemands ont pu y venir avant sa fermeture administrative en octobre 1939, ce qui laisse penser que les nazis se sont en partie inspirés de camps comme celui d’Albatera pour créer les leurs. Bref, des conditions d’emprisonnement affreuses, des épidémies de tuberculose et de typhus, couplées à une malnutrition atroce et à de la torture ; vous l’aurez compris, il ne faisait pas bon vivre à Albatera. On y jetait les morts dans des fosses communes, et à l’heure actuelle, nous ne savons pas exactement combien de personnes cela représente. Ceci dit, des recherches archéologiques ont démarré sur le site du camp en 2020. Les fruits de ces travaux nous en apprendront certainement davantage sur l’histoire d’Albatera dans les mois/années à venir, et un recensement pourra peut-être être finalement effectué.

Finalement, l’EP se finit par « Los Cadáveres Insepultos de Albatera », morceau dont l’ouverture est intéressante grâce à l’effet d’écho qui est donné à la guitare qui accompagne bien le son de la basse et aux accords aigus qui tranchent dans la composition harmonique. Toujours dans un style assez mélodique, le Black Metal arrive d’un coup sec, sans prévenir, tandis que la pulsation ternaire permet de bien profiter des mélodies du groupe en conférant un surplus d’expressivité que l’on retrouve notamment dans les envolées lyriques qui accompagnent le chant. Sans trop changer des morceaux précédents, on a donc ici un Black Metal mélodique de bonne facture, il est donc tout à fait cohérent d’y rester puisque la recette est la bonne, y compris pour la fin qui consiste en un passage Shoegaze qui clôt l’EP sur une teinte mélancolique qui ne ternit absolument pas l’engagement du groupe.


Ainsi se termine cet EP, sur les quelques notes douces de l’outro du dernier morceau. Herederos del Silencio est un hommage aux personnes tombées pendant la guerre civile espagnole, un hommage aux opposants au totalitarisme franquiste, un hommage au pays basque et à son peuple, et aussi, un hommage en particulier à Eduardo de Guzmán Espinosa, journaliste anarchiste espagnol ayant principalement documenté la guerre civile qui fut lui-même emprisonné à Albatera, à qui le disque est dédié, dans les crédits.

Herederos del Silencio est donc un très bon début en matière de Black Metal mélodique, d’autant plus pour ce nouveau venu dans la scène Red and Anarchist Black Metal, qui grandit de plus en plus. Il nous faut toutefois noter une certaine disparité entre le premier morceau, dont on sent qu’il a été composé avec moins d’expérience et de savoir-faire musicaux. Cela n’en fait pas un mauvais morceau pour autant, c’est simplement qu’il dénote vis-à-vis des autres morceaux qui sont de meilleure facture et dont on peut évidemment dire qu’ils sont très réussis. Je vous invite donc à écouter l’album, soit sur le Bandcamp du groupe, soit sur YouTube, sur la chaîne de l’Antifascist Black Metal Network. 20 minutes de plaisir auditif annonçant de belles choses pour l’avenir d’Extegiña. N’hésitez pas à les suivre aussi sur leurs réseaux, en attendant de les voir un de ces quatre en concert. 

Le lien vers l'album entier :





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A propos de Hakim

Hakim, il ne faut pas le tenter. Tout est prétexte à pondre une chronique de 582 pages (Tome I seulement). De quoi vous briser la nuque en lâchant la version imprimée depuis une fenêtre. Un conseil : Levez les yeux !