Nova Twins - Who Are The Girls ?

Nova Twins - Who Are The Girls ?

Chroniques 21 Février 2020
Fan de Hip-Hop et d’expérimentations musicales bonjour ! Aujourd’hui nous allons nous intéresser à l’album de Nova Twins Who Are The Girls ? qui sortira le 28 février chez 333 Wreckords, label du frontman de Fever 333. Le duo sortira enfin son premier album après 3 EPs et quelques singles distillés sur 3 ans.


Mais déjà, qu’est-ce que Nova Twins ? Nova Twins est le mélange de la basse aux multiples effets de Georgia South et de la guitare de la chanteuse Amy Love. Ces deux londoniennes s’inspirent du Punk, du Rock, R&B et de la Fusion pour nous délivrer un cocktail bien énigmatique et particulier… Certains les ont sûrement découvertes par leur tournée de festivals européens en 2017 ou même en tant que première partie de Prophets of Rage lors de leurs tournées européennes ! Bref, Nova Twins est un groupe très jeune qui semble avoir une ambition énorme.

Mais est-ce que leur premier disque y répond ? En tout cas les filles ont misé là-dessus dès la production gérée par le producteur Jim Abbis (Artic Monkeys, Kasabian, Adèle…) et on peut dire qu’il a su répondre à la musique extravagante du groupe qui n’hésite pas à se balader entre plusieurs univers à travers une seule chanson comme pourrait le faire Die Antwoord dans un autre registre. En tout cas le groupe nous propose dix morceaux originaux, contrairement à certains EPs qui contenaient des nouvelles versions d’anciennes chansons. Et quels drôles de titres, Nova Twins nous malmène et nous entraîne bon gré mal gré dans leur univers excentrique et étrange où la basse sert d’appareil à chaque morceau, là où le chant d’Andy Love pourra se rapprocher du Punk, du R&B ou même du groupe électro un peu perché à la mode. Et c’est d’ailleurs ce mélange étrange mais pourtant fascinant qui fait toute la force et la singularité du groupe. On oscillera entre titres puissants aux mélodies frôlant la cacophonie avec des riffs très électriques à la Play Fair et des morceaux plus calmes voire inquiétants comme Ivory Tower. Mais cette singularité est aussi un grand défaut, car les musiques peuvent paraître un brin assourdissantes tellement il y a d’infos simultanées, et pourtant il n’y a que la basse, la batterie, le chant et la guitare à suivre. En fait, le mix semble parfois malheureusement noyer les instruments ; certes cela peut apporter un effet massif comme dans Not My Day mais aussi un aspect un peu brouillon dans notamment Devil’s Face.

Et c’est peut être là le souci de ce groupe qui malheureusement possède plus une énergie live qui le rend moins appréciable en studio, et qui personnellement m’apporte la migraine après de trop longues écoutes à cause de sonorités trop agressives comme le chant parfois ultra trafiqué d’Amy Love. Bon rassurez-vous, je parle de plusieurs heures d’affilée ! Même si le groupe possède une aura sur scène incroyable avec un son écrasant, je trouve que le support studio ne lui rend pas justice. Un détail qui m’est d’ailleurs venu lors du dernier album de Port Noir, The New Routine, qui prenait, là encore, une autre dimension en live. C’est bizarre mais c’est ainsi, certains groupes sont plus taillés pour livrer leur album sur scène qu’en studio.

Mais mes propos sont cependant à relativiser : Who Are The Girls ? possède un son dantesque, des mélodies entêtantes, une dimension bien plus perfectionnée qu’auparavant et le duo possède toujours cette alchimie très efficace, écouter les questions/réponses vocaux ou instrumentaux et les back vocals est toujours aussi plaisant. D’ailleurs le groupe s’est permis quelques extravagances supplémentaires en proposant des titres différents de d’habitude avec notamment Taxi et son ambiance très électrique et électro ou même Ivory Tower et cette mélodie digne d’une histoire bien effrayante.


Pour conclure Who Are The Girls ? n’est pas un album simple à appréhender entre d’un côté le son massif et de l’autre le chant fluctuant entre divers effets plus ou moins agréables. Mais c’est là aussi le point central du groupe : son agressivité ! Le groupe ne cherche pas à plaire à tout le monde et sait proposer quelque chose de violent à sa manière que cela nous plaise ou non ! Un cocktail explosif que l’on prendrait en pleine poire sans vraiment y être préparé ! Bref il y a beaucoup de bien à retenir de cet album même si on espère que le groupe arrivera plus à se renouveler dans ses sonorités que Rage Against The Machine dans son temps. En tout cas, il ne fait aucun doute que ces morceaux seront une tuerie en live comme ses prédécesseurs !

A propos de Gauvain

Jadis chroniqueur acharné, Gauvain préfère dorénavant occuper son temps libre à l'animation de lives hebdomadaires sur notre chaîne Twitch à la découverte de groupes intéressants. La légende raconte qu'on y passerait jamais de Metal... Il n'est cependant pas rare de le voir publier quelques articles à l'année quand l'envie lui prend.