Skyforest - Aftermath

Skyforest - Aftermath

Chroniques 5 Mars 2015
Il y a certains groupes qui vous prennent par surprise, qui vous donnent tellement d’émotion qu’il en est difficile d’en parler. C’est le cas du premier album de Skyforest nommé Aftermath qui m’as totalement subjugué tant la musique est prenante et intense.
SI vous ne connaissez pas Skyforest vous connaissez peut être l’ancien nom du « groupe ». Le groupe étant en effet un one man band mené par Bogdan Makarov  s’apellait auparavant Annorkoth et s’était forgé une belle réputation dans le milieu du Black Metal Atmosphérique.
Bogdan Makarov n’en est pas à son coup d’essai puisqu’il est la tête pensante de Blurry Lights qui nous offre depuis quelques années une musique magnifique quasi-instrumentale réalisée au piano, à la guitare et au violon. Skyforest est donc un mélange de Blurry Lights et d’Annokoth. L’auteur nous propose un Black Atmosphérique teinté de Post-Black et de Black Dépressif dans cet unique album sorti en Aout 2014.

Musicalement on atteint des sommets émotionnels comme je n’en ai jamais ressenti. Dès le premier titre on se retrouve propulsé dans le monde de Makarov. Il faut dire que le Russe n’est pas seul et a su s’entourer par exemple de Tim Yatras à la batterie et à la voix claire , Yatras étant un des membres du groupe Austere dont la réputation n’est plus à faire. On note aussi la présence d’EIja Risen qui a composé deux morceaux de l’album.

Le premier titre dépasse les 10 minutes et débute par une mini intro façon Blurry Lights mais on plonge vite dans le vif du sujet avec la voix torturée et pleine de rage de Makarov. Après quelques minutes le martèlement de la batterie se veut intense, comme une poussée pour permettre l’envol des sentiments et nous envoi directement sur une autre planète. Le chant façon dépressive pourrait nous dérouter et nous attrister mais il n’en est rien. Il ajoute même une dimension nouvelle à la puissance musicale du morceau. Pas loin de 10 minutes et pourtant aucun temps mort, aucune retombée sentimentale et c’est bien là tout le génie de ce titre.

Le second titre est un peu similaire au premier mise à part la présence du chant clair de Yatras qui apporte encore une fois une puissance supplémentaire et appuie au bon endroit pour faire exploser nos sentiments. Ce titre est simplement magique, globalement en thème avec la dépression et le mal-être mais nous fait sourire agréablement en nous piégeant dans une sorte de plénitude étrange.

« Nothing, Worthless » quand à lui est un titre beaucoup plus sauvage, plus rapide, plus incisif, qui martèle le crâne et le cœur sans pour autant faiblir un instant. La batterie est toujours là à hacher chaque partie des compositions toujours aussi belles. Elle  accompagne totalement la puissante voix torturée de Makarov.  Ce titre est peut-être le moins entrainant de l’album mais il reste prenant, puissant et totalement intéressant.

Le Quatrième titre nommé « Inexistence » est un vrai mystère pour moi. Je m’attendais à du pur black dépressif à la vue du nom et pourtant quelle surprise après l’intro ! L’inexistence se trouve bel et bien existante. Une composition encore une nouvelle fois tellement prenante qu’on ne voit pas les 8min30 passer. Le cerveau en reste d’ailleurs comme captivé par la voix du chanteur et la guitare languissante. La musique se fige et marque un temps d’arrêt en plein milieu du titre, comme pour reposer le corps et l’âme. Puis s’en suit une nouvelle poussée de puissance et de rage on pense ainsi au calme avant la tempête. Le jeu de batterie est dosé pour nous captiver d’avantage et nous emmener là où le compositeur le décide. Un peu comme un fil conducteur, comme un ECG à plat qui ne demande qu’à revivre, ce qui arrivera dans la dernière partie du morceau.

Certes la voix de Makarov et l’ambiance de l’album sont souvent identiques au fil des morceaux et pourtant le compositeur arrive à nous surprendre avec « Together In Death ». Tout d’abord par l’ajout de chant féminin accentuant la magie de l’envolée sentimentale que l’on ressent déjà depuis pas loin de 35 minutes. Ce chant féminin associé au chant clair masculin nous fait voyager un peu plus, comme si nous changions de dimension. L’opération semble être effectuée pour nous faire atterrir là où nous ne nous attendons pas à aller et bon sang quelle bouffée d’air frais ce titre.

L’album se conclut par une outro nommée « Ascension » mais qui pour moi est destinée à la redescente émotionnelle qui reste tout de fois difficile tant l’album nous a secoué.

Pour résumer Skyforest est à l’image de son créateur tout simplement génialissime. Pas loin de  47 minutes d’évasion, d’émotions qui ne faiblissent jamais sont au programme de cet album magnifique. Il suffit de se laisser emmener pour comprendre que ce groupe, cet homme lit dans nos pensées tout simplement. Vous pouvez à présent ouvrir les yeux…

Note : 18/20