Angel Vivaldi - Synapse
Chroniques
4 Janvier 2018
Depuis maintenant plus de 10 ans, le jeune virtuose Angel Vivaldi et son quartet continuent de nous proposer des albums de plus en plus intéressants conceptuellement et musicalement. On se souvient notamment de lui pour « Universal Language » (2011) où il reprend le concept des 4 saisons de son homonyme italien du XVIème siècle. Plus récemment, il a sortit « Away With Words » (2014) qui est comme son nom l’indique : écrit sans les mots et cela jusqu’aux titres des morceaux, dont les titres sont en écrits en braille.
Et voilà que le groupe sort un nouvel album, encore plus futuriste que les précédents d’un point de vue conceptuel. Dans « Synapse », Angel Vivaldi nous offre un voyage en musique à travers nos connexions neuronales, vectrices de nos émotions. 8 neurotransmetteurs + 1 synapse ont ici leur chanson attitrée.
Et voilà que le groupe sort un nouvel album, encore plus futuriste que les précédents d’un point de vue conceptuel. Dans « Synapse », Angel Vivaldi nous offre un voyage en musique à travers nos connexions neuronales, vectrices de nos émotions. 8 neurotransmetteurs + 1 synapse ont ici leur chanson attitrée.
On sait également que le guitariste a repeint et re-décoré son studio à 9 reprises afin de refléter le mieux possible les ambiances des 9 morceaux ! Mais cela n’est qu’un exemple des techniques qu’il a utilisées pour s’imprégner au mieux de son sujet.
Pour un album aussi conceptuel, il serait dommage de se limiter à un simple résumé de ses points forts et faibles. Chaque morceau étant un pilier qui vient soutenir l’édifice, j’ai jugé bon de les analyser individuellement en précisant le rôle des neurotransmetteurs ainsi que la couleur qui leur est associée.
1) Adrenalin
Rôle : Stress positif Couleur : Rouge
Ce premier morceau ne trahit vraiment pas son titre ; on pourrait le résumer en 2 mots: rapide et très énergique. Nous avions rarement vu un Angel aussi technique et il est agréable de voir que même à un tel niveau, le progrès est encore possible. Malgré cela, le morceau ne manque pas d’émotion grâce à ces mélodies de guitares mises en valeur par une batterie très dynamique. Très plaisant !
2) G.A.B.A.
Rôle : Contrôle de l’anxiété et de la surexcitation Couleur : Violet
Dès ce deuxième titre, Angel nous emmène dans un style beaucoup plus nuancé et exotique qui n’est pas sans rappeler le style de notre compatriote Stefan Forté par moments.
Le côté expérimental de ce morceau est également contrebalancé par des tappings et des leads efficaces. Original et intéressant.
3) Serotonin
Rôle : Bonheur / Désir sexuel Couleur : Vert
Probablement le morceau le plus positif de l’album. Un souffle d’air de bien-être qui met très bien en scène l’hormone du bonheur. Pas pour rien que l’on peut voir le virtuose danser dans son clip en compagnie de Nina Strauss. En plus d’être une femme radieuse, l’ex-fontwoman de The Iron Maidens (Tribute à Iron Maiden) est également une sérieuse shreddeuse et elle nous le montre dans un solo en question /réponse très bien cadencé.
4) Dopamine
Rôle : Plaisir/ Motivation / Curiosité Couleur : Jaune
Les riffs solides de ce morceau et ses leads efficaces justifient totalement son rôle de premier single. Un morceau ressourçant en énergie et très agréable qui encore une fois, ne trahit pas son titre. C’est là qu’Oli Herbert (All That Remains) entre en scène et vient exposer sa virtuosité au milieu de ce gratin de gratteux avec un solo dont lui seul semble avoir le secret.
Un morceau qui reste dans la tête et pas dans le mauvais sens !
5) Endorphin
Rôle : Contrer la douleur / Accroître le plaisir Couleur : Bleu
Endorphin nous ramène à un style plus basé sur des leads qui bien que mélodiques s’avèrent par moments un peu insistantes. On notera tout de même quelques bonnes surprises de la part de la batterie grâce à une bonne utilisation des cymbales et l’apparition de petits solos. Sympathique.
6) Oxytocin
Rôle : Attachement / Apaisement Couleur : Vert clair
On continue dans le style plus aérien initié par endorphin complété par une touche d’apaisement en référence à l’hormone en question. L’apparition du célèbre Gus G (Ozzy Osbourne, Firewind) est également synonyme d’un solo de qualité. Il est d’ailleurs agréable de voir quelqu’un d’un style plus « old school » venir poser sa marque sur cet album aux sonorités très modernes. Oxytocin se terminant sur une outro de toute beauté, passons à la suite :
7) Adenosin
Rôle : Energie / Lien entre les cellules Couleur : Bleu Turquoise
Adenosin continue sur cette légèreté avec plus de mélodies ambiantes. L’expression est ici donnée aux accords et aux fines mélodies plus qu’à la technique et le morceau trouve une certaine identité au milieu de ces différentes perles. Bien, mais les morceaux légers se succèdent un peu trop et perdent donc en pertinence.
8) Noradrenalin
Rôle : Stress / Excitation Couleur : Gris
L’avant-dernier morceau est en fait un très court prélude au prochain, un classique du metal progressif. Pas de distorsion ni de batterie ici, seulement quelques mélodies de guitare claire très appréciables et qui nous mettent en condition pour ce qui nous attend.
9) Synapse
Autant dans son concept que dans sa musicalité, ce titre est celui qui unie tout. Les synapses sont les interfaces vers lesquelles convergent les différents neurotransmetteurs présentés plus tôt dans l’album. Et effectivement, nous avons l’impression de retourner à la source. Les différentes ambiances sonores des morceaux présentés peuvent toutes être retrouvées dans ce chef d’œuvre musical. Tout y est : technique, mélodie, émotion, énergie. Ce dernier titre est particulièrement représentatif de la versatilité d’Angel Vivaldi qui prouve une fois encore que le groupe est capable de sortir des codes sans dénaturer la musique.
Une prouesse.
« Synapse » est un album extrêmement versatile et bien conçu qui modernise une fois encore le style d’Angel Vivaldi. Les émotions promises par les titres des morceaux sont plus que perceptibles et le voyage musical attendu s’avère enrichissant. Au milieu de l’album, on ressent tout de même un certain manque d’énergie par un enchainement trop important de morceaux plus ambiants qui auraient gagné en pertinence au milieu d’un morceau puissant supplémentaire.
Il n’empêche que « Synapse » est un album dont on se souviendra pour son audace et sa fraicheur. On notera aussi que les sons électroniques sont de plus en plus présents au fil des albums et apportent une réelle plus-value à la musique.
Tout cela a de quoi nous rendre curieux sur le concept du prochain album. Même si le frontman est d’ordinaire très productif, espérons ne pas avoir à l’attendre trop longtemps non plus !
En tous cas, celui-ci mérite un beau 16/20 !