Cannibal Grandpa - "Septum Signa Inferno"

Cannibal Grandpa - "Septum Signa Inferno"

Chroniques 22 Septembre 2017

On sait la scène deathcore européenne pleine de trésors cachés, cette même scène qui a su mettre au devant de la scène internationale des groupes tels que Betraying The Martyrs ou récemment She Must Burn, bien que répartie de manière épars et inégale.

Aujourd’hui, c’est au tour de l’Espagne de se découvrir un nouveau visage, jeune, dynamique et d’une énergie débordante, presque enivrante, sous les traits de Cannibal Grandpa. Forts d’une réputation à l’échelle continentale, Cannibal Grandpa n’en était pas à son coup d’essai: « Feed Your Food », leur premier opus, paru en 2015, comptabilisait déjà plus de 60 000 vues sur Spotify, que le quintet espagnol aura su défendre lors de tournées européennes et autre festivals.

Ce nouvel album, baptisé « Septum Signa Inferno », est une fresque de sonorités sombres et véloces, sur un fond tantôt orchestral, tantôt black metal. La batterie y est très technique, le frontman fait étalage de son excellente portée vocale, le tout sur une production qui n’a rien à envier à celles des grands groupes de la scène actuelle.

D’entrée de jeu, le groupe offre une irruption fracassante dans leur univers musical. En effet, « Kingdom Under Your Feet » n’est aucunement le genre d’entrée en matière où la pression monte: non, elle vous frappe à poings fermés dans le nez avec une violence presque malsaine. Et pour ce faire, le titre comporte en featuring le vocaliste du célèbre groupe Here Comes The Kraken, Jose Manuel. Amateurs de breaks chirurgicaux et orchestres malsains, vous y trouverez votre compte.

 Ce n’est non sans rappeler l’héritage d’AngelMaker que Cannibal Grandpa propose des titres tels que « Drown In Silver » ou « Genesis », démontrant des phases orientées deathcore moderne (voir slam) suivies de passages presque black metal, abusant de blasts et de claviers. La formation espagnole ira même se permettre un second - et pas le dernier - featuring sur « Mandiga », avec nul autre que Rok Rupnik, vocaliste du groupe émergent Within Destruction.

 Mais n’ayez crainte! des titres comme « Cerberus » ou « The Empire Of The Snake » raviront les détracteurs de phases « Slam », en offrant un visage bien plus «  scandinave » que leurs comparses, tandis que les amateurs de mélodie en auront pour leurs oreilles sur des titres tels que « The Crown ».

 Nous voici déjà à la fin de l’écoute de l’album, se concluant sur « Septum Signa Inferno ».

Là aussi, Cannibal Grandpa joue de ses relations dans la scène pour s’offrir un featuring avec l’un des plus célèbres vocalistes de deathcore / slam, Luke Griffin (ex-Acrania).

Ce titre, si les mots suffisaient à le qualifier, est une excellente dépiction de ce que le blackened deathcore et l’orchestral ont à offrir. Blast beats, guitares lead malsaines insistantes, et orchestrations non sans rappeler les premiers titres de Make Them Suffer.

 

En définitive, « Septum Signa Inferno » est un album phare de 2017, associant les meilleurs attraits de la musique « core » actuelle avec une habileté déconcertante. Cannibal Grandpa vient de faire ses preuves et nous prouve qu’un grand avenir les attend.

 

17.5/20