No Limited Spiral - Into The Marinesnow

No Limited Spiral - Into The Marinesnow

Chroniques 26 Août 2017

On ne compte plus le nombre de groupes de melodeath en provenance du Japon. La scène est foisonnante et les albums de qualité se multiplient ! Citons en pagaille Nameless One, MergingMoon, les excellents Veiled In Scarlet (avec les ex membres de Serpent), Serenity In Murder, Galmet, ainsi que tous les groupes de « doujin/touhou » metal Thousand Eyes, Thousand Leaves, Eternal Excaliver et deux autres qui ont sorti des albums récemment : Zemeth et Gyze, ces derniers étant particulièrement bons grâce à leurs influences néo-classique. Ces influences que l'on retrouve diluées un peu partout au Japon dans le power par exemple. D'ailleurs, il est difficile de classer ces groupes dans le melodeath tel qu'on le qualifie en Europe, avec de jolies envolées, des passages calmes etc... Les Japonais le mixe à la fois avec du power, du néoclassique (évidemment) et avec du metalcore voire de l'électro (le doujin metal se rapprochant un peu du nintendocore par moment, ou de l'electro metal comme Blood Stain Child).


Mais on n’est pas là pour parler du metal Japonais même si c'est très intéressant ! Non, aujourd'hui on présente le second opus de No Limited Spiral, « Into The Marinesnow », qui signifie « dans la neige marine » et qui est en fait des détritus marins (animaux en décomposition, excréments etc...) se trouvant dans les abysses. Bref c'est magnifique, ça donne le ton... Allez, un indice : ça va être triste.

L'artwork fait référence aux abysses ou du moins aux profondeurs aquatiques.

Par contre, musicalement, malgré des passages plutôt étouffants, on n’a rien qui évoque le fond de l'océan. C'est même plutôt l'inverse. Comme il est fréquent dans le genre, les morceaux sont pleins d'envolées majestueuses. Ces envolées sont soutenues par quelques légères nappes de clavier mais ce qui sublime un peu le tout, c'est bien sûr les soli ! C'est pour eux qu'on écoute du melodeath Japonais ! Là encore, c'est aigu, c'est beau, c'est impressionnant, on se laisse subjuguer par les mélodies. Ce sont de vrais virtuoses les Japonais ! Certains groupes font un peu l'impasse sur le chant tant il est secondaire dans ce genre musical. Gyze, par exemple, le sous-mixe, ne laissant qu'au premier plan les riffs de guitare. Même si on peut pardonner les chants pas toujours top dans ce genre de groupes tant que les jolies mélodies sont là, No Limited Spiral laisse une place de choix à la voix. Qui va se révéler un peu monotone, dans le sens où ce n'est qu'une succession d'hurlements éraillés. Mais c'est fichtrement efficace ! Disons que ça donne un peu le rythme et que ça permet d'apprécier les passages instrumentaux. Au niveau de la prod, pas de prise de risque, elle est propre sans être trop lisse, mais j'aurais bien aimé avoir des breaks un peu plus marqués (sans pour autant tomber dans le metalcore).

Sinon, je n'ai pas spécialement de pistes à conseiller, c'est le genre d'album pas très long qui s'apprécie d'une traite, et, contrairement à Gyze, les soli sont moins « entêtant », on a moins l'impression de devenir fou. Bon il ne faut pas oublier que la musique de No Limited Spiral est triste. Il suffit d'écouter la sublime « Clockwork Serenade », c'est de la douce mélancolie.


Pour conclure, c'est un super album qui ravira les amateurs de ce style de melodeath. Sans innover dans le genre, No Limited Spiral ne fait aucune fausse note avec ce « Into The Marinesnow ». On notera l'absence de cover de Beethoven ou d'un autre compositeur « classique », Gyze nous a offert un (énième) remix de « Moonlight Sonata », mais c'est toujours plaisant à écouter.