
Black Foxxes - The Haar
Chroniques
17 Mars 2025
Black Foxxes - The Haar ou quand l’attente est récompensée !
Le trio anglais a sorti le 7 mars dernier son nouvel album nommé The Haar.
Après le succès de son financement participatif en 2023, une tournée en 2024, l’annonce d’un contrat avec un label la même année ; l’album est enfin là !
Et on peut dire sans broncher que l’attente en valait la peine. Le groupe est même en pleine tournée européenne pour le défendre !
L’album se compose de la manière suivante :
- I Can't Be Left Alone With It
- Ha Ha Ha
- Where Have You Been
- Carsaig
- Bitcrusher
- Turn Out The Lights
- Clean Mind (6 Months)
- Shakey
- Darker Than Light
- In The Image Of Perfection
Quasiment deux ans d’attente pour dix titres, soit environ une heure de musique ; bref, le groupe a su être encore plus généreux que la dernière fois !
Comme pour son précédent album, le trio nous surprend à nouveau par une toute autre direction artistique. Si l’album éponyme nous avait présenté une facette plus expérimentale pour délaisser son côté Emo passé, The Haar semble adopter un tournant plus orienté Post-Rock ou musique atmosphérique.
Que les personnes habituées à la musique du combo se rassurent : nous avons toujours de la musique triste pour des personnes tristes.
Il est tout de même surprenant de voir que toute la dimension massive ou électro-pop du précédent album s’est transformée en quelque chose de plus aérien.
Seul le titre “Ha Ha Ha” paraît être un souvenir du précédent album, avec son côté plus dynamique ainsi qu’avec le timbre tant reconnaissable de Mark Holley sur les chansons Emo Rock.
Ainsi, à part cette exception, The Haar se voudra musicalement plus tranquille. Libre à nous de savourer davantage les expérimentations du groupe qui partent dans un mélange fascinant de musique planante, atmosphérique, tantôt orchestrale ; vive le mix piano et violons !
En effet, depuis la sortie de l’album éponyme en 2020, le groupe semble s’être approprié les codes du Post-Rock pour nous délivrer des morceaux tout bonnement envoûtants avec des crescendos incroyables à l’image de “Where Have You Been” où les guitares saturées viennent littéralement nous arracher de notre rêverie mélancolique.
Pour les personnes habituées au ton des derniers concerts du trio, le morceau “Clean Mind (6 months)” leur rappellera sans hésiter les moments d’improvisations avec saxophone que le groupe affectionne particulièrement. On n’est pas non plus sur du Free-Jazz ou de la musique Avant-Gardiste rassurez-vous, mais la petite touche expérimentale apporte un aspect très rafraîchissant au morceau.
En plus, que penser du dernier morceau ?! “In the Image of Perfection” est ensorcelant. Entre le piano, la voix lointaine de Mark, l’arrivée du violon… Tout est construit pour nous proposer une apogée du concept même de l’album. Il n’aurait manqué plus que le saxophone pour qu’il fasse démonstration totale. On a même le droit à quelques répétitions des mots “I Am” comme sur le titre “I Am” de l’album précédent.
Chose amusante, il se conclut par la sortie de l’eau, certainement du chanteur, avec quelques éclats de rires. Comme quoi, même dans les albums mélancoliques, il y a une belle part de lumière.
Pour tout vous dire, avec le style musical du précédent album et son impact sur moi, je m’attendais à un album incroyable, encore plus massif et expérimental.
Néanmoins, il semblerait que le groupe ait pris mes attentes complètement à contrepied avec certainement l’album le plus paisible de leur discographie. Certes, il est tout aussi expérimental que le précédent, mais à un tout autre niveau. La recherche dans la construction des mélodies ou dans les sons de guitare, ou même du saxophone, nous surprend à chaque écoute.
On est loin d’être décontenancé par les expérimentations tellement elles paraissent naturelles au sein des morceaux et magnifient chaque mélodie.
The Haar fut quand même pour moi dur à appréhender à cause de mes propres a priori et attentes, mais il se révéla d’autant plus beau une fois que je l’ai accepté comme il était : un album sublime que j’attendais depuis deux ans.
Si jamais vous cherchiez un nouveau prétendant sérieux dans le monde du Post-Rock, je crois que Black Foxxes vient doucement de s’y installer. Comme s’il y avait une connivence entre les scènes Emo et Post-Rock, et que c’était un rassemblement de gens tristes aimant la beauté…
A propos de Gauvain
Jadis chroniqueur acharné, Gauvain préfère dorénavant occuper son temps libre à l'animation de lives hebdomadaires sur notre chaîne Twitch à la découverte de groupes intéressants. La légende raconte qu'on y passerait jamais de Metal... Il n'est cependant pas rare de le voir publier quelques articles à l'année quand l'envie lui prend.