Pothamus - Abur

Pothamus - Abur ou un voyage mouvementé

Pothamus est un trio belge officiant dans le Post-Metal avec ce qu’il peut allier de plus planant, mais aussi de plus agressif. Ce combo formé en 2013 se compose du batteur Mattias M. Van Hulle, du bassiste Michael Lombarts et du guitariste chanteur Sam Coussens.

Le groupe ayant pu faire forte impression lors de son passage estival au Motocultor Festival 2024, il était hors de question pour nous de ne pas parler de leur nouvel album Abur ! Abur est le deuxième album du groupe, mais le premier à sortir des écuries du label Pelagic Records. Et on peut dire qu’il initie une très belle série de sorties étiquetées “post” dans les prochains mois.

Donc restez attentifs et attentives aux prochaines sorties de ce label, car mon petit doigt me dit que les meilleurs albums de 2025 en feront partie !

Abur se décompose comme suit :

• Zhikarta
• Ravus
• De-varium
• Savartuum Avar
• Ykavus
• Abur

C’est donc avec la tête pleine des souvenirs de cet été que j’ai pu commencer à découvrir cet album et le hasard faisant bien les choses, c’était peu de temps avant la tournée d’Alcest. On peut donc dire que j’étais dans les meilleures conditions pour découvrir ce disque.

Il est vrai qu’on ne dirait pas comme ça, mais il y a un peu de Neige qui se cache dans Pothamus, notamment sur certains passages chantés, qu’ils soient faits de façon éthérée ou non, mais aussi sur quelques mélodies comme sur le titre Ravus par exemple.

Pourtant Pothamus est loin d’être un groupe de Post-Black, mais ses petites touches disséminées ici et là sont plutôt rafraîchissantes. Ce n’est pas non plus un projet de Post-Metal comme les autres puisqu’il arrive à apporter une bonne part de mysticisme dans ses chansons avec ces mélodies très lancinantes et des instruments singuliers comme la shruti-box. On se laisse en effet très vite envoûter par les mélodies récurrentes tantôt aériennes tantôt fracassantes.

Les chansons sont, pour ainsi dire, construites pour nous charmer et nous faire partir dans un état second. On peut presque dire que certains passages peuvent nous hypnotiser.

Je ne sais pas si c’est un biais que j’ai pu garder de leur prestation scénique où j’étais en transe tout du long, mais Abur en garde le même pouvoir.

Les 45 minutes passent à vive allure tellement que l’on est absorbé et curieux de voir où l’on sera transporté dans le morceau suivant. Serait-ce un morceau contemplatif comme Ykavus ? Ou bien un fleuve tumultueux à l’image de Savartuum Avur ?

Bref, de quoi ajouter un peu de piquant à notre voyage …

Il est aussi amusant de voir que la plus belle surprise que nous réserve cet album est cette apothéose avec le morceau éponyme de 15 minutes. Un très bel exemple de l'ingéniosité qu’à le trio pour nous faire vibrer, dans tous les sens du terme. Un titre se décomposant en deux actes, qui arrive à nous faire ressentir de la tension, de la légèreté avec une construction de plus en plus intense. Bref une splendide conclusion !

Pour conclure, Abur est extrêmement bien produit ! On discerne aisément tous les instruments ainsi que les différentes mélodies entremêlées. Ce qui rend l’immersion dans ce voyage encore plus dantesque.

J’aurai bien été tenté de parler des paroles des différentes chansons, mais il s’avère que le dossier presse ne contient pas les paroles et que mes piètres connaissances linguistiques ne me permettent pas de comprendre la langue utilisée par le combo. J’ai particulièrement hâte de recevoir mon vinyle pour espérer les y trouver.

Malgré tout, Abur est un excellent album et je ne serais pas surpris qu’il soit à la fin de l’année très bien placé dans mon top. Toutefois, quelques mastodontes arrivent tout bientôt et l’année est loin d’être finie.

En tout cas, je vous conseille vivement d’être à l'affût de leur tournée, car Pothamus est définitivement une expérience à vivre.