Interview - L.O.E. - Last of Eden (Post in Paris 2024)

Interview - L.O.E. - Last of Eden (Post in Paris 2024)

Interviews - Vidéos 13 Juin 2024

Photo en miniature par Danny Payne Photography
https://www.dannypayne.co/

Bonjour à toutes et à tous,

Aujourd'hui, interview écrite avec les anglais de L.O.E. - Last of Eden, groupe de Post-Rock venant de Halifax ! Cette interview a été au départ filmée pendant le festival Post in Paris, mais à cause de soucis de qualité sonore, je vous la retranscris à l'écrit ici-même en français.
Vous trouverez la version anglaise plus bas / The English veersion can be foudn below.

Un grand merci à Tiffany, l'organisatrice du festival, et à Josh, Dom et aux deux Ben pour le temps qu'ils m'ont accordé.

Avant tout, voici un lien pour écouter leur musique :

Et les voici aussi un extrait sur Bandcamp si vous préférez :

Hakim : Merci d’être là !

Josh Gardziel, guitariste : Merci de nous accueillir.

Hakim : C’est la première fois que vous jouez en dehors du Royaume-Uni, c’est quelque chose. C’était comment ? Au moment où nous réalisons cette interview, vous avez tout juste terminé votre set, vous pouvez donc nous en dire un peu plus.

Josh : Ce n’était pas rien, en effet. Lorsqu’on a lancé le groupe, on n’avait aucune idée d’où ça nous mènerait, jusqu’où nous pourrions aller, mais on a toujours voulu aller en Europe, donc pour nous c’est très important d’être là. C’est dingue d’être enfin de l’autre côté de la Manche. Le voyage était terrible, on est partis à 6 heures du matin du Nord de l’Angleterre, on imaginait arriver en douze heures, mais 18, 20 heures plus tard on n’était pas encore arrivés, on s’est faits arrêter à tous les postes frontières imaginables, on a reçu une amende pour des trucs qu’on avait emmenés avec nous…

Ben Hirst, batteur : La faute au Brexit…

Josh : Oui, on a vécu les conséquences du Brexit en direct.

Hakim : Mais vous êtes arrivés !

Josh : Oui ! C’est la première fois qu’on vient à Paris et c’est absolument fantastique, le public était génial, tout leur énergie nous a montré que ça valait le coup.

Hakim : Et maintenant que vous êtes enfin sur le continent, est-ce que vous avez eu d’autres opportunités, ou sinon, d’autres endroits ou festivals où vous aimeriez jouer ?

Josh : Il y en a plein. On y va tranquille pour le moment. Il se passe pas mal de choses au sein du groupe, alors on ne peut pas en faire autant qu’on le souhaiterait, mais pour ce qui est des festivals, le Dunk! Festival en fait partie, et il y a aussi un super festival à Copenhague où on aimerait aller. Il y en a trop pour mentionner tout le monde.

Ben H : Il y a aussi le Supersonic Festival près de chez nous (à Birmingham)

Hakim : Il se trouve que vous avez sorti votre premier album l’année dernière, qui s’intitule The World and Everything in It, dont j’aimerais parler un peu. Premièrement, le titre lui-même est quelque chose d’imposant, le monde entier… J’ai l’impression que dès la première piste, « People Like People Like Them », vous laissez entendre un message au sujet du monde, et à quel point ce dernier peut être oppressant. Pourriez-vous nous en dire plus ?

Josh : Je ne crois pas que nous avons nécessairement l’intention d’avoir une position politique avec la musique que nous écrivons ou les discours qui vont avec, mais plus d’une réflexion autour du monde, de la société tels que nous les percevons. Les discours qu’on a utilisés ont tous un sens plus large mais ils ont également un sens bien spécifique pour nous et je pense que beaucoup de ces choses parlent de… (pause)

Ben Walsh, Bassiste : Les difficultés que nous avons rencontrées pendant qu’on travaillait sur l’album et ce qui se passait dans nos vies. En tout cas c’est le cas pour moi, je crois.

Ben H : La musique en elle-même, où « le monde et tout ce qu’il y a dedans », a été faite en pensant à ce que l’on ressent, à ce que nos vies nous évoquent.

Josh : Les discours que l’on a utilisés abordent des sujets bien différents, c’est donc assez dur de dire que les chansons ont un sens unifié, elle expriment un spectre de tout un tas de choses, d’où le titre The World and Everything in It. Le monde tel qu’on le voit, qu’on le vit et avec un peu de chance comme les autres le vivent aussi.

Hakim : Une chose que je trouve intéressante dans votre musique est que, si le Post-Rock est bien souvent un genre musical instrumental, le vôtre est instrumental et en même temps pas tant que ça. Tu en parlais plus tôt, mais il y a pas mal de mots samplés par-dessus la musique, pas du chant, mais des mots, des discours. Ma question tourne donc autour de l’importance des mots, sachant que vous jouez de la musique instrumentale au départ. Vous avez fait l’effort de faire entendre des voix, et pas n’importe lesquelles : je n’ai pas toutes les références, mais il y a pas mal de célébrités, de John Lennon à Kennedy.

Josh : Je pense que le Post-Rock est souvent par nature instrumental, et l’inclusion de ces textes n’a rien de nouveau, d’autres groupes l’ont fait avant, mais personnellement j’ai un goût certain pour ces groupes-là, j’aime bien le fait qu’on puisse quand même avoir un genre de voix physique pour toucher le public à propos de choses qui sont importantes pour nous, des choses que l’on veut partager. On peut faire ça avec de la musique, et ça a du sens, même avec des extraits de discours qui peuvent être sujets à de nombreuses interprétations, un discours peut être suffisamment ambigu pour que certaines personnes l’interprètent de telle manière et d’autre de telle autre manière. J’ai toujours bien aimé ça.

Ben W : Je pense que quand on s’est lancés dans l’écriture de notre musique, on ne savait pas trop à quoi s’attendre, l’idée était surtout de jouer des riffs cools et ça a juste évolué dans ce sens.

Ben H : Oui, on joue de la musique et on verra bien ce qui va se passer.

Josh : Au départ on écrit de la musique qu’on aime et on espère que ce qui transparaît, c’est qu’on aime vraiment écrire et jouer ensemble. On a regardé l’intérêt porté à notre album à sa sortie, là aujourd’hui on est à Paris, mais en soi, tout ce qu’on fait c’est ce qu’on aime, ce qui me semble être la bonne approche.

Hakim : A propos des sujets que vous abordez : je n’ai pu m’empêcher de remarquer que sur Bandcamp, vous avez écrit des descriptions pour chaque morceau, afin de dire au public de quoi il est question. Comme vous l’avez dit plus tôt, chaque chanson a un sens différent, un sujet différent, mais j’ai tout de même remarqué que plusieurs titres traitaient de santé mentale. Personnellement, je crois que la musique est un excellent outil pour naviguer au travers de tels problèmes. Qu’en pensez-vous, du rôle de la musique, et de la vôtre, dans tout ça, pour vous, pour les autres ?

Ben W : J’ai toujours pensé que la musique, les émotions et l’esprit étaient connectés. J’ai écrit mon mémoire sur la relation entre musique et émotions. Les gens écoutent de la musique en fonction de leur état d’esprit. Qu’ils soient tristes, heureux, enjoués, les gens vont aller certaines musiques et des souvenirs particuliers qu’ils ont eu au cours de leur vie. Lorsqu’on écrit des morceaux, on pense à la où nous sommes à ce moment précis. Quand on écrit « People Like People Like Them », on était au milieu du Covid et je pense que l’on se battait tous un peu avec des soucis de santé mentale.

Ben H : Pour moi, la musique a toujours été au sein d’un processus évolutif, j’ai toujours eu de la musique autour de moi, de la musique qui fait écho aux instincts les plus primaires comme à des moments très différents, et comment on évolue en tant que personne, ce qu’on est aujourd’hui, jusqu’à notre prochain état de conscience ; ça montre comment on se transforme.

Dom Marshall, Guitariste : Emotionnellement, c’est une influence exceptionnelle, personnellement ce que j’écoute correspond à des chapitres de ma vie. Je prends un morceau, ou un album, et je me dis que je l’écoutais à tel moment de ma vie, il y a une association très distincte entre cette période et cette musique qui évoquent des souvenirs, et nous renvoient à cette époque à nouveau. Cela a des propriétés bénéfiques, dans le sens ou ça ramène à un certain état d’esprit.

Ben H : Et à My Chemical Romance ici et là (rires).

Hakim : C’est très bien de revenir à des choses de notre adolescence (tout le monde est d’accord). Je pense faire quelque chose de similaire à tout ça. Souvent, j’aime à dire que je pourrais découper ma vie et écrire mon autobiographie seulement en chansons.

Ben W : La bande-son de ta vie.

Hakim : Tout à fait, c’est un exercice marrant.

Ben W : Totalement !

Dom : Tu sais, avec des applications comme Spotify et Apple Music ; avant j’achetais des CDs et maintenant j’ajoute juste des morceaux sur ces apps petit à petit et on peut observer chronologiquement quand on a ajouté quoi, c’est intéressant de regarder et de se dire : « Oh, je me souviens avoir écouté ça à tel moment, tel endroit », c’est vraiment cool.

Hakim : Et maintenant, une question à propos du nom du groupe. Vous vous présentez en tant que L.O.E, acronyme de Last of Eden. Ce n’est pas tant une question sur le sens du nom (ou peut-être un peu), mais à propos de s’il est question de la fin de quelque chose, ou du début de quelque chose de nouveau. Je pense à l’Eden dans la tradition biblique qui est ce jardin où tout aurait commencé. Si on se trouve à la fin de ça, c’est donc « la fin de l’Eden », mais est-ce aussi à propos de ce qui vient ensuite ?

Josh : Les deux, je pense, en toute honnêteté. Je pense que pour nous, ça représente ce dernier petit espoir. Nous sommes passés par de nombreux problèmes, de santé mentale comme physique, beaucoup de ce qu’on fait parle de là où on était quand a trouvé ce nom. Je pense qu’il symbolise les deux, c’est ce dernier espoir auquel on s’accroche, et l’éventualité de ce qui viendra après et ce en quoi on croit pour la suite, donc je pense que le nom représente les deux.

Hakim : J’ai l’impression que c’est un genre de métaphore sur l’état de la planète, d’un point de vue plus écologique. Ça fait également partie des sujets que vous abordez en chanson. La planète sur laquelle nous vivons, aussi belle soit-elle est foute en l’air par nous-mêmes, et le futur pourrait ne pas être si bien.

Ben H : Mais ça ne veut pas forcément dire que c’est la fin.

Dom : Il y a une part de ça. Une partie du concept tournait autour de l’écologie. Cela peut être perçu de plein de façons, mais il y a des connotations qui traitent du changement climatique, de l’idée de point de non-retour et de comment on vit ce changement, donc c’est quelque chose qui est en effet présent.

Josh : Un des morceaux qu’on a joués ce soir, qui n’est pas encore officiellement sorti (il sera sur le deuxième album), parle justement de sujets plus durs sur le changement climatique.

Ben W : On ne veut pas être un groupe qui dit aux gens ce qu’ils doivent faire ou comment ils doivent être, mais on en parle un peu au final.

Hakim : Ce sont néanmoins des choses qui sont importantes pour vous.

Tout le monde : Complètement.

Hakim : Le gens feront ce qu’ils veulent de cette information, mais au moins elle est là, vous avez laissé passer ce message. Tu en parlais il y a un instant, vous avez en effet joué quelques nouveaux morceaux aujourd’hui. Puis-je demander si on a le droit de savoir quand ce nouvel album pourrait sortir ?

Ben W : On bosse dessus. On aimerait pouvoir le sortir à la fin de l’année, mais c’est vrai qu’il y a eu quelques accrocs.

Josh : En vrai on retourne en studio en juin. La moitié de l’album est déjà enregistrée, mais il reste encore des trucs à finir. On pense qu’il est plein de bonnes nouvelles idées, on croise les doigts pour le sortir à la fin de l’année, sinon début 2025.

Dom : C’est fun de jouer ces chansons.

Josh : Et on doit remercier toutes les personnes qui ont rempli la salle, c’était incroyable pour nous !

Hakim : Et autant le dire, si vous avez manqué ça, c’est bien dommage ! Justement, puisque l’on parle de nouveauté, j’ai le sentiment qu’on vit une excellente période pour le Post-Rock, entre les nouveaux groupes comme vous , et je pense aussi à vos compatriotes Din of Celestial Birds.

Josh : Un groupe fantastique !

Hakim : On a de supers nouveaux groupes en France aussi, comme Bruit, et je pense également à tous les plus vieux groupes comme Nordic Giants, Mono ou Russian Circles qui sortent toujours d’excellents albums. Vous en pensez quoi ?

Josh : Avec tous ces nouvau groupes, on a album après album après album, ça va très vite. Din of Celestial Birds on sorti leur nouvel album qui est absolument fantastique, et ils ont retourné la scène ; il y a un nouvel album d’hubris. aussi (Post-Rock suisse), et au Royaume-Uni on a une nouvelle scène unie, une belle communauté, que ce soit les groupes ou le public et c’est excitant de faire partie de tout ça. Je sais bien que le Post-Rock n’a rien de nouveau, mais il y a pas mal de nouveaux groupes qui poussent le genre au-delà de ses limites et le font évoluer dans de multiples directions, ce qui, à mon sens, ne peut qu’être une bonne chose.

Dom : Aux concerts, on croise toujours les mêmes personnes, c’est vraiment une super communauté. Il n’y a pas de Post-Rock sur les grosses chaînes de radio du Royaume-Uni, c’est un genre auquel les gens sont dévoués. Tous les groupes que Josh a mentionnés sont des gens très sympathiques, ça se voit, et c’est très positif.

Hakim : Merci encore d’avoir pris le temps de discuter avec moi. Est-ce que, pour finir, vous voudriez dire une dernière petite chose aux personnes qui liront ceci ?

Tout le monde : Merci !

Josh : Je pense que pour notre première fois à Paris, c’était vraiment génial, une expérience formidable, une journée fantastique, on va faire en sorte de revenir.

Hakim : Merci encore, et profitez-bien du reste du festival !

Si vous le souhaitez, vous pouvez aussi regarder la petite vidéo récapitulative de l'interview ici :

Et voici maintenant la version anglaise originale, pour celles et ceux que ça intéresserait.

Hello everyone, last May we’ve been in Paris for the Post in Paris Festival, a festival of Post-Rock where we come every year, and that day I sat down with the lovely guys from L.O.E. – Last Of Eden, from Halifax, UK, to have a chat about their music and more.

Hakim: Thank you for being here!

Josh Gardziel, Guitars: Thank you for having us.

Hakim: This is you first time out of the UK, this is quite an event. How was it? At the moment of this interview, you have just finished playing your set at the festival so you can tell us more about what you felt.

Josh: It’s been an experience, definitely. Since we started this band we didn’t know how well things would go, how far we could take it but we always wanted to make it to Europe, it’s always been a goal of ours. So this is quite significant for us. It feels exciting to finally make it across the channel. The journey was terrific, we set out at 6 am in the morning from the North of England, we kinda worked out it would take us about 12 hours, 18, 20 hours later we still hadn’t made it, we got stopped at every border control, every check possible, we got fined for some things we had brought with us.

Ben Hirst, Drummer: Brexit was bad, Brexit was bad…

Josh: We got full Brexit experience.

Hakim: But you made it here!

Josh: Yes! First time in Paris and it’s been absolutely fantastic, the crowd was absolutely fantastic, they all made it worthwhile, that energy.

Hakim: And now that you’re finally on the mainland, have you had other opportunities, and if not, other places, festivals you’d like to play?

Josh: There’s lots. We’re taking things steady at the moment. There’s lots of things going on with the band, we can’t do as much as we’d like to, but as for which festivals we’d like to play, Dunk! Festival is up there, and then Copenhagen has a beautiful festival we’d like to do, there’s so much to mention.

Ben H: Supersonic down the road (Festival in Birmingham)

Hakim: It just so happens that you released your first full-length album last year, which is called The World and Everything in It; I’d like to talk a bit about that one. First, the title itself is something heavy, I mean, the whole world… I’m feeling that the first track, which is “People Like People Like Them” is, right from the start, a statement about how overwhelming this world can be. Would you like to tell us more?

Josh: I think we never set out to have, necessarily, a political stance with the music we write and the speeches that go with it, more a reflection of the world and society the way we see it. The speeches that we’ve used, they have a wider meaning but they have significance to us and I think a lot of it is centered around…

Ben Walsh, Bassist: The difficulties that we’ve had with writing the album and things that go on in life, at least I think for me.

Ben H: The music itself being “The World and Everything in It” was done with the idea of how it feels, how we feel about life.

Josh: The speeches that we’ve used span a wide variety of different subjects, so it’s kinda hard to say that every song has this unified meaning, they encapsulate this spectrum of everything, hence “The World and Everything in It”, the way that we see it, that we experience it, and hopefully the way that other people experience it as well.

Hakim: One thing that I find interesting in your music, as it often is the case with Post-Rock, which is often instrumental music, your music in instrumental but at the same time we could say it isn’t. There are quite a few words in it which are sampled and layered above the music which are not meant to be singing, but just as words. So my question is about the importance of words even though you play instrumental music, you made an effort to have people talking there, and you don’t have anybody, I don’t have all the references, but there’s quite a few famous people ranging from John Lennon to Kennedy.

Josh: I think Post-Rock is often by nature instrumental and these speeches are nothing new, others have done it before, but for me personally I lean towards those bands within Post-Rock, I like that and I like the fact that we still have a physical kind of voice to get through to people things that are important to us, things that we wanna share and are of significance to us. We can do that with music, it means a lot, even with the speeches that are open for interpretation, you know, because a speech can be ambiguous enough that people can interpret that in a way that means something to them and to somebody else it can mean something different. I’ve always kind of enjoyed that.

Ben W: I think when we set out to write music we didn’t know what to expect, let’s write cool riffs and it just evolved like that.

Ben H: Let’s play music and see what happens.

Josh: First and foremost we write music we enjoy and hopefully what translates is that, fundamentally we enjoy writing music together, we enjoy playing together, we’ve been looking at the reception for the album, we’re today in Paris, but at the core of it, we’ve been doing what we love, and that’s the right kind of approach.

Hakim: About the things you end up talking about: I couldn’t help but notice that on Bandcamp, you’ve written a description for every song that tells the audience more on what it is about. As you said earlier, all songs have different meanings, different topics, but I did notice that there’s a fair number of those that deal with mental health. I personally believe that music is a great tool to live through such troubles. What do you think about that, what do you think could be the role of music, and your music, since it’s something you end up talking about, for yourselves, for others, what would you say?

Ben W: I’ve always thought that music, and emotions, and the mind have always been tied. I did my dissertation on music and emotions. People listen to music according to different states of mind. If you’re sad, happy, excited, people can get to different music and memories that they’ve had in life. When we’ve written tracks, we think about where we’ve been. When we wrote “People Like People Like Them”, we were in the midst of Covid and I think everyone was struggling a bit with mental health.

Ben H: Music for me has always been an evolution, there’s always been music around, there’s music that goes from your basic instincts to different times and how you evolve and are today and up to the next state of being, it shows how you transform yourself.

Dom Marshall, Guitarist: It’s incredibly influential emotionally, personally what I listen to are chapters in my life. A piece of music, or an album: I was listening to it at that time, there’s a very distinct association between that period and that music that evokes memories, makes you feel in that time and place again. It has healing properties, like it brings you to a certain state of mind.

Ben H: And go back to My Chemical Romance every now and again (laughs)

Hakim: It’s fine going back to the things you liked as a teenager (everyone agrees). I think I do something similar to what you do. Often, I like to say that I could cut up my life and write a biography just made of songs.

Ben W: A soundtrack to your life.

Hakim: Yeah, it’s a fun exercise.

Ben W: Absolutely!

Dom: You know with things like Spotify and Apple Music since they’ve come around. I used to buy CDs and now I just add songs there bit by bit and you can see chronologically when you added things, it’s really interesting looking back and checking like “Oh, I remember listening to that in that in this place”, it’s really good stuff.

Hakim: Now a question about the name of the band. You portray yourselves as L.O.E., as an acronym for Last of Eden, it’s not really a question about the meaning of the band’s name (or maybe a bit). Is it about the end of something or the beginning of something new, or maybe both, as in when you think of Eden in Biblical lore as this garden where everything started. If we’re at the end of that, it’s the “Last of Eden”, but is it also about what comes next?

Josh: I think both, to be honest. I think for us it’s about this last bit of hope. We’ve come through lots of different struggles, mental health, physical health, a lot of that is about where we were when we came up with it. I think the name symbolizes both, it’s the last hope that we’ve been holding onto, and also the possibility of what’s to come next and what we believe in after that, so the name represents both I think.

Hakim: I feel that it’s some kind of metaphor of the state of the planet from a more ecological point of view. It’s also part of the topics you’ve included in the songs. The planet we live in, as beautiful as it can be, is being trashed by us, and what comes next might also not be so great.

Ben H: However it doesn’t mean it’s the end.

Dom: There was an element of that. Part of the concept was thinking about ecology. It can be seen a many different ways, but there was a connotation on climate change, a point of no return and how we go through this change, so there was an element of that.

Josh: One of the tracks we’ve played this evening, it’s not released yet, it’s gonna be on the second record, tackles some rather harder subjects about climate change as well.

Bassist: We don’t want to be a preachy band telling people what to do or what to be, we just end up talking about it.

Hakim: But those are things that matter to you.

Everyone: Absolutely.

Hakim: People might do whatever they want with this information, but it’s out there, you got the message out. As you said, you actually did play some new songs today. I don’t know if we’re allowed to have an idea of when the new record might be released?

Ben W: We’re working on it. We’d like to release it later this year, things have been happening though.

Josh: We’re actually back in the studio in June. We already have half of the album recorded so far, there are still other things that need to be finished. We think it’s a step up in ideas, fingers crossed it’ll be later this year, if not early in 2025.

Dom: It’s been good fun playing those songs.

Josh: We need to thank everyone that came for filling the room, it’s been amazing for us!

Hakim: And I must say that if you weren’t there, you did miss something! Now about new music in general. It feels like a good time for Post-Rock music with new bands like yourselves and I’m think about, also from the UK, Din of Celestial Birds who are really really great.

Josh: Fantastic band!

Hakim: We’ve had great new bands in France as well like Bruit and all the older bands are also still releasing great new music, whether it’s Nordic Giants, Mono, Russian Circles, everyone’s been releasing really great stuff, what do you think about that?

Josh: All these bands are coming up, it’s record after record after record in quick succession, Din of Celestial Birds have released their new album which has been absolutely fantastic, they’ve been killing it ; there’s a hubris. new album, and there’s a tight new scene within the UK as well, it’s a really nice community and all the audiences and bands shine through and it feels like an exciting time to be part of all of it. I know Post-Rock is not anything new, but there are lots of new bands that are pushing the envelope and taking things in different directions which, in my opinion, can only be good.

Dom: You see the same faces at shows all the time, it’s a really great community of people. Post-Rock is not played on Radio One in the UK, it’s something people are really devoted to. All the bands Josh has mentioned, they’re all really nice guys, it really shines, it’s really positive.

Hakim: Thank you again for spending some time with me. Do you have anything else you’d like to say to the people who will read this?

Everyone: Thank you. Merci!

Josh: I think for our first time in Paris it’s been absolutely amazing, a wonderful experience, a fantastic day, we’ll try to get back.

Hakim: Thank you again, enjoy the rest of the festival!

 

A propos de Hakim

Hakim, il ne faut pas le tenter. Tout est prétexte à pondre une chronique de 582 pages (Tome I seulement). De quoi vous briser la nuque en lâchant la version imprimée depuis une fenêtre. Un conseil : Levez les yeux !