Chronique Sarmat - Dubious Disk
Bonjour à toutes et à tous !
Voici une nouvelle chronique pas trop longue, car elle se consacrera à un EP, qui ne contient qu’un seul morceau ! De 17 minutes, certes. Je vais donc vous parler du premier EP de Sarmat, la toute première sortie de ce nouveau groupe New-Yorkais, aux portes du Black/Death, de l’improvisation et du Jazz, tout en même temps. Vous pouvez vous imaginer que c’est n’importe quoi ! Et j’aime ça !
Je ne suis pas sûr de savoir d’où vient le nom du groupe. Des sarmates ? Des nomades de la steppe d’Europe de l’Est/Asie mineure ? Est-ce que c’est une référence au RS-28 Sarmat, un énorme missile russe, également couramment appelé « Satan II » (ce n’est pas une blague) ? Je n’en ai pas la moindre idée.
Leur premier EP est sorti le 24 avril chez I, Voidhanger Records, qui vont également sortir leur premier album en juin, si je ne m’abuse. Il est intitulé Dubious Disk, et bon, c’était facile de me le vendre : il y a dedans Steve Blanco, bassiste d’Imperial Triumphant, et Oleg Zalman, d’Artificial Brain. Mon amour pour la musique Extrême/Fusion et la dissonance n’en demande pas plus. C’est enregistré en live au studio de Colin Marston, de Gorguts. J’ai pas entendu une seule note que je suis déjà conquis. Je lis les infos de la description du projet, j’apprends que vous pouvez ajouter à tout ça du piano, de la trompette et du bugle.
Evidemment, je vais écouter ce truc, c’est impensable de passer à côté. Mais avant je me pose une question très bête. « Il est marrant, le nom de l’EP, tiens. Je me demande d’où il vient. Ça peut quand même pas avoir un rapport avec Pokémon ? »
Pour les gens qui ne connaissent pas, le « Dubious Disk », en français, le « CD Douteux », c’est l’objet qui permet de faire évoluer Porygon en Porygon 2, dans Pokémon. Bref, je m’amuse juste de ce nom, sans trop y repenser, parce que ce serait quand même impensable qu’il y ait un lien. On me vend tout ça comme un projet sophistiqué d’improvisation Jazz/Extrême Fusion, je vois pas ce que Pokémon viendrait faire là-dedans, même si compte tenu de mon affection pour cette licence, je mettrais bien des Pokémon partout. En plus, c’est vraiment vendu par le label comme un truc avant-gardiste d’intello improvisé par de jeunes musiciens hors-pair.
La pochette nous propose exactement ce que le titre entend : c’est un CD posé par terre, dans les feuilles mortes. Anodin, presque amusant, car peu usuel, dans le milieu, mais bon, en gros le titre c’est CD bizarre/chelou/douteux, donc ça marche et t’as pas de raison de te poser plus de questions, en principe.
Bref, je lance. On m’accueille directement avec des cuivres, je sais que le Jazz Fusion est là mais je percute pas tout de suite ce que la première note vient de me jouer. Les cuivres continuent de s’exprimer manifestement en impro totale, et là, vers 1 minute 30 après le début de morceau, la révélation : « C’EST LA MUSIQUE DE LA SYLPHE SARL BORDEL DE MERDE !!! » En fait, les 8 premières minutes du morceau reprennent bien souvent très directement (pas d’impro, c’est clairement une cover) la musique de la Sylphe Sarl. Mais c’est quoi ? Pour les plus anciens d’entre nous, c’est l’évidence-même dès la première écoute, tellement c’est iconique. C’est la musique du repaire de la TEAM ROCKET dans Pokémon Bleu/Rouge/Jaune, sur Game Boy. On me la fait pas.
Le plus hilarant dans tout ça, c’est que le label ne semble pas le savoir, si j’en crois les remarques que j’ai pu voir sur Facebook. J’ai adoré !
Après les huit premières minutes, le morceau s’émancipe quelque peu de Pokémon et transitionne vers de nouvelles parties improvisées, avec des changements de rythmes constants, divers instruments et effets, même du fuzz, c’est absolument génial. Et là où on aurait pu croire que tout ceci était instrumental, car c’était le cas jusqu’à présent, des growls typés Death Metal surgissent à partir de la dixième minute. Le Jazz Fusion Extrême se permet des blast beats occasionnellement, ça repart partout dans tous les sens, je n’ai clairement pas le QI assez élevé pour vous donner les détails.
Bref, la deuxième moitié nous propose un chant guttural caverneux, avec des premiers riffs qui me rappellent Voivod, et des tas d’autres bonnes choses. Encore une fois, je ne sais pas ce qui se passe, mais c’est extrêmement plaisant. Les cris varient de hauteur ici et là, et malgré la folie furieuse du morceau, s’y intègrent très bien, autant dans les parties les plus barrées et rapides que les plus lentes, où la voix même à un moment donné se transforme en produit synthétisé façon Cynic. Malheureusement, je n’ai les paroles nulle part, donc je ne suis pas en mesure de vous parler de ce que le monsieur grogne correctement. Le morceau se conclut dans une explosion de sons tout aussi improvisée que le reste, et voilà, les cuivres s’éteignent !
J’adore. Excellente découverte que ce Dubious Disk. Je vais devoir essayer de faire évoluer mon Porygon avec. Jetez-vous sur cet EP, que vous pouvez écouter via le lien suivant.
Hâte de voir ce qu’ils proposeront sur
leur premier album, qui paraîtra en juin.
N'hésitez pas à regarder la vidéo chronique également, si vous le souhaitez !
-Au revoir, à bientôt.
A propos de Hakim
Hakim, il ne faut pas le tenter. Tout est prétexte à pondre une chronique de 582 pages (Tome I seulement). De quoi vous briser la nuque en lâchant la version imprimée depuis une fenêtre. Un conseil : Levez les yeux !