Chronique : Sigh - Shiki

Chronique : Sigh - Shiki

Chroniques 18 Septembre 2022

Il est l’heure de LA chronique de l’année ! Je parle bien évidemment de celle du nouvel album du groupe de Black Metal avant-gardiste japonais Sigh, mes idoles de toujours avec lesquelles je bassine les autres membres de l’asso depuis des plombes. Vous avez déjà pu apprendre un certain nombre de choses sur ma relation avec ce groupe dans ma précédente chronique fêtant les dix ans d’In Somniphobia, je ne m’étalerai donc pas davantage. Sigh est mon groupe de Black Metal préféré, point. 

Les japonais nous ont offert un nouveau disque intitulé Shiki, ce 26 août 2022. Il est grand temps d’en parler. On va faire comme d’habitude, on va revenir sur les grands thèmes abordés par ce nouveau bébé, qui, je le rappelle, est le 13ème album du groupe (ou douzième, selon que vous considérez Ghastly Funeral Theatre comme un EP ou non). On va commencer par parler des paroles, puis des morceaux et des paroles. Oui, des paroles ! Si vous avez suivi un peu les récentes activités du groupe, vous savez que désormais, leurs paroles sont intégralement en japonais. Avec l’aide de mon frère (qui habite au Japon, et que je remercie chaleureusement), nous avons traduit ce dont il est question ici. 

Avant de se lancer, quelques petites précisions sur la genèse de cet album. Mirai Kawashima, le frontman et compositeur du groupe, a engagé deux musiciens de renom pour enregistrer Shiki avec lui. Frédéric Leclercq (Loudblast, Kreator, ex-Dragonforce) aux guitares, car, selon Mirai, You Oshima, le précédent guitariste du groupe, n’était plus motivé suite aux confinements successifs et à la pandémie, bien qu’il ait, semble-t-il, contribué un peu aux compositions. Mike Heller, le batteur actuel de Fear Factory. On peut imaginer qu’avec ces deux gars, il pensait pouvoir enfin donner toutes ses chances à sa vision artistique de se réaliser. Et c’est sans doute vrai. Pour la première fois, Mirai Kawashima, qui est d’ordinaire très critique vis-à-vis de son œuvre, avait annoncé avant la sortie de l’album qu’il était entièrement satisfait du produit fini. Intrigant, n’est-ce pas ? Je dois dire que je trouve que c’est le meilleur album de Sigh depuis In Somniphobia (qui est mon préféré). 

10 morceaux, 46 minutes, plongeons un peu plus dans Shiki. Déjà, commençons par le titre. Ici, « Shiki », ce sont les quatre saisons. Cette prononciation peut aussi vouloir dire qu’il est temps de mourir. Nous reviendrons sur ces deux aspects, ils sont importants. Pour le moment, nous garderons l’idée du printemps, que nous voyons ci-dessous sur la pochette de l’album, conçue par C. Catterall.


Le détail qui nous y mène, hormis les tons tournant sur le vert, c’est le cerisier en fleurs, typique d’un beau printemps nippon ! Il est intéressant de constater que cette pochette rappelle inévitablement celle du deuxième album du groupe,
Infidel Art, qui arborait des couleurs similaires et surtout, un personnage qui semble être le même. Il y a 27 ans (Infidel Art étant sorti en 95), il adoptait une posture guerrière. Aujourd’hui, ses traits sont vieillis, tout comme Mirai Kawashima, qui lui aussi a atteint la cinquantaine, et il semble plus posé. On croirait à une certaine sérénité, toutefois, on ne peut manquer le spectre squelettique qui rôde derrière l’arbre, sur la droite de l’album. On peut entrevoir cette pochette comme annonçant les thèmes abordés par l’album, un regard, celui de Mirai, sans doute, sur le vieillissement, sur la mort, et sur ce qui nous reste, passé un certain âge. Il avait lui-même mentionné, lors de la promotion de l’album, qu’il était question de vieillir, de comment il le vit, de la mort, et la peur de celle-ci. C’est très clairement tout ce qu’aborde le disque, nous y reviendrons plus amplement morceau par morceau. Petit détail, avant de continuer, je tiens simplement à mentionner le petit encart de texte calligraphié en bas à droite de la pochette. Nous avons fait de notre mieux, mais il restera un mystère, malheureusement. Il nous faudrait un spécialiste de la calligraphie japonaise pour l’élucider. 

Voici la liste des titres, et leur traduction :

  1. Kuroi Inori (Prière noire)

  2. Kuroi Kage (Ombre noire)

  3. Shoujahitsumetsu (Ce qui vit va forcément mourir)

  4. Shikabane (Cadavre)

  5. Satsui – Geshi No Ato (Envie de tuer – Après le solstice d’été)

  6. Fuyu Ga Kuru (L’Hiver vient)

  7. Shouku (La Souffrance de la naissance)

  8. Kuroi Kagami (Le Miroir noir)

  9. Mayonaka No Kaii (Les choses surnaturelles à minuit)

  10. Touji No Asa (Le Matin du solstice d’hiver)


Avant de commencer la suite des événements, je ne peux que vous inviter à écouter l’album :



Kuroi Inori + Kuroi Kage
(Prière noire + Ombre noire)

    Je commence très brièvement avec Kuroi Inori, l’intro de l’album, très courte, cette dernière fait 16 secondes. On y entend un sinistre râle en chant de gorge (qu’on appelle en principe chant diphonique chez les mongols, une technique que l’on trouve dans d’autres traditions également, notamment au Japon) qui annonce la couleur, et aussitôt que sonne un son aigu, on rentre dans Kuroi Kage.
C’est le morceau le plus long de l’album, du haut de ses presque 8 minutes. Une pièce qui commence lentement, avec un côté Doom nourri de
Celtic Frost (Une influence assumée par Mirai Kawashima), derrière lequel on entend des claviers, des effets sonores électroniques, et de nombreux petits détails comme on ne peut que s’y attendre avec Sigh. On remarque dès ses premiers fills que Mike Heller va envoyer du grand jeu tout au long de l’album, avec des parties peut-être parmi les plus techniques de la discographie du groupe. Le chant offre une certaine variété, qu’on peut certainement associer à une meilleure aisance pour Mirai et Dr. Mikannibal (saxophone, chant additionnel) pour s’exprimer dans leur langue natale. Cris typés Black Metal, murmures, chant clair, chant diphonique, il y en a pour tout le monde. Les guitares sont elles aussi variées, prenant autant au Black Metal qu’elles empruntent à différentes formes de Metal des années 80. Les solos, notamment, tout au long de l’album, rappellent des traditions Power et Thrash Metal à l'ancienne. Alors, les solos de guitares, ça va deux minutes, mais vous aurez aussi droit à un intermède au saxophone, et plus largement, sur le disque, si les guitares y sont très présentes, d’autres instruments auront leur moment de gloire : synthés, flûtes, sax, il y en a pour tout le monde, encore une fois. Le morceau se conclut sur des grésillements stridents, façon électroménager qui déconne, avant de se lancer dans le titre suivant.
Le morceau fait référence dès le départ à une malédiction, certainement celle du vieillissement. L’ombre noire en question, qu’on se demande si on peut la rapprocher du squelette fantomatique de la pochette, vise le protagoniste. Les textes sont souvent à la première personne, ou bien souvent impersonnels. On peut supposer qu’il faut mettre l’auteur au centre du propos, et que le « Je » n’est autre que Mirai Kawashima. C’est donc lui la cible de cette ombre, qui le poursuit nuit et jour. Il est sous-entendu, évidemment, que le jour où l’ombre aura atteint sa cible, tout sera fini, c’est le fil rouge à retenir, qui nous guide directement vers le morceau suivant.


Shoujahitsumetsu (Ce qui vit va forcément mourir)

    Le morceau commence avec une courte section mid-tempo, mais nous prendra par surprise en blastant à toute vitesse en ce qui sera peut-être le morceau le plus Black Metal de Sigh depuis Scorn Defeat. On oscille entre des parties mid-tempo et des parties extrêmement rapides, la basse nous grâce d’un petit bridge reliant la bagarre au reste. Un solo de guitare typé Thrash/Power soutenu par des claviers en arrière-plan pendant que le cerveau se prépare à une nouvelle avalanche de blast beats. Excellente surprise que ce morceau plein de patate, qui, comparé au précédent, se trouve être bien plus court, à peine moins de 4 minutes.
L’idée de la mort arrivant est énoncée très littéralement dans le texte, en commençant simplement par la peur de celle-ci. Le protagoniste ne veut pas mourir, a peur de la mort tout en étant conscient de ne pouvoir lui échapper. En même temps, on observe un renoncement vis-à-vis de la vie, car tout n’est qu’illusion, il n’y a ni dieux ni démons, même la joie n’est que douleur, et que seulement s’échapper de la solitude peut nous faire aller mieux. On remarque un paradoxe entre cette pensée suicidaire et ne pas vouloir mourir, laissant le sujet dans un entre-deux intolérable.

   

Shikabane (Cadavre)

    On reste sensiblement dans les mêmes thèmes morbides, toutefois, on y observe, en plus d’un renoncement à la vie, un apostat, renoncement à la foi. On comprend « Il n’y a aucun dieu mais j’ai quand même envie de prier. » Les paroles interrogent l’audience : « Avez-vous déjà vu quelqu’un mourir ? » Le passage du vivant à objet inerte est une épreuve insurmontable. Encore une fois, la vie n’est associée qu’à un rêve inatteignable, où le bonheur n’est vraiment fatalement trouvé que lorsqu’on se fait dévorer par les ténèbres. Mirai ne veut pas vivre éternellement, il souffre et a souffert de la perte d’amis, d’être chers, une conséquence inexorable du vieillissement. Le titre, qu’on peut traduire par « Cadavre », met en avant cet aspect inéluctable de la mort. Chacun de nous verra des gens passer de l’autre côté, jusqu’à ce que ce soit notre tour. On entrevoit une certaine culpabilité relative au fait d’être encore en vie, l’auteur se demande s’il va encore répandre la mort, si c’est de lui qu’elle émane, et peut-être que la colère qui en découle s’éteindra avec les lumières lorsque celles-ci auront disparu.
La musique revient sur des thèmes
Celtic Frost-esques, avec plus d’intensité que sur Kuroi Kage. Le débit des paroles est plus rapide et constant, également, ajoutant à cette intensité. La batterie se permet des solos, ainsi que diverses percussions supplémentaires, déstructurant le morceau avec goût pendant que des nappes de synthé viennent s’immiscer à ce mélange. 


    Satsui – Geshi No Ato (Envie de tuer – Après le solstice d’été)

    Un morceau que l’on peut résolument couper en deux parties distinctes, la première mid-tempo, qui groove bien, et la seconde, essentiellement électronique et ambiante. Mirai offre un chant guttural associé à un chant clair épique, souvent surmonté, notamment sur les refrains, de la voix claire éthérée de Dr Mikannibal. On y retrouve de nombreuses assonances, donnant une musicalité évidente aux paroles seules. Des riffs mystérieux et mélancoliques apportent une touche nouvelle au morceau, qui se couplent aux chœurs et voix épiques à la perfection. Après 4 minutes de groove épique bien senti, le morceau enchaîne sur une partie ambiante, nourrie d’effets sonores divers et variés. C’est le milieu de l’album, pivot qui nous mènera directement au morceau suivant, avec une certaine logique que j’énoncerai plus bas.
La première partie,
Satsui, littéralement envie de tuer, fait référence aux démons à la peau humaine qui vont piétiner et faire table rase de tout ce qui est. Il faut noter que cette envie de tuer n’est pas arbitraire, car le mot utilisé pour l’exprimer est aussi celui utilisé, dans un cadre légal, pour le meurtre avec préméditation. L’auteur veut se venger de ces démons, sa main rendant jugement sur leurs péchés. En même temps, son cœur est brisé de tristesse, et la salvation tant attendue sera très lente. On peut le percevoir comme une bête, rendue folle, qui crie à l’aide, qui appelle sa mère pour tenter de le sauver, en vain. La mort viendra à coup sûr, et l’humain doit vivre dans sa crainte jusqu’à ce que son heure soit venue.
La seconde partie,
Geshi No Ato, littéralement « après le solstice d’été », nous ramène enfin au thème des saisons inhérent au titre de l’album, Shiki, ou les quatre saisons. Dans de nombreuses croyances populaires, on associe les saisons à l’évolution du vivant. Le printemps, la naissance et la vie, l’été, la force et la fouge, l’automne, l’âge avancé menant vers l’hiver, la vieillesse et la mort. Geshi No Ato nous évoque le fait que l’on oublie que le temps passe, et que très vite, le grand âge nous condamnera, sans que nous ayons pu réellement profiter de notre printemps et de notre été. Pour exemplifier tout cela, voici une traduction sans doute approximative des dernières paroles du morceau :

« Lorsque le printemps vient, personne ne le sait, lorsque l’été vient, c’est pareil, personne ne le sait, c’est lorsque l’été se termine que les gens commencent à comprendre. Quand l’automne vient, les gens comprennent, printemps et été sont partis, l’automne est arrivé, et les gens comprennent pour la première fois, mais il est déjà trop tard. Quand l’automne se terminera, l’hiver viendra. Quand l’hiver se terminera, il n’y aura plus rien. Et peut-être que tout se terminera sans que l’hiver vienne. »

Cette fois cependant, l’hiver viendra, c’est justement là que nous emmène le morceau suivant.


Fuyu Ga Kuru (L’Hiver vient)

    Voilà peut-être mon morceau préféré, aux ambiances Proto-Black, avec des chuchotements et ambiances mystérieux, des sections Black Metal énervées, et même une fin qui fonce droit dans un truc Jazz/Swing très appréciable, où je sens une approche un peu à la Voivod (une autre influence assumée par Mirai). Encore peu présente, la flûte fait son apparition ici, avec, je trouve, une plus grande maîtrise que sur Heir to Despair, le précédent album du groupe. Conjuguée avec claviers et saxophone, c’est à mon sens le morceau le plus varié de Shiki.
Reprenant l’inexorabilité exprimée sur
Kuroi Kage, plus d’ombre ici cependant. L’hiver est là, comme l’annonçait le morceau précédent. Mais il est déjà trop tard. Nous sommes comme les pétales de fleurs qui s’ouvrent, inconscients que nous allons faner l’hiver venu. Doit-on croire aux mensonges (de la religion ?) pour être sauvés ? On ne se rend pas compte de la présence du printemps, on ne sait pas que l’été fût là, quand l’automne arrive, il est déjà trop tard. On ressent une forme de soumission et de dépit, car tout bêtement, c’est comme ça, quand bien même c’est effrayant. 


Shouku (La Souffrance de la naissance)

    Un morceau à nouveau très Black Metal, avec moults blasts beats, où les voix de Dr Mikannibal sont plus présentes. Il me rappelle un peu la période Scenes From Hell, un autre album que j’adore. Le duo de chant est vraiment excellent, on y retrouve des solos de claviers, bref, du Sigh comme on en redemande.
Thématiquement, ça devient plus technique, dans le fait que c’est bourré de références bouddhistes. La « souffrance de la naissance » est la première des quatre souffrances fondamentales, la naissance, le vieillissement, la maladie et la mort. On y ajoute 4 souffrances supplémentaires, qui rappellent dans une certaine mesure nos péchés capitaux en occident, la souffrance liée à la séparation, la haine, l’envie, et la dysfonction des Skandha, les 5 sens/piliers de la vie, qui correspondent aux fondamentaux de la personnalité, ce que nous sommes et ce que nous voulons. Une dysfonction d’un seul de ces piliers, qui se traduit par se fixer trop sur l’un ou l’autre, comme le matérialisme ; les apparences, etc, mène au dukkha, la souffrance de la vie. L’idée que la vie est intrinsèquement une forme de souffrance. L’auteur se définit comme un cadavre contraint à la vie, certainement absorbé par ces souffrances. Qu’adviendra-t-il du futur ? L’ombre noire revient, puisqu’elle est inévitable. Tout est affreux/terrible.

Mes excuses si tout ceci n’est pas très clair, mes connaissances du bouddhisme sont limitées.


Kuroi Kagami (Le Miroir noir)

    Voici un interlude d’une grosse minute, où l’on entend le bruit de l’orage, et au loin, semble-t-il, des voix d’enfants. Les instruments s’y intègrent avec douceur, Mirai nous murmure comme un poème, l’état de l’ombre noire : 

« Moi, qui suis perdu, dans les paysages changeants. Je l’ai épiée, dans le miroir. L’ombre noire que l’on peut voir. L’ombre noire qui ne disparaît pas. »

    On peut y voir deux choses. L’ombre noire est toujours là, à chaque fois qu’il se regarde dans la glace. Mais est-elle vraiment séparée de l’humain ? Est-ce que ce n’est pas tout simplement son ombre, voire, lui-même ? L’ombre noire pourrait alors être perçue comme le reflet du personnage dans le miroir.


Mayonaka No Kaii (Les Choses surnaturelles à minuit)

    Ce morceau, qui par ailleurs aura été le premier single dévoilé avec l’annonce de l’album, se détache un peu du reste. D’une part, il fait référence à un événement surnaturel vécu par Mirai Kawashima lui-même. Il le mentionne dans les liner notes de l’album ; tout ceci fait référence à la nuit du 19 février 2017, où, dans son sommeil, dérangé par son alarme, il s’est réveillé à deux reprises, et à chaque fois il était encore minuit, alors qu’il pensait avoir dormi. Il interprète cela comme ayant vécu minuit deux fois cette nuit-là, comme s’il s’était retrouvé bloqué au milieu de la nuit (on se croirait dans la série Persona !). La nuit devient alors une existence difforme et inexplicable dans laquelle on se retrouve piégé. Ça donne un petit côté In Somniphobia, également. On réemploie le thème de la peur dans un contexte très différent, à la limite de la science-fiction.
Il se démarque aussi musicalement comme étant le morceau le plus Rock Prog de l’album, de très loin, avec du vocoder, beaucoup plus de claviers, une structure résolument 70s, fusionnée avec les éléments modernes de
Sigh, plus une approche qui par moment me rappelle Cynic. Une pièce qui ravira certainement les fans de Imaginary Sonicscapes ! Le morceau apporte plusieurs solos, claviers, guitare, flûte, et est d’une richesse Prog déconcertante. Certainement le meilleur single de promo du groupe depuis bien longtemps ! Une fois terminé le morceau s’évanouit dans l’outro de l’album.


Touji No Asa (Le Matin du solstice d’hiver)

    Un outro aux essences de musique traditionnelles doux, entièrement instrumental, qui nous ramène enfin aux 4 saisons, et plus spécifiquement à l’hiver, comme son titre l’indique. Le matin du solstice d’hiver, dans la logique que suit l’album, c’est l’annonce de la fin. Un râle s’entend alors lors des dernière secondes, le dernier souffle avant la mort ? C’est libre d’interprétation.


Conclusion

Enfin, nous voici à la conclusion de cette chronique. Un poème à la souffrance de l’existence, au doute et à la peur qui nous habitent lorsque l’on vieillit. Je suis personnellement extrêmement satisfait de cet album ; Shiki est sans doute mon préféré depuis In Somniphobia. Du Black Metal, du Prog, des choses inattendues, une production parfaite, pour un album absolument excellent. Quid de la suite ? 

Cela fait au moins 12 ans que Sigh n’a pas joué en France. Je n’ai encore jamais pu les voir, j’espère que ça arrivera au plus vite. En principe, le groupe va essayer de faire une vraie tournée courant 2023, plutôt que quelques rares dates en one-off comme au Brutal Assault cet été. En Europe, ça manque clairement. Il est sûr et certain que j’irai au bout du Pays, voire plus loin pour enfin les voir jouer sur scène.

Y aura-t-il un autre album de Sigh ? Vraie question. Comme je l’ai dit plus tôt, Mirai Kawashima est, pour la première fois de sa carrière, pleinement satisfait de son album, ce qui est extrêmement positif, bien entendu. Et, pour la première fois, il a avoué qu’il n’avait pas encore d’idée pour autre chose, contrairement à d’habitude. Seul le futur nous le dira. En tant que fan inconditionnel comme moi, on n’imagine pas de fin à une telle œuvre, enfin, on ne veut pas l’admettre, car nous élevons parfois des musiciens au rang de dieux en oubliant qu’eux aussi sont mortels. Si on ajoute à cela la valeur testamentaire de Shiki, on est en proie au doute. Un album dont l’aveu principal est que la fin est proche, qu’il ne reste que la mort, peut-on vraiment envisager un futur ? Mirai l’a dit lui-même : « Si cet album doit être le dernier, et bien soit. » Mais il ne sait pas encore. Toutefois, on ne peut éliminer cette éventualité. Nous verrons bien.

Voilà. Je ne peux que vous inviter à écouter Shiki. Tout fan de Sigh s’y retrouvera autant que moi. Hâte de les croiser enfin sur la route, un de ces jours. On se revoit bientôt pour tout un tas de nouveautés.


Au revoir, à bientôt.

A propos de Hakim

Hakim, il ne faut pas le tenter. Tout est prétexte à pondre une chronique de 582 pages (Tome I seulement). De quoi vous briser la nuque en lâchant la version imprimée depuis une fenêtre. Un conseil : Levez les yeux !