Chronique : Deathspell Omega - The Long Defeat

Chronique : Deathspell Omega - The Long Defeat

Chroniques 19 Mai 2022
Ici commence l’exercice ô combien difficile de parler d’un groupe pour lequel je ne m’estime pas assez intelligent pour apporter la meilleure des réflexions à son sujet. Un groupe français avec lequel j’entretiens une relation autodestructrice depuis quelques années, les maîtres incontestés du Black Metal dissonant et de Satan, j’appelle Deathspell Omega. Les poitevins viennent de sortir leur huitième album, commençant une nouvelle ère pour le groupe, une nouvelle histoire en plusieurs parties, dont ce disque, The Long Defeat, paru le 23 mars 2022 chez Norma Evangelium Diaboli, n’est que le commencement.

A l’heure où je vous écris, il semblerait que l’album divise la critique. Mais bon, les fans de Black Metal sont souvent très hermétiques au changement. Ce n’est pas mon cas. The Long Defeat est en effet différent, mais il porte toujours l’essence de Deathspell Omega. Contrairement aux sorties plus récentes du groupe, il n’est pas particulièrement chaotique. Il reste dissonant, mais pas à outrance, le disque est musicalement bien plus mesuré. Plus lent aussi ; dans l’ensemble, il est plus posé. Il rappellera toutefois dans certains de ses éléments la première grande trilogie du groupe, en particulier Si Monvmentvm Reqvires, Circvmspice, sorti en 2004. Et là où la musique de ce projet vous veut du mal, avant, elle allait vous procurer un malaise profond, sous la forme d’une agression physique, presque ; mais ici, elle prend de la distance. L’atmosphère de ce nouvel opus est lugubre, et vous donnera envie de vous jeter par la fenêtre. C’est clairement l’album de la dépression et de la mélancolie, il vous rendra triste et vous donnera envie de vous suicider, sinon, c’est que vous n’êtes pas humain.

 Par ailleurs, cette première trilogie, aux recherches poussées sur le satanisme métaphysique et littéraire, avait propulsé le projet au-devant de la scène. Satan avait toujours été un de leurs outils pour faire passer leur message. « Toute autre interprétation de Satan est intellectuellement invalide », disaient-ils en interview. Bien que la phrase soit prétentieuse, je connais suffisamment bien DsO pour savoir qu’ils ont raison ; c’est de la musique pour intellectuels, dans tous les cas, et l’approcher n’est pas une mince affaire. Pourquoi je vous parle de Satan ? Et bien, sachez que s’il a été leur fonds de commerce auparavant, cette nouvelle ère le laisse en partie de côté et s’intéresse à l’humain et au monde moderne, et abordera, vous le verrez, des sujets beaucoup plus concrets, et dirais-je, même, d’actualité. Si la musique est plus atmosphérique sur cet album, c’est peut-être pour se permettre de la mettre en retrait. Elle fourmillera moins de détails qu’ailleurs sur leur discographie, tout simplement parce qu’à mon sens, avant d’être un album musical, The Long Defeat est un album textuel. Les paroles et le chant sont très largement mis en avant, et nous allons nous y intéresser en grand détail par la suite. De plus, et c’est ce pourquoi j’attendais de recevoir ma copie de l’album pour commencer à écrire à son sujet, il y a aussi une fable, écrite avec, qui reprend les événements scénaristiques de ce nouvel univers sous une forme purement écrite, que je me devais de lire et d’avoir sur le coude pour cette chronique.

Je vais d’ailleurs présenter cette chronique sous trois angles, ceux-là même proposés par le groupe, qui nous expliquent que leur histoire est contée de trois manières différentes, tout d’abord par la couverture de l’album, puis par ses paroles, en enfin, par cette fable, que je mentionnais quelques lignes plus tôt. C’est dans cet ordre-là que nous allons procéder.
Prenons d’abord quelques instants pour vous présenter la liste des morceaux, qui sont au nombre de 5. Les compositions sont plutôt longues, entre 7 et 11 minutes, pour une durée totale de 44 minutes et 11 secondes :

1. Enantiodromia
2. Eadem, Sed Aliter
3. The Long Defeat
4. Sie Sind Gerichtet !
5. Our Life Is Our Death


Vous pouvez commencer par écouter l’album ici-même, pendant votre lecture.



Nous allons donc nous attarder en premier lieu sur la pochette de l’album, que je vous laisse découvrir ci-dessous :



Le visuel est assez difficile à analyser. Voilà ce que je comprends : Nous faisons face à une structure rocheuse imposante, dont les couleurs rappelleront essentiellement la cendre et le charbon. Rien de très accueillant. On peut difficilement savoir si tout ceci est un amoncellement de gravats, les restes d’une ruine, ou quelque chose qui s’apparente à une montagne. Je pense que l’image veut intentionnellement nous faire penser aux deux, mais qu’en réalité, c’est bien à une montagne que nous avons affaire. Je fais un bref détour par la fable, avant d’en parler plus en détail plus tard, dans laquelle la longue défaite est comparée au supplice de Sisyphe. Vous savez, l’homme incroyablement intelligent, qui défia les dieux et la Mort, mais qui fut finalement condamné à ramener une énorme pierre tout en haut d’un pic, pour qu’elle retombe sur l’autre versant, le contraignant à remonter cet objet pour l’éternité. Une éternité de labeur, une longue défaite. Si cette structure rocheuse doit représenter le titre de l’album, je pense que c’est bien vers Sisyphe qu’il faut se pencher. Entre le pic rocheux et le noir charbon, nous avons notre image de la longue défaite. Gravir pour l’infini cette montagne, et souffrir de ce travail acharné, qui noircira le corps jusqu’à ce qu’il n’en reste que des miettes.
    Continuons à présent de comprendre ce que cet album a à nous raconter, à travers, notamment, les paroles de ses cinq titres. Nous allons procéder dans l’ordre, comme d’habitude. Par contre, je vous préviens, cette chronique va encore plus ressembler à un commentaire de texte que d’habitude.

Enantiodromia

L’énantiodromie, c’est le concept selon lequel tout ce qui est deviendra un jour son opposé. Quel est, ici le sens de ce terme ?
Un morceau avec des roulements constants, qui ne blaste pas, mais qui a toute la puissance de Deathspell Omega. J’avoue, il me rappelle, d’une certaine manière, « Apokatastasis Pantôn », sur Paracletus. Un des meilleurs morceaux de l’univers. Pendant onze minutes, des guitares mélancoliques vous sauteront dessus, avec l’agressivité non dissimulée du chant par-dessus. Je vous l’avais dit, cet album est très textuel. Le chant est très mis en avant. D’ailleurs, si les musiciens participant à ce projet restent, comme toujours, anonymes, s’il y a une chose que l’on remarque très vite, c’est que le chant a changé ? Il y a plusieurs chanteurs, et ce n’est dans l’ensemble plus le même qu’avant, qui participe peut-être ici-et-là, mais rien n’est moins sûr. La voix que l’on entend le plus ici nous rappellera Mortuus, de Marduk/Funeral Mist, pour vous faire une idée.

Les premières paroles sont très hautes dans le mix, aiguës, et ressemblent à un discours d’intention, dont le « Je »  serait le nouvel être suprême de cette planète.
I have come to bring death, terror, and destruction

"Yes, the arkhè of this world is fire,
but for all the smoke that rises,
something must also come down!"

Il vient pour tout détruire, et répandre la mort. On revient très vite au noir charbon, car le feu est l’arkhè, ou, en d’autres termes, le principe organisateur et fondamental de ce monde, et ces vaines flammes produisent une épaisse fumée, dont le prix à payer est inestimable. Nous reviendrons sur ces émanations plus tard. Par ce feu, la mort s’échappe, « the stars will scream : Death, silence, and oblivion” ; ces trois derniers mots sont répétés jusqu’à ce que la gorge du chanteur s’autodétruise, et si vous-mêmes, vous ne voulez pas vous jeter par la fenêtre quand vous entendez ça, c’est que vous n’êtes pas nets.
Il semble que tout sera balayé par cette destruction, et j’y perçois un lien avec le précédent album du groupe, The Furnaces of Palingenesia, où la palingénésie est une forme de renaissance, attisée par les flammes, dans l’univers de DsO. Et le texte du morceau nous dit bien que ce cataclysme sonne aussi l’avènement de quelque chose de nouveau.

"A cosmos within the cosmos.
It is mankind, the gods,
and all the devils of creation at once.
And something else – something new,
It’s a power beyond you,
untamed, and growing exponentially."

Ce pouvoir, qui dépasse tout ce qui est connu, les hommes, les dieux, les démons, grandit, et c’est l’incarnation de ce « Je », qui explose tout sur son passage. On commence à comprendre ensuite, quelques lignes plus tard, les motivations écologiques de ces textes :

"You will be made to remember the time when mountains were your cathedrals…
You will be made to remember the time when the ocean was your womb…
You will be made to remember the time when fertile soil was holy ground…"

On se remémore un temps où les montagnes, l’océan et la terre étaient des choses relevant du divin. Mais si nous devons nous souvenir, c’est que ça n’est plus. On peut déduire que ce feu, et ce chaos, est d’origine humaine. En effet, les lignes suivantes nous le font savoir : l’enfant de l’homme s’est éveillé, il se déploie. Et il apportera la renaissance, d’abord par la mort la plus totale, et ensuite, une nouvelle vie, et de l’ordre. Mais une nouvelle vie pour qui ? La fable nous en dit plus, encore une fois. La création de l’homme, c’est la machine. Et donc, ces fumées, ce feu, sont le produit de nos usines, de l’hyperindustrialisation de notre monde. En effet, la conséquence principale qui en découle, c’est que nous allons tous crever. La renaissance qu’on nous propose n’est peut-être pas celle des humains, juste une suite après la fin. Tout ceci sera rendu plus clair par le deuxième morceau. L’énantiodromie n’est elle pas représentée dans le fait que la vie apparaît, puis s’anéantit elle-même, pour laisser place à autre chose  ?


Eadem, Sed Aliter

    Traduction : « La même chose, autrement ». Un morceau qui se permet de blaster un peu plus, mais qui reste généralement mid-tempo, comme la majeure partie du disque. On note la présence de soli, qui viennent apporter quelque chose de nouveau à cette musique. Le « Je » du texte me paraît cette fois parler pour l’humanité, et comment, dans sa démesure, elle se perçoit. La direction prise est évidente dès le premier couplet, qui s’achève sur ces mots :

"I have made myself the greatest of all gods
and everything living now bends to my will!"

Défini par l’arrogance, l’Homme se croit comme un dieu, le plus puissant d’entre eux. Il a un interlocuteur qui lui donne raison, et l’invite ironiquement à récolter les fruits de sa domination, qui ne sont que les restes pollués laissés derrière par les activités humaines.

"You have ploughed the soil and left it poisoned.
So, the fruits of the earth turn to blight in your mouth
and your crops are a slow and tasteless poison."

Tout n’est que poison, et l’ensemble des paroles se concentre sur l’idée que l’être humain a transformé tout ce qu’il y avait de beau dans la Nature, l’a fait disparaître, et n’a créé en retour que des choses qui le feront courir à sa perte. L’homme ne comprend pas, il questionne l’autre voix qui lui parle. L’arkhè de l’homme, c’est le progrès. Il pense donc faire le bien, être dans son bon droit, et que ce monde lui appartient. Encore une fois, on lui rit au nez, et on lui fait sous-entendre que tout le bien qu’il a fait lui sera rendu. On lui dit qu’il a créé un désert infertile, et qu’il l’a nommé « paix ». Pas de paix pour ceux qui souffrent dans le désert, malheureusement.


The Long Defeat

    Musicalement, ce morceau central, le pilier de notre album, pose des blast beats entre deux sections lentes, sur un Black Metal entre dissonance et mélodie. Ce morceau, si on exclut le titre, est intégralement en français. D’ailleurs, le chant y est exprès, à mon sens, moins intelligible, moins clair que sur les autres morceaux, pour garder une part de mystère sur ce qu’est cette « Longue Défaite ». Pour renforcer ce mysticisme prégnant, le livret ne propose qu’une traduction approximative du texte original, en anglais. Pas de français, malgré le fait que ce soit la langue du morceau. C’est forcément intentionnel. Je pense que les auteurs voulaient laisser à l’auditeur la possibilité de définir cette défaite par eux-mêmes. Toutefois, il y a quand même quelques trucs à dire sur la traduction. J’ai certes fait mon possible pour bien comprendre la VF, mais parce que je ne pense pas que ce soit ce que les auteurs veulent, je n’en ferai pas de transcription.
Le texte est une ode. A différents éléments de la Nature, au passé disparu, aux morts, et à celui qui n’est jamais très loin, dans Deathspell Omega : Satan (enfin, ici sont utilisés les termes « Lucifer » et « le Démon »). Et curieusement, il semblerait que ce soit à lui que l’on conte le récit de cette longue défaite. Comme si le résultat de la société des hommes, qui doit être tentée par Satan pour commettre tous les vices, n’était en réalité que la conséquence des hommes eux-mêmes, sans l’influence de Satan. On entrevoit alors l’idée que Satan n’est plus nécessaire pour exprimer le mal, car l’Homme le remplace au pied levé.


Sie Sind Gerichtet!

Traduction : « Ils sont jugés ». Qui est jugé par quoi ? L’humanité, par l’annihilation, assurément. Et en parlant d’annihilation, c’est le morceau qui blaste le plus de l’album, donc normalement, vous devriez vous décomposer en l’écoutant. Et certains riffs lents et lointains sur ces blast beats font de ce morceau un truc absolument dingue, mais ce n’est pas tout.
Le texte est un sermon. Une entité dont nous reparlerons lorsque nous nous interrogerons sur la fable, qui critique l’humain.

"You revel in inequity, inequity is your womb!
How dare you even speak?
Your hand has been too busy casting stones when,
all the while, it should have covered your shameful face.
Oh yes, we saw you. Yes! We saw you…"

Selon elle, l’humanité se complaît et se réjouit dans l’injustice, mais devrait être couverte de honte pour toutes les horreurs qu’elle a commises. Et quand nombre de personnes croient pouvoir faire le mal sans se faire attraper, ici, un cortège de personnages s’exprime continuellement après chaque intervention du locuteur, qui énumère les affreuses actions de l’humanité. Ce cortège répètera maintes fois « Yes, we saw you. Yes we saw you! » Ce sont ceux qui jugent qui voient. Qui exactement ? Nous y reviendrons. Ils jugent les actions impensables de l’humanité, qui a construit une civilisation gangrenée par la trop naturelle folie meurtrière qui caractérise son créateur. « Your civilisations stand as monuments to perpetual discord », dans le dernier couplet, résume très bien le concept qui est développé ici. L’arkhè de ce monde est bien le feu, ou plutôt, la guerre, la discorde, tout ce qui aura les mêmes effets dévastateurs, ou pire encore.


Our Life Is Your Death

Le morceau qui clôture l’album fera penser, en rythme, au premier, limite en plus simple. Retour au départ, le cycle est complété. Notre vie est votre mort, car tout ce qui nous fait vivre implique de tuer. Mais que restera-t-il quand tout sera mort ? Car si l’on doit tuer, inexorablement, alors que restera-t-il au dernier survivant ? L’absurde et unique solution du suicide ?

"You must claim lives, so many lives,
to exert upon this earth an earnest will to live.
Becoming an instrument of death is not a choice, but fate,
under laws made eternal!"

Tuer est donc inévitable, et nombreuses sont les strates de l’histoire de l’humanité qui nous le prouvent. Dès le départ, au sens religieux, la mort aura été l’essence de l’humain.

"If it was murder the first to be outlawed,
that’s because it’s our life’s blood."

    Par ces deux vers, on pense à Caïn, le premier homme né d’Adam et Eve, mais aussi le premier meurtrier. C’est donc là qu’est la nature de l’homme ? Est-ce la mort qui guide chacun de nos mouvements ? Notre mort est leur vie autant que leur mort est notre vie à nous, c’est le principe fondamental de l’absurdité de l’existence humaine. Personne ne peut contrôler cet instinct de tuer. Les derniers mots des paroles de l’album font encore plus résonner l’absurde dans mon cerveau. « Our life is our death and all is well under the sun » ; une fin bien guillerette, vous ne trouvez pas ? Si je traduis, cela donne « Notre vie est notre mort, et tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. » Alors, le travail inextinguible de l’humanité réside dans le devoir de tuer. Et nous continuerons à donner la mort autant que notre souffle nous portera. N’est-ce pas complètement con ? Si, c’est absurde, et c’est ainsi que je reviens à Sisyphe. Personne ne questionne vraiment notre mode de vie, nous sommes des imbéciles tentant de chercher la joie dans un monde que nous savons en ruines. Et pourtant, bien trop de personnes perpétuent ce schéma nihiliste dans une fébrile tentative de devenir heureux. Et nous continuerons jusqu’à la fin. Nous sommes comme le Sisyphe d’Albert Camus, condamnés à porter le fardeau de ce que nous sommes, et de nos erreurs, pour l’éternité. Jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de raison, et que tout ce qui reste au dernier homme soit le suicide. Et pourtant, comme ce génie le disait : « Il faut imaginer Sisyphe heureux. » Il semblerait que nous n’ayons pas d’autre choix que de nous noyer dans ces mécanismes absurdes, dans lesquels nous résidons, rarement par choix, simplement par absence d’échappatoire.


Avant de terminer cette chronique, il me faut revenir sur la fable, qui est incluse dans le livret de l’album. Le texte est à mi-chemin entre la fable, par son usage des animaux, la nouvelle et le conte par sa structure. La couverture du livret est une grande clé, nous laissant penser que son contenu est le chaînon manquant pour bien comprendre The Long Defeat. Il est accompagné de gravures en noir et blanc, représentant des scène apocalyptiques avec des animaux, ce qui nous rappelle certaines représentations médiévales, tout en gardant un style plutôt dix-neuvième.

On nous y explique que les lumières, les étoiles, qui guidaient la vie sont toutes déchues. A terre, il ne reste que les humains, qui envisagent leur monde sans les dieux pour les animer. Ils pensent avoir trouvé la solution. « The child of Man », qui n’est autre que « La machine ». Elle encapsule la création humaine, et semble être la solution à toutes leurs tribulations. Une ombre doute, cependant. Elle vagabonde, jusqu’à ce qu’au détour d’une forêt, elle rencontre des oiseaux, des chouettes et des corbeaux, qui lui rappellent ce que l’Homme a fait au monde. « Yes, we saw you » ; ce sont ces bêtes qui ont tout vu, ce que les humains sont capables de faire. Un chien, pour être précis, un genre de caniche, énorme, recouvert de pustules et d’asticots, accompagne ces volatiles. Et car il n’est jamais très loin dans Deathspell Omega, ce canidé se révèle être Satan. Il conte à notre humain esseulé, plus en détail que dans les paroles de l’album, ce que son espèce a fait, et lui propose une solution. Pour ramener les étoiles dans le ciel, il doit se soumettre à ses bas instincts d’humain, à savoir répandre la mort et la destruction. Il doit cependant choisir son ennemi. Il croit un instant que l’ennemi, naturellement, est le Diable. Mais non, les oiseaux lui disent que l’enfant de l’homme, la Machine, est sa némésis. Mais cette machine est quelque chose qu’eux-mêmes ont du mal à cerner.
Le texte se termine par « A suivre ». En effet, ceci n’est que le début d’une nouvelle période pour le groupe, dont nous venons de découvrir l’introduction. Hâte donc de pouvoir écouter et lire la suite.

Il ne fait aucun doute que cet album est différent. Mais il est aussi certain qu’il met une turbo-branlée. Deathspell Omega nous propose un manifeste contre la monde moderne, qui s’anéantit lui-même, par les pouvoirs incommensurables de notre civilisation technologique. A l’heure où nous savons pertinemment que nous allons tous mourir à cause du changement climatique, le fruit de notre progrès, le propos tenu par The Long Defeat résonne en moi.
Comme toujours, ça donne envie de se tirer une balle. Mais si vous voulez continuer à vivre un peu avant de claquer, brûlé par les écrasants rayons du soleil sur notre planète réchauffée, je ne peux que vous conseiller d’écouter cet album.

Allez, je vous dis à la prochaine, où on parlera peut-être plutôt de Grindcore. Ou peut-être encore du fait qu’on va tous crever. Ou les deux. Nous verrons bien.

Au revoir, à bientôt.


A propos de Hakim

Hakim, il ne faut pas le tenter. Tout est prétexte à pondre une chronique de 582 pages (Tome I seulement). De quoi vous briser la nuque en lâchant la version imprimée depuis une fenêtre. Un conseil : Levez les yeux !