Live Report : Ottone Pesante + Tina Thorner (Les Tanneries - Dijon - 18/03/2022) + Chronique Ottone Pesante - And the Black Bells Rang
Chroniques
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Live Reports
19 Mars 2022
Samedi 18 mars 2022, je me rends dans mon fief punk préféré, Les Tanneries, à Dijon, pour aller revoir un groupe que je connais bien, et dont la capacité à mettre une bonne grosse claque en live n'est plus à démontrer : les italiens d'Ottone Pesante, dont ce sera le deuxième passage en la capitale des ducs de Bourgogne. Présentons brièvement le groupe : du Metal extrême avant-gardiste, que l'on ne peut vraiment décrire que d'une seule manière. C'est composé comme du Death Metal (plus quelques morceaux de Doom et quelques rares pièces plus Black Metal), mais c'est joué par un trio batterie/trompette/trombone. Ils ont au total 2 EPs et 3 albums à défendre sur scène, largement de quoi se bagarrer. Et ils ont 2 albums et 1 EP de plus à leur discographie que la dernière fois que je les ai vus, donc j'ai tout à redécouvrir, en live.
Bon, avant de parler d'eux, enfin, de leur concert, je me dois d'apporter quelques mots sur la musicienne qui est venue ouvrir le bal. Arrivée de Lille, Tina Thorner se met en scène avec son accordéon pour nous offrir de la Techno musette. Peut-être autant que moi à la lecture de ce genre musical incongru, vous serez d'abord dubitatifs. De plus, pour ma part, dans l'absolu, la Techno, c'est pas mon truc et je n'en écoute jamais, je le reconnais ; et mon expérience de la musette se limite à l'accordéon de mon arrière-grand-père, Igorrr et Pensées Nocturnes. Bref, pas exactement le même délire. Soyons honnêtes, je ne savais pas à quoi m'attendre, et je pensais que je me ferais chier. Grave erreur, en fait c'était trop bien !
Des beats de Techno qui font boum boum (là, pareil, ma seule expérience de ce genre de truc, c'est plutôt dans Anaal Nathrakh, donc je suis stylistiquement perdu), sur un accordéon ; qu'est-ce que j'aime cet instrument ! Des samples, quelques outils pour modifier la voix à la convenance de la chanteuse, qui je le précise, a une très jolie, très douce voix, qui contraste pas mal avec ce que ses chansons racontent, où ça devient vite un peu plus décadent ! La performance était vraiment plaisante, très amusante. On notera la chorale d'alcooliques sur le titre "Le petit vin blanc du Lidl", où on nous a distribué des fiches de paroles, pour participer gaîment au spectacle. En bref, Tina Thorner, excellente surprise, dans des styles que d'ordinaire je n'écoute pas du tout ! Je vous invite à jeter une oreille à son album Fête sans village.
Après une courte pause, les gars d'Ottone Pesante s'installent, et c'est parti pour la bagarre ! La setlist proposée était vraiment complète, pour un show qui a bien dû faire 1h15. Pas de version imprimée de la liste des morceaux joués, mais de mémoire, j'ai pu en identifier quelques uns, que je vais lister ci-dessous, par principe, dans le désordre :
"Black Bells of Destruction
Carne Marcia
Tentacles
Serpentine Serpentone
Grave
Shining Bronze Purified in the Crucible
The Fifth Trumpet
Brutal
Nights Blood
Bone Crushing
Grindstone"
Je me trompe peut-être pour un ou deux d'entre eux, mais dans tous les cas, il y avait plus de morceaux que ça. De plus, il faut noter qu'ils ont joué des morceaux tirés de l'ensemble de leur discographie, ce qui était indéniablement cool ! Dans l'ensemble, ça blaste, c'est un groupe sur lequel on peut gesticuler librement dans tous les sens et faire la bagarre, l'énergie développée par les cuivres et démente. Toutefois, le troisième album du groupe, DoomooD, est, comme son nom l'indique, une expérimentation plutôt orientée Doom Metal. Cela a permis de nous offrir quelques moments plus calmes entre les phases de guerre. Et ne vous méprenez pas, leur Doom est aussi de grande qualité.
Je me trompe peut-être pour un ou deux d'entre eux, mais dans tous les cas, il y avait plus de morceaux que ça. De plus, il faut noter qu'ils ont joué des morceaux tirés de l'ensemble de leur discographie, ce qui était indéniablement cool ! Dans l'ensemble, ça blaste, c'est un groupe sur lequel on peut gesticuler librement dans tous les sens et faire la bagarre, l'énergie développée par les cuivres et démente. Toutefois, le troisième album du groupe, DoomooD, est, comme son nom l'indique, une expérimentation plutôt orientée Doom Metal. Cela a permis de nous offrir quelques moments plus calmes entre les phases de guerre. Et ne vous méprenez pas, leur Doom est aussi de grande qualité.
Le projet est très majoritairement instrumental, à l'exception de quelques morceaux avec des guests au chant, et pas des moindres. Certes, ces derniers ne peuvent être présents en concert, mais leurs voix étaient samplées par-dessus les musiciens, pour leur permettre de jouer ces pièces en particulier. On note la présence de la voix éthérée de Sara Bianchin sur "Tentacles", du groupe de Doom/Drone italien Messa, Silvio Sassi du projet de Sludge/Doom Abaton, aussi italien, sur le morceau "Serpentine Serpentone". Sur "The Fifth Trumpet", c'est l'inimitable Travis Ryan de Cattle Decapitation qui vient nous crier dans les ouïes. A cela s'ajoute aussi une performance assez dingue sur le morceau "Black Bells of Destruction", où le trompettiste tire le micro de son instrument pour lui même hurler quelques borborygmes, pour notre plus grand plaisir.
Notons un autre élément important de la prestation des italiens. Comme tout bon groupe de Metal (enfin, ici, de Brass Metal), il faut de la disto, il faut que ça vibre, il faut que ça ÜGH ! Euh, mais, comment on fait ça, avec une trompette et un trombone ? Pour être honnête, je n'en sais rien. Mais les deux bonhommes avaient des pedalboards encore plus remplis que l'ensemble de la scène Stoner. Bref, ils pouvaient mettre, entre autres effets, de la distorsion sur leurs instruments. Et des tas d'autres trucs ; je ne plaisante pas, le nombre de pédales d'effet était faramineux. Ils ont fait avec tout ce que peut vouloir le genre, et je note en particulier ce moment, où le trompettiste met le paquet sur la disto pour nous jouer un solo de guitare avec sa trompette. Incroyable.
Pour résumer, mes potes et moi-même avons passé une très bonne soirée. J'en ai profité pour bien me dénuquer et brûler un max de calories, j'ai acheté quelques CDs pour alourdir un peu plus mes étagères, et je suis rentré le sourire aux lèvres. Il faut le dire : ces deux dernières années, on n'a pas eu beaucoup de concerts. Voir un groupe qui me plaît énormément comme ça, c'est une renaissance bienvenue en ces temps difficiles. J'espère que c'est la première d'une longue série de grosses claques en live.
Je vous disais que j'ai récupéré quelques albums, et notamment, le nouvel EP d'Ottone Pesante, ...and the Black Bells Rang, sorti le 4 mars 2022 chez Aural Music. Quelques mots sur la bête, quand même ! Il fait un peu moins de 20 minutes, et est composé de quatre morceaux. Là où le précédent opus, DoomooD, proposait une escapade Doom Metal, nous revenons ici vers la musique extrême. On retrouve les influences Death Metal, mais l'EP semble plus orienté vers le Black ; et même, un des morceaux est très clairement pensé comme du Black atmosphérique.
La tracklist :
Pour résumer, mes potes et moi-même avons passé une très bonne soirée. J'en ai profité pour bien me dénuquer et brûler un max de calories, j'ai acheté quelques CDs pour alourdir un peu plus mes étagères, et je suis rentré le sourire aux lèvres. Il faut le dire : ces deux dernières années, on n'a pas eu beaucoup de concerts. Voir un groupe qui me plaît énormément comme ça, c'est une renaissance bienvenue en ces temps difficiles. J'espère que c'est la première d'une longue série de grosses claques en live.
Je vous disais que j'ai récupéré quelques albums, et notamment, le nouvel EP d'Ottone Pesante, ...and the Black Bells Rang, sorti le 4 mars 2022 chez Aural Music. Quelques mots sur la bête, quand même ! Il fait un peu moins de 20 minutes, et est composé de quatre morceaux. Là où le précédent opus, DoomooD, proposait une escapade Doom Metal, nous revenons ici vers la musique extrême. On retrouve les influences Death Metal, mais l'EP semble plus orienté vers le Black ; et même, un des morceaux est très clairement pensé comme du Black atmosphérique.
La tracklist :
1. Black Bells of Destruction
2. Carne Marcia
3. Die Ewige Wiederkunft Des Gleichen
4. Scrolls of War
4. Scrolls of War
Je vous propose de l'écouter ici, si ça vous tente :
Voilà une pochette reflétant le bon goût, créée par Ram Das Foschi. Si on se rapproche du Black Metal, il nous faut un bouc, pour très raisonnablement vénérer Satan, comme le veut la coutume. Il porte un collier de cloches, nos cloches de la destruction, comme le titre de l'EP l'indique.
Concrètement, sur les deux premiers morceaux, la recette est sensiblement la même : on note une grosse disto sur le trombone, pour faire des son graves, lourds, limite oppressants, afin de proposer un truc bien malpropre, comme on faisait quand on était un ado norvégien en 1992. Il y a des blast beats, on veut se battre, tout va bien. Sur le premier morceau, le trompettiste crie. "ÜGH", si je puis me permettre. Les notes jouées sont plus longuement maintenues, sans doute pour mimer la continuité du tremolo picking que l'on retrouve couramment dans le Black.
Le troisième morceau, c'est du Black atmo', seuls les cuivres introduisent l'ambiance, sombre et calme, pendant plusieurs minutes, pendant que la batterie se repose. C'est le morceau le plus long de l'EP, presque 7 minutes, il faudra donc se montrer patient, avant l'arrivée tant attendue des blast beats sur la fin. Cela s'arrête brusquement, et après quelques grésillements, nous entamons le dernier morceau, qui retourne vers les idées des premières pièces, sur un ton plus lancinant ; nous sommes sur un entre-deux, toujours dans quelque chose d'atmosphérique. De l'Atmospheric Brass Metal. J'avais envie de le formuler ainsi, je trouve ça drôle.
Pour résumer, cet EP est vraiment très bon, il explore un côté un peu plus Black Metal, dans ce que le groupe peut proposer. Cela continuera-t-il dans leur prochaine sortie ? On ne peut que l'espérer ! Nous verrons bien. Tout ce que nous pouvons faire maintenant, c'est jouer aux devinettes quand au titre du prochain album. En effet, le dernier morceau de chaque sortie du groupe annonce le titre de leur prochaine sortie. Exemple, le dernier morceau de DoomooD s'intitule "End Will Come When Will Ring the Black Bells", et notre EP s'appelle "...and the Black Bells Rang" ; le dernier morceau s'appellant "Scrolls of War", nous savons déjà à partir de quoi réfléchir. Je vous laisse y songer.
Enfin, si vous aimez votre musique expérimentale et inattendue, et que par la même occasion vous appréciez les blast beats, je ne peux que vous conseiller d'écouter Ottone Pesante. Et d'aller les voir s'ils passent près de chez vous.
N'hésitez pas à les suivre sur le grand Métavers.
N'hésitez pas à les suivre sur le grand Métavers.
Je vous dis à plus tard. Spoiler, ma prochaine chronique sera sur le nouveau Deathspell Omega, si je ne me décompose pas en l'écoutant, lorsqu'il sortira la semaine prochaine. J'ai hâte.
Au revoir, à bientôt.
Au revoir, à bientôt.
A propos de Hakim
Hakim, il ne faut pas le tenter. Tout est prétexte à pondre une chronique de 582 pages (Tome I seulement). De quoi vous briser la nuque en lâchant la version imprimée depuis une fenêtre. Un conseil : Levez les yeux !