Killswitch Engage - Atonement
Chroniques
16 Avril 2020
Suite à plusieurs écoutes, on peut se rendre compte d'une pléthore de choses, bonnes ou mauvaises selon l'appréciation de l'auditeur : l'album couvre plusieurs émotions et plusieurs thèmes. Les morceaux alternent entre mélancolie, tristesse, espoir et "remontée à la surface" de ces longues périodes où l’on est au fond moralement. Jusqu'à ce que quelqu'un ou quelque chose nous fasse sortir de cette torpeur et nous aide à aller mieux.
Pour illustrer ce propos, il suffit juste d'écouter I Am Broken Too pour s'en rendre compte. En effet la chanson parle d'un homme qui a connu le désespoir et qui tombe sur un homme à qui il est arrivé la même chose, ce dont on se rend compte en regardant le clip du morceau. Mais heureusement tout l'album n'est pas comme ça, la chanson décrite précédemment étant celle qui dégage le plus de tristesse.
Mis à part des sentiments plutôt mauvais, nous avons tout de même droit à des morceaux énergiques, ce à quoi le groupe nous a habitués tant il excelle dans cet exercice. The Signal Fire, une très bonne surprise par l’efficacité que la chanson dégage, mais surtout parce que attention au spoil... Oui ! Nous avons l'honneur de retrouver Howard Jones, qui n'est autre que le chanteur originel de Killswitch Engage. Que c'est bon de le revoir aux côtés de Jesse Leach, et des autres membres du groupe ! Il livre une performance vocale toujours à la hauteur de sa réputation dans le Metalcore, à savoir une voix criarde mais qui reste audible et compréhensible en terme d'élocution. Un élément plutôt appréciable à propos de cette chanson, surtout vis-à-vis de son clip, est que Howard Jones n'est pas filmé comme un featuring, mais comme si il faisait toujours partie intégrante du groupe. Même chose pour le titre du clip : on peut lire juste nom du groupe, et le titre du morceau, mais pas de "featuring Howard Jones", ce détail paraîtra anodin, mais pourtant il n'est pas inutile de le relever. En effet cela montre qu'il fait toujours partie du groupe malgré le fait qu'il ne chante plus dans ce dernier.
Au niveau des featurings, l'autre bonne surprise est que l'on peut retrouver Chuck Billy, le chanteur de Testament (si vous ne connaissez pas, quittez tout de suite cette chronique et foncez écouter cette pépite de Thrash Américain !). On remarque dans The Crownless King que la patte Metalcore de KillswitchEngage est combinée au Thrash de Testament. Nous avons par conséquent un morceau de ce que j'aime qualifier familièrement de "ThrashCore".
Mais qu'en est-il de l'album en lui-même ? En terme de structure, les morceaux sont variés avec des passages tantôt agressifs tantôt doux lors desquels la batterie se cale sur la guitare, créant un tout dans la musique comme si ces instruments ne faisaient qu'un. Vocalement, Jesse Leach n'a rien perdu de sa capacité à screamer, à growler, et à repartir dans la foulée sur un chant clair très propre et juste. Mélodiquement, les guitaristes font toujours preuve de technicité, (oui, la technicité n'est pas incompatible avec le Metalcore), en jouant des solos rapides, et mélodiques à la fois.
Au final, décider de si l’on aime ou non cet album va dépendre de comment on l'appréhende : comme un énième album de Metalcore ou bien comme LE nouvel album de Killswitch Engage. Cela dit, et à condition de connaître un minimum le groupe, on ne pourra pas nier que mis à part le fait que quelques nouveautés soient parsemées çà et là dans l'album, nous sommes toujours dans du Killswitch Engage. Ils n'ont pas pris le risque de changer leur façon de composer et peut-on leur en vouloir pour ça ? Selon moi, non, je dirais même que c'est légitime au vu du nombre de groupes que l'on a pu voir essayer de changer de style, pour au final devoir presque arrêter leur carrière. On peut aisément comprendre la décision de Killswitch Engage de rester sur ses acquis avec Atonement.