Earthists - Lifebinder
Chroniques
15 Août 2018
Quand l’on pense Japon dans un contexte musical, on pense immédiatement au visual kei, au J-Rock, ou dans une déviation musicale plus pêchue, à Crossfaith. Mais qu’en est-il de la scène metal underground au pays des Sakura et du Soleil Levant?
Figurez-vous qu’elle se porte à merveille, et c’est ce que nous découvrirons à travers cette chronique avec Earthists, groupe à tendance metalcore mélodique / djent.
Le quintet Japonais s’était déjà illustré avec son premier album DREAMSCAPE, ce qui lui a valu un record deal avec le célèbre label Tragic Hero Records, aux côtés de groupes tels que The Afterimage, In Dying Arms ou encore Crossfaith.
La première impression découlant de Dreamscape était un fort potentiel émotionnel: Le premier album est une véritable fresque de mélancolie, de joie, de tristesse et de rage.
Aujourd’hui, Earthists revient avec LIFEBINDER, leur tout nouvel album, une fois encore relativement bien dirigé, abordant des thèmes très humains et des notions ancrées dans notre ère, tels que le fait de vivre sa vie comme si chaque jour était le dernier, et que nous ne sommes jamais seuls.
L’entrée en matière se fait à travers “Phantom”, une introduction débutant en douceur pour mieux préparer à l’arrivée tonitruante de guitares et d’une voix saturée medium.
L’écoute de ce premier morceau révèle d’ores et déjà une nette amélioration musicale, qu’il s’agisse de la production ou des voix saturées.
L’enchainement avec “Freefall”, le deuxième morceau, se fait tout naturellement, et ce n’est pas pour nous déplaire: le groove est présent et est agrémenté de quelques passages aériens à la guitare lead, démontrant la volonté d’Earthists d’offrir un morceau très riche.
Ce n’est pas pour déplaire aux amateurs de metalcore et de djent que le groupe nous propose des morceaux influencés par de grands noms tels que Northlane ou Architects.
En effet, les chants criés, les mosh-parts ambiantes, les dissonances et le groove dans des tracks tels que “Memento Mori” en sont un excellent exemple.
Quant à “Leaves”, le premier single issu de l’album, on peut attendre une formule efficace à base de chant clair, des riffs harmonisés et quelques petites leads influencées jazz/blues relativement bien amenées.
L’émotion semble toujours être au coeur du style de jeu d’Earthists.
Après l’interlude instrumentale nommée “Will”, l’on aborde une seconde partie d’album encore plus chargée en émotion.
Les influences Novelists ajoutées au style déjà très rythmé et propre du groupe japonais apporte un contraste à la fois paradoxal et complémentaire: Rage, tristesse, mélancolie, voilà ce que l’on ressent dans un morceau tel que “Dogma” ou “Drought”.
Cependant, Earthists ne perd pas le nord et continue d’offrir cette formule qui lui a valu son succès, “Ivory” ou “Unweave” en sont la preuve auditive.
Il est bon de noter qu’à travers cet opus, le groupe aura su intégrer avec doigté des instruments symphoniques, tels que du piano ou du synthé. C’est d’ailleurs ce qui fait d’ “Oceans” un morceau presque stand-alone, très sombre, nous donnant l’impression d’éveiller cette part obscure en chacun d’entre nous.
L’album se conclut sur “Nova” (en featuring avec Kyle Anderson de The Afterimage), un morceau très versatile, résumant presque l’album intégralement à travers ce côté puissant, émotionnel, triste.
Une véritable révélation, démontrant une fois de plus la mélomanie dont témoignent les membres d’Earthists.
En définitive, LIFEBINDER est un excellent album, très complet, qui saura ravir les fans de metalcore mélodique comme ceux de deathcore progressif. Earthists nous montre qu’ils ont un avenir brillant devant eux.