Live Report : Sonata Arctica, Stratovarius et Sortilège -  Bataclan, Paris, 26 octobre 2023

Live Report : Sonata Arctica, Stratovarius et Sortilège - Bataclan, Paris, 26 octobre 2023

Live Reports 8 Novembre 2023

Nous voilà au Bataclan à Paris, un 26 octobre 2023, pour une affiche de rêve, digne d'un mini-festival le temps d'une soirée à l'occasion de la tournée Nordic Power Metal Titans des groupes Sonata Arctica et Stratovarius.

Sonata Arctica nous font l'honneur de revenir en France un an après leur précédent séjour. Pour Stratovarius, la date était d'autant plus attendue que le groupe nous offre son grand retour en live en France depuis 2018, à l'occasion de la sortie de leur dernier album Survive (2022).

Les groupes Finlandais se sont rejoints pour une tournée à travers l'Europe mais à l'occasion de la date française, les géants du Heavy français de Sortilège ont partagé leur affiche.

Le groupe français des années 80 signe son retour gagnant depuis 2019, charmant le public à l'occasion de grands festivals à travers le pays, tels que le Hellfest en 2022, et le Motocultor, le Rising Fest et le Festival de Vouziers cette année. Leur dernier album Apocalypso (sorti en mars 2023) est encensé par la critique, unissant à la fois les fans de l'époque et la nouvelle génération.

Le concert de cette soirée propose donc une co-headline des trois groupes : une heure de temps de concert pour chacun soit trois heures de show au total.

Cependant, le contraste entre la disposition de l'affiche et l'annonce du running order a semé la confusion voire l'agacement de certains fans et participants, s'attendant à voir Stratovarius jouer en dernière position, obligeant le promoteur Veryshow à s'en expliquer en amont du concert pour tenter d'apaiser les tensions.

Le jour J, arrivée à 16h pour une ouverture des portes à 18h, j'ai pris place devant le Bataclan, salle tristement célèbre pour les évènements que l'on connaît tous. Malgré cet héritage traumatique, j'espère intérieurement que la musique nous fera oublier nos maux.

Arriver avec deux heures d'avance m'aura suffi pour me positionner à mon endroit fétiche de la front row : tout à gauche. Ayant assisté par le passé à des concerts de Sortilège, je sais qu'il s'agit d'un point d'observation adéquat pour admirer le jeu de guitare de Bruno Ramos et envoyer des sourires amicaux à Sébastien Bonnet et ses riffs de basse bien heavy comme on aime.

Le début du live est annoncé pour 18h50.

Sonata Arctica

C'est donc Sonata Arctica qui ouvre le live. Tony Kakko, chanteur du groupe, joue à merveille l'émotion de ses morceaux, tantôt s'adressant à son public, tantôt assis auprès de la batterie sur des titres comme "Replica" ou "Tallulah", ou alors s'adressant à l'au–delà sur "I Have a Right". L'ambiance Nordique est posée, telle des aurores boréales sur la salle comble.

Stratovarius

Malgré un vraisemblable souci de sono avant leur tour tant attendu, Stratovarius ont pris le relais à 20h17 (au lieu de 20h10). Le groupe est acclamé, tel que le mériterait le retour des héros du Power Finlandais. 

On retrouve un Timo Kotipelto en forme vocale olympique, un flamboyant Jens Johansson aux claviers avec ses sonorités bien caractéristiques qui font la renommée du groupe. Et une surprise attendait les fans du groupe au poste de bassiste : Lauri Porra, absent pour des raisons familiales, a été remplacé par Jani Liimatainen qui n'est d'autre que... l'ancien guitariste de Sonata Arctica (et actuel guitariste du groupe de death mélodique Insomnium).

Il faut dire qu'une heure de show pour un groupe actif depuis 1984 devant à la fois faire la promotion de son nouvel album et jouer ses classiques, c’était bien trop court. Nous n'aurions pas dit non à un second round.

Sortilège

Finalement, les Français de Sortilège arrivent tel le clou du spectacle à 21h30, de la façon la plus décontractée possible puisqu'avant même que leur show commence, on pouvait admirer le groupe lui-même préparer et installer son matériel sur scène.

Nous avions croisé certains membres du groupe un peu plus tôt devant le Bataclan ou se promenant dans la salle avant que le set de Sonata Arctica ne débute, acceptant volontiers d'échanger un mot sympathique ou de faire des photos avec leurs fans. Il faut le dire, on apprécie Sortilège pour leur lien étroit avec leurs admirateurs. Stars du heavy oui, mais toujours main dans la main avec le public.

Par ailleurs, la salle du Bataclan est une vraie symbolique en cette soirée pour Sortilège puisque le groupe y a joué le 8 mars 1983, en première partie du groupe Def Leppard. À cette époque, les Anglais qui certes, n'avaient pas encore sorti leur monumental Hysteria, commençaient quand même à faire parler d'eux dans l'industrie du hard rock. De quoi offrir un beau tremplin à l'époque pour Sortilège.

Quarante ans plus tard, le groupe de première partie de l'époque est acclamé par le public telle une tête d'affiche que l'on attendait avec une impatience totale. Les rancœurs du running order étaient alors oubliées, Sortilège ayant vite mis tout le monde d'accord. 

Les titres du dernier album sont déjà religieusement appris par cœur et maîtrisés sur le bout des doigts par les die-hard fans, notamment sur "Attila", où Stéphane Buriez, du groupe Loudblast, nous a fait l'honneur d'assurer son featuring avec Sortilège, comme c'est le cas sur la version studio. Les classiques tels que Chasse le Dragon, D'ailleurs, Messager, l'émouvante ballade Délire d'un fou et la tant attendue Sortilège sont reprises en chœur par un public déchaîné, sous le regard complice des artistes. 

Les high notes de Zouille mêlées à l'ingéniosité des riffs de Bruno Ramos et Olivier Spitzer sont toujours autant un plaisir à vivre en direct. Le groupe est en totale osmose avec la salle.

Amazone, première chanson du set de Sortilège ne figure pas dans la liste car elle n'est pas disponible sur Spotify

Il s'agit sans conteste d'une réussite totale pour les trois groupes, tant au niveau de l'ambiance, du son ou encore de la lumière. Les trois heures de live s'étant déroulées à une vitesse grand V pour un plateau exceptionnel, on en redemanderait bien encore un dernier rappel avant de quitter la salle, la tête remplie de riffs et de souvenirs.

A propos de Hélia

Prêtresse d'Iron Maiden et de Heavy en général. Grande garante du féminisme. Blague sur Philippe Manœuvre et Dave Mustaine parfois.