Rock'N'Roll Train Festival #4 - Rencontre avec Dagoba

Rock'N'Roll Train Festival #4 - Rencontre avec Dagoba

Interviews 17 Août 2016

Au départ interview avec le bassiste Werther.

RMS : Alors ça va? Comment tu te sens après le concert?

Werther : Très bien, journée un peu longue mais ça va. On a toute une partie technique qui est sur Paris qui amène le matos, quant  à nous on prend soit le train ou l'avion. C'est juste que l'été du fait qu'il y ait qu'une date par semaine, c'est plus épuisant. On se lève tôt le matin, on se couche tard le soir et on repart tôt le matin pour rentrer chez nous. Là ça va, la pression du concert retombe donc tout va bien.

RMS : Quel est le plus alors pour toi de jouer dans un festival comme celui-ci à Longwy?

Werther : Le concert en salle, tu as le public qui est très proche, t'entends ce que les gens disent... c'est une autre ambiance, une autre atmosphère. Dans un festival, tu as plus de monde, plus de distance entre le public et le groupe qui joue sur scène. Pour les festivals l'ambiance est différente : c'est l'été, c'est plus festif...Le concert en salles c'est un mode de fonctionnement, c'est très différent. Et puis dans les festivals on croise des potes qu’on n’a pas l'habitude de voir, des autres groupes. Aussi jouer dans un festival, ça permet de voir tous les autres groupes étrangers qu'on connait, qu'on croise de droite à gauche sur les tournées. Puis il y a une ambiance beaucoup plus détendue, beaucoup moins étriqué. La salle de concert à 23h, il faut que ce soit terminé. Là les gens sont en mode fête, détente, en plein air donc c'est beaucoup plus convivial.

Se joint alors Bastos, le nouveau batteur de Dagoba. Batteur de DEEP IN HATE et anciennement batteur de L’ESPRIT DU CLAN.

RMS : Vous avez sorti votre album en mai 2015, vous continuez à le jouer à ce jour (juillet 2016). Déjà comment s'est passé ce changement important puisque deux membres sur quatre ont changé et cette transition avec les chansons déjà écrites et composées? Est-ce que cette transition de line up s'est bien passée?

Werther : ça a été un très gros travail, surtout qu'au départ ce n'était pas vraiment ce qui était prévu. Au départ, on était parti pour faire une série de concerts au Canada avec Bastos et JL et on a été amené finalement à chambouler les choses parce que c'était plus possible de tourner, on ne pouvait plus partir. Les choses se sont un peu envenimées, aggravées et du coup on a chamboulé les plans. En gros ça s'est fait rapidement mais avec beaucoup de travail. On était très consciencieux. Et je vais laisser la parole à mon nouveau compère tiens. C'est vrai qu'on se connaissait un peu, on s'était croisé pas mal de fois avec Bastos quand il était avec l'EDC, DEEP IN HATE.

Bastos : Oui, on se voyait souvent, ils jouaient 3/4h après ou sinon on les voyait sur l'affiche et on avait une journée d'écart (nous le vendredi, eux le samedi). On n’était pas chez le même tourneur mais on se croisait. Sinon pour la phase d'apprentissage, c'était super. C'était intense, on a eu un très bon accueil. C'est super intéressant, très instructif. Il y a plein de trucs qu'on a mis en place, la notion de tirer en arrière les tempos par exemple. Je pense qu'on s'est créé déjà des souvenirs très forts rien que sur cette phase de travail.

Werther : c'est un ensemble, c'est une vie de groupe. C'est à dire que nous sommes passé d'un moment où pendant très longtemps on a joué avec certaines personnes et pendant quatre on avait Z qui s'est greffé avec nous... Donc il faut recréer quelque chose, on a eu très peu de temps. On a eu un mois et demi, deux mois. C'est à dire que faire une session pour une tournée c'est une chose mais s'investir dans un groupe, ressentir les choses, c'est quelque chose de très différent. ça prend beaucoup plus d'énergie, c'est plus mental. C'est beaucoup plus d'énergie, beaucoup de choses à assimiler. On a pu compter sur JL et Bastos qui sont vraiment très professionnels. C'est de la cohésion. C'est pas que de la musique, c'est un tout : faut apprendre à se connaitre, faut apprendre à vivre ensemble, apprendre à côtoyer l'équipe technique parce que ce n’est pas que le groupe sur scène, c'est l'envers du décor qui est très important parce que sans ça il y a rien en fait. Ça demande du vécu. On va tout mettre en place pour faire quelque chose de très bien.

Se joint alors JL (Jean-Laurent Ducroiset), anciennement guitariste d’XPLORE YESTERDAY,  nouveau guitariste de Dagoba pendant la réponse de Werther.

RMS : JL, comment tu ressens ton arrivée dans le groupe?

JL : ça se passe super bien. Werther nous met à l'aise avec tout le monde, Shawter est hyper rigoureux sur les compos, le mélange des deux est plutôt pas mal, on s'y retrouve. On a eu le temps de bien faire nos répètes mais si le temps imparti était assez court. C'est notre deuxième date mais on commence déjà à se sentir à l'aise. On se doit de le faire bien, du mieux qu'on peut après c'est le public qui nous dira ce qu'il en pense mais pour nous c'est très plaisant. Je disais à Werther "il y a quelques années je visais une carrière à la Dagoba" et maintenant je suis dans Dagoba.

RMS : Des envies futures de pouvoir composer tous les quatre?

Werther : Le but principale était de continuer à tourner, continuer à faire exister le groupe car un groupe ce n’est pas que des individualités, c'est un ensemble de choses, c'est un collectif. Ce n’est pas faire le mariole à raconter les choses à tort et à travers. La musique ça se passe sur scène, sur CD, Ce n’est pas du réseau social, du blabla commercial. La musique ça se vit, c'est quelque chose qui se joue. On pouvait plus continuer de cette manière-là. On avait des beaux concerts, de beaux festivals de prévu. On a une belle tournée avec Apocalyptica. On a le Wacken. Et surtout préparer l'avenir, préparer le futur album. C'était dans un premier temps tout ça. Je suis plus au fait de ça, eux découvrent. Il faut qu'ils s'intègrent, qu’ils se sentent à l'aise dans l'entité, c'est très important.

JL : Un groupe c'est un couple à quatre.

Werther : Oui, il faut s'adapter à la façon de travailler, à l'autre en lui-même.

Bastos : Avec les réseaux sociaux c'est qu'une façade qu'on met en avant, mais c'est vrai qu'on est super content de l'humain en interne, de la liberté artistique dont on dispose, des conditions d'accueil, de tournée. Mais ça les gens ne peuvent pas s'en rendre compte. Il faut des points de comparaison, quand t'as joué dans d'autres groupes, pour apprécier ou pas. JL sera d'accord là-dessus. C'est plaisant de travailler dans ces conditions-là. D'autant plus qu'on aurait pu s'attendre à tomber dans une dictature, comme le groupe est relativement connu et bien placé dans le métal français. Il y a beaucoup d'ouverture et d'intelligence au niveau de l'écoute entre nous. On ne sait pas où on met les pieds au départ, autant pour eux que pour nous. La moitié d'un groupe qui change…

JL : C'est pour ça, je pense, que pas mal de fans ont été perturbés par cette nouvelle. Ça fait partie de la vie d'un groupe ces changements. C'est comme ça.

Werther : Tout ce qu'on a créé avec Shawter depuis 15 ans, c'était un travail collectif. Le groupe est monté parce qu'on a fait des concerts mais ça n’a pas été évident tous les jours. On avait envie de continuer, cette envie est restée. On a changé et fait les choses pour que ça change parce qu'on avait très envie de continuer. On a encore plein de choses à dire.

RMS : Avez-vous eu peur de la réaction du public quand vous avez voulu annoncer ce changement?

Werther : Pourquoi avoir peur? Il y a toujours un stress mais je ne suis jamais monté sur scène en ayant peur. Si je monte sur scène en ayant peur du public je me fais manger. Il faut prendre du plaisir avec le public. Ce qu'on vit sur scène, c'est quelque chose que peu de gens peuvent comprendre. Faut le sentir, le ressentir. C'est énormément de plaisir, c'est plus que de la satisfaction c'est un exutoire. ça permet de sortir toutes les merdes qu'on a en soi. De voir les gens qui ont la banane c'est plaisant, c'est un échange. Envie de bien faire, de prouver mais pas de stress. Pour Shawter non plus. C'est une envie de bien faire et d'aller de l'avant. Pour nous deux Shawter et moi, c'est une envie d'évoluer.

Bastos : On espère que les gens ne seront pas partie prenante. Le remplacement a parfois du bon. Personne n'est irremplaçable. J'ai envie de dire aux gens "laissez la chance aux nouveaux, au prochain album". Au même titre que JL avec "XPLORE YESTERDAY et moi "L’ESPRIT DU CLAN", comme disait Werther c'est un collectif, on apporte chacun quelque chose mais je me répète personne n'est irremplaçable. Franky ou Z ça voudrait dire qu’ils ne pourraient pas aller jouer avec un groupe? Cela va dans les deux sens. On récupère un bel héritage et c'est à chacun d'en prendre soin. On espère que le public saura s'en rendre compte. On a hâte de le rencontrer.

JL : Il faut juste que les personnes soient curieuses de nous voir et de juger par elles-mêmes. C'est la seule chose qu'on demande. Ça va se faire avec le bouche à oreille. Bastos et moi on a bossé pour ça. En sachant ce qu'on vaut et en sachant les morceaux. Si on est là ce n’est peut-être pas par hasard. On se doit de répondre à leurs attentes et l'avenir nous le dira.